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Décès de Yves Duval, « le soldat inconnu de la bande dessinée belge »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 23 mai 2009                      Lien  
C’était un scénariste et un journaliste discret, toujours sur la brèche, un de ces soutiers indispensables dans la vie d’un journal. Il a posé son crayon ce vendredi 22 mai à l’âge de 75 ans. Il venait de publier ses mémoires : « 55 ans de bulles » (Ed. Hibou).

Né le 21 mars 1934 dans la commune bruxelloise d’Etterbeek (comme Hergé, Franquin et Midam), il publie son premier scénario dans Tintin à l’âge de 16 ans. Il restera longtemps fidèle à l’hebdomadaire des 7 à 77 ans pour qui il est le spécialiste des nouvelles et des récits courts, en particulier ces Histoires vraies destinées à concurrencer les Oncle Paul de chez Spirou. Il travaille avec toute la jeune garde de Tintin : Raymond Reding, Tibet, René Follet, François Craenhals, Jean Graton, Albert Weinberg, Liliane & fred Funcken, Eddy Paape, William Vance, Edouard Aidans, Fernand Cheneval,… Plus tard, Delaby, Franz, Denayer, Coria, Ferry , Jean-Claude Servais…, Il livre près de 2000 scénarios ! Les éditions Hibou ont entrepris depuis quelques années de les rééditer en noir et blanc (près de 20 ouvrages ont été publiés).

Décès de Yves Duval, « le soldat inconnu de la bande dessinée belge »
Nous l’avions croisé récemment à la Fondation Leblanc, lors de l’exposition Goscinny. Ici avec l’éditeur du Lombard Gauthier Van Meerbeeck, et l’historien du journal Tintin Jean-Louis Lechat
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)
Il venait de publier ses mémoires : "Yves Duval : 55 ans de bulles" (Ed. Hibou)

Ses premiers récits longs apparaissent en 1952, alors qu’il adapte pour Jacques Laudy les somptueuses Aventures de David Balfour de R-L. Stevenson. Il a 17 ans. En 1961 il crée Rataplan, un tambour de l’armée napoléonienne pour Berck, puis reprend Hassan & Kaddour (La Mission du Major Redstone) en 1962 pour Jacques Laudy. Il signe aussi Buck Gallo pour Delinx dans Pilote en 1963. En 1964, c’est le sublime Howard Flynn dessiné par William Vance, Les Franval, des reporter-photographes dessinés par Aidans, et Lieutenant Burton dessiné par les époux Funcken qui illustreront aussi Doc Silver, en 1967 et Capitan en 1970. Il signe pour l’hebdomadaire hollandais Eppo, Johnny Goodbye pour Attanasio en 1984.

Il excellait dans les travaux de commande : on lui doit une histoire du stade de football d’Anderlecht, une histoire du Tour de France, une biographie d’Eddy Merckx et récemment une bande dessinée biographique de Justine Hennin.

Il était journaliste, cinéaste, photographe, conférencier, écrivait pour le théâtre et la télévision… Il venait de publier l’année dernière ses souvenirs, 55 ans de bulles aux éditions Hibou. Un livre chaleureux où l’on voit défiler quelques-unes des plus belles heures de la bande dessinée belge qu’Yves Duval, en témoin émerveillé, avait connue à son zénith.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Code EAN :

Bibliographie : 55 ans dans les bulles, Yves Duval, Hibou (161, rue Théodore De Cuyper, boîte 36, 1200 Bruxelles), 224 pp. illustrées, env. 39 €

En médaillon : Yves Duval. Photo : DR

 
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3 Messages :
  • J’ai rarement rencontré une personne aussi chaleureuse qu’Yves dont j’ai illustré quelques scenarii il y a une vingtaine d’années. Malheureusement, habitant loin de Bruxelles, je ne l’ai revu qu’une fois depuis grâce à l’entremise des éditions Hibou (heureusement, on pouvait utiliser d’autres moyens de communication).
    Merci encore à Hibou ce petit éditeur (ce n’est pas péjoratif, au contraire) d’avoir été le seul à lui rendre hommage en rééditant un grand nombre de ses histoires ainsi qu’une belle monographie. Quid des autres "grands éditeurs" qui ont un porte-feuilles à la place du coeur ?

    Gilbert Bouchard

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    • Répondu le 25 mai 2009 à  20:18 :

      Monsieur Duval était effectivement, modeste et charmant, deux qualités que de nombreux jeunes dessinateurs à succès ne semblent guère cultiver.

      Je remercie l’auteur de l’article qui me semble particulièrement adapté à Yves Duval. En effet, ce scénariste fut l’une des chevilles ouvrières du journal Tintin pendant deux décennies et quelques. A ce titre, il scénarisa des milliers de pages, le plus souvent illustrées par de grands auteurs de BD, fort heureusement pour lui. Mais on ne peut associer son nom à aucune grande série à succès. Ce scénariste inspiré et prolixe disparait à un moment où les rares albums à porter son nom sont tirés à mille exemplaires. Pourtant il s’est toujours acquitté de son travail avec talent et enthousiasme. Je regrette ton départ, cher Yves, car tu fais partie de ceux qui ont forgé la BD d’aujourd’hui, même si tu n’en as tiré aucune royalty, ni aucune gloire. Tu sais ce qu’on dit : ce sont toujours les meilleurs qui partent !

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  • Après avoir utilisé son présent à faire connaître ce passé qu’il aimait tant, voilà qu’il a rejoint celui ci.
    Merci à lui d’avoir été un passeur de mémoire.

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