Depuis quelques années, les adaptations de séries télés en comics se multiplient, avec par exemple aux USA Buffy (Whedon va d’ailleurs écrire une nouvelle saison inédite rien que pour les comics) chez Dark Horse, CSI (Les Experts) et ses nombreuses déclinaisons chez IDW, ou l’ancêtre Star Trek, qui redémarre en ce moment chez le même éditeur. De l’autre côté de l’Atlantique, Doctor Who a depuis longtemps été adapté et ce, sous tous ses avatars (on se souviendra que de grands artistes comme Dave Gibbons, David Lloyd ou Alan Moore ont à leur début travaillé sur ce titre) - la version actuelle ne fait pas exception à la règle.
Les séries canadiennes ne semblent plus maintenant à l’abri : Degrassi : la nouvelle génération, diffusée actuellement en français sur Europe 2 TV, voit aujourd’hui publiée la première d’une suite d’histoires complètes mettant en scène différents personnages de la série. Lancée en 2001, cette série présente la vie d’un groupe d’ados confrontés aux problèmes actuels et succède à diverses incarnations depuis les années 80, dont l’une fut la fameuse série Les Années Collège.
Ces volumes au format manga proposent des histoires se concentrant à chaque fois sur deux des personnages, ajoutant à des scènes ou des idées tirées directement des épisodes télé de nouveaux éléments. Il s’agit donc d’histoires inédites (le premier volume se déroule à la fin de l’année scolaire de la saison 5), inscrites dans la continuité de la série.
Le premier volume met en vedette Ellie (une jeune fille jadis confrontée à l’automutilation, qui trouve un boulot d’été et doit faire face à un dragueur un peu lourd), avec J.T. (un ado qui a du mal à se remettre d’une période passée sous l’emprise de la drogue suite à diverses difficultés personnelles) en deuxième larron. Un bien pratique résumé de la situation en début de volume permet au lecteur novice de se plonger sans difficultés dans les intrigues, qui ont pour caractéristique d’aborder des thèmes réalistes et ce, à travers des personnages attachants, qui semblent tout sauf gnangnans.
Le choix du scénariste est pour beaucoup dans le plaisir de lecture : J. Torres est reconnu comme étant capable d’écrire des histoires où les rapports humains ont une importance certaine. Il fait ici un joli travail, rendant vivant ces personnages même pour des lecteurs qui n’auraient jamais suivi la série.
Il est très bien secondé par Ed Northcott, un nouveau venu au dessin très solide, à la fois réaliste et expressif.
Le signe le plus parlant du bon travail réalisé par les deux artistes est le fait qu’à la fin du volume, on a diablement envie de retrouver ces personnages qui ne sont plus vraiment des enfants, mais pas encore des adultes. Le deuxième volume est annoncé pour dans pas longtemps, avec déjà deux autres titres en préparation aux USA. Les amateurs apprécieront sans aucun doute.
(par François Peneaud)
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