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Démarrage en beauté pour "Été", "Social Graphic Novel" sur Instagram

Par Fabrice FADIGA le 10 juillet 2017                      Lien  
Nous vous présentions récemment d'Été, l'expérience de narration séquentielle sur Instagram, initiée par l'agence Bigger Than Fiction et la chaîne Arte. Une semaine après son lancement, le mélange entre bande dessinée et réseaux sociaux semble déjà prendre et trouver son public.

Démarrage en beauté pour "Été", "Social Graphic Novel" sur InstagramAvec 46 000 abonnés suivant les péripéties estivales de ses héros, Abel et Olivia, Été , coproduction entre Arte et Bigger Than Fiction, fait certainement partie des bandes dessinées en ligne les plus suivies du moment. Elle est notamment scénarisée par Thomas Cadène qui s’était distingué déjà avec la "bédénovela" Les Autres Gens ou encore le charmant roman graphique La Vraie Vie, mais aussi Joseph Safieddine, le talentueux scénariste de Yallah Bye ou de L’Enragé du ciel.6

Utilisant les spécificités de réseau social, allant de la publication de groupes d’images à celle de "stories" – ces temps forts, disponibles durant 24 heures – la série se révèle agréable à lire, aussi bien au niveau fonctionnel que narratif. Quelques images s’agrémentent de "Gifs" animés.

Initiations à l’urbex, confessions intimes ou encore expériences chamaniques rythment la séparation d’un couple résolument moderne (avec tout ce que cela a de positif ou de négatif), un couple qui décide de vivre son été chacun de son côté.

Rendez-vous le 27 août pour connaitre la conclusion de ce récit que l’on pourrait qualifier de "Social Graphic Novel" avant de la lire dans sa version papier aux éditions Delcourt.

Voir en ligne : Suivez Été sur Instagram

(par Fabrice FADIGA)

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9 Messages :
  • Le concept, c’est on clic case par case. Très archaïque et très proche de l’animatic avec des bulles dessus. Ce procédé de lecture confirme qu’on n’a pas inventé mieux que la page et le livre pour comme support pour la bande dessinée. Le genre d’expérimentation inutile mais qui se croit moderne. Exactement ce qui fait triper les étudiants en arts qui croient chaque année avoir réinventé le fil à couper le beurre en fabricant une machine électrique super complexe qui coupe encore moins bien le beurre. À la première et dernière case, il y a une petite musique synthétique cheap, vraiment cheap, trop cheap et en plus, inutile pour la narration. Ensuite, c’est l’histoire d’un couple qui se croit moderne parce qu’il a décidé de faire un break pendant l’été. Le truc genre film français banal où on se morfond en deux minutes parce que la vie quotidienne dans un monde contemporain, c’est vraiment le degré zéro de l’imaginaire. Un truc pour vingtenaires et trentenaires, très générationnel, avec des préoccupations et des fantasmes standards. Complaisant donc, déjà totalement ringard. À moins d’une révolution technologique adaptée au médium et non l’inverse, la modernité de la BD restera le papier.

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    • Répondu par t le 12 juillet 2017 à  11:28 :

      haha, le commentaire de gros blasé..

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      • Répondu le 12 juillet 2017 à  20:56 :

        Pas blasé, simplement agacé. Si j’étais blasé, je n’aurais même pas pris le temps de tout lire sur Instagram et encore moins perdu mon temps à commenter. Ce qui m’agace, c’est qu’on veut me vendre une forme qui ne fonctionne pas, un emballage vide. En réalité, cet "Été", c’est déjà l’hiver. n’est que le degré zéro de la BD avec des paillettes technologiques. Il n’y a pas de modernité dans ce produit. Malheureusement.

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        • Répondu par Nekofurioso le 12 juillet 2017 à  23:46 :

          Je pense que le but était plus d’aller chercher les lecteurs là où ils sont (une problématique du secteur, si je ne m’abuse), en respectant les codes du réseau social. Que vous trouviez la forme peu novatrice, soit, le Turbomedia existe depuis quelques années et ils sont nombreux, les auteurs qui le maîtrisent mieux que ceux d’Été. Par contre, je trouve cela quelques peu injuste de ne pas ne pas remarquer la tentative, plutôt réussie, de proposer de la Bande dessinée sur une plate-forme destinée à la contemplation de bouches en culs de poules et des plats de graines multicolores de leurs propriétaires. Votre amour pour la bande dessinée se bornerait-il aux coin des albums papier de votre bibliothèque, que j’imagine d’ailleurs bien fournie, obstruant votre champ de vision en gardant cachés ceux dont les usages diffèrent des vôtres ? Pour ma part, je ne suis pas dupe, il ne s’agit pas d’une révolution, mais si cette tentative plus qu’honnête peut ramener quelques utilisateurs d’Instagram vers la BD "traditionnelle" (Delcourt va publier Été à la fin de la saison), moi je dis Mazelteuf ! Ne laissons pas notre art chéri se flétrir par la faute de nos ronchonneries :)

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          • Répondu le 13 juillet 2017 à  08:37 :

            « Je pense que le but était plus d’aller chercher les lecteurs là où ils sont (une problématique du secteur, si je ne m’abuse), en respectant les codes du réseau social. »

            Vous croyez sérieusement que les lecteurs sont à chercher sur Instagram ? Ils n’y sont pas plus que devant la TV ou Toutube. Le peu de succès commercial des liseuses ne vous met pas la puce à l’oreille ? Les lecteurs sont surtout dans les librairies et les bibliothèques. Rien de ringard à ça. Le support de la bande dessinée reste le papier.

            Vous croyez sérieusement que respecter les codes du réseau social apportera quelque chose de plus à la la lecture d’une bande dessinée qui s’opère solitairement ? Utiliser un moyen d’information comme support de création, pourquoi pas mais ce que propose les réseaux sociaux est-il adapté ou adaptable ?

            Vous croyez sérieusement que le turbomédia est l’avenir de la bande dessinée ? Je ne ronchonne pas, j’analyse le médium et je pense que non. Non, parce qu’en décortiquant ce qui fait l’objet bande dessinée, sa grammaire, son vocabulaire, sa sémantique, il est évident que c’est la multitude des images dans un même espace qui fait sa raison d’être et non le contraire. Isoler une image fixe et devoir cliquer dessus pour passer à la suivante, ce n’est pas le langage de la bande dessinée, C’est autre chose, quelque chose comme l’animatic. Après, vous pouvez ajouter des effets sonores, animer de manière très réduite une image, ça n’apporte pas grand chose à part sortir le lecteur de sa concentration (lecture). Du moins, pour l’instant, je n’ai pas été convaincu, ni par "Été", ni par une autre expérimentation de BD genre turbomédia. Si demain de nouveaux écrans plus fins, plus grands permettent de lire plusieurs dessins dans un même espace sans qu’il soit nécessaire de cliquer dessus ou de zoomer pour lire confortablement globalement toutes les informations d’une image à l’ensemble d,images, là, oui, il se passera quelque chose. Mais pourquoi les lecteurs iraient acheter des écrans adaptés surtout à la bande dessinée et pourquoi des industriels se lanceraient dans une telle entreprise ? La bande dessinée est née quelques décennies avant le cinéma et elle doit son développement à la fin du XIXème et début du XXème siècle aux incapacités du cinéma à raconter et montrer beaucoup de choses. Mais depuis, la TV est venue, puis les ordinateurs fixes et portables et des technologies qui vont avec comme les images de synthèse. La bande dessinée a été dépassée par ces nouvelles possibilités de montrer. Donc, s’il y a à encore inventer dans la bande dessinée, c’est en allant chercher à sa source. Qu’est-ce qui fait sa singularité et non pas chercher à la transformer en support semi-audio-visuel pour faire moderne. De la même manière que le théâtre n’est pas du cinéma ni de la TV, il reste à la bande dessinée encore plus à inventer avec le papier qu’avec les écrans. C’est peut-être du côté des innovations de l’imprimerie qu’il faut aller chercher. Ce qui a fait la richesse de la bande dessinée américaine en 1890-1900, ce sont les inventions des imprimeurs. Peut-être que les auteurs de BD devraient de temps en temps discuter avec leurs imprimeurs pour voir s’il n’y a pas des choses à faire. La plupart des auteurs laissent l’éditeur discuter seul avec l’imprimeur. Mais l’imprimeur parle du prix de l’encre et du papier pas de ce qu’on peut faire avec. La bande dessinée est née vers 1830 en Europe et véritablement avec la presse américaine vers 1890. Ce n’est pas autant un art de la vitesse, du mouvement rapide comme les arts audiovisuels (TV, cinéma, radio, ordi) mais un entre-deux. Un rythme de narration entre celui du roman et du cinéma.

            Et encore une fois, l’avenir du projet "Été", c’est le papier, le livre à paraître chez Delcourt, pas le compte Instagram. Le compte Instagram ne sert qu’à faire du buzz.

            Le case à case, aussi contre-révolutionniare que la proposition de lecture de BD sur smartphone de la plateforme Iznéo.

            Dernier point à prendre en compte. La bande dessine européenne est plus basée sur l’album, sur des ouvrages soignés que sur des supports de consommation bon marché comme aux USA et au Japon. Vous me direz que les choses ont changé, qu’il y a le roman graphique. Oui, le format roman parce que le lectorat BD s’est embourgeoisé. À ce public, il fallait des thématiques différentes, des préoccupations moins poupulaires et un emballage qui aille avec. La forme roman est un argument social et générationnel plus qu’artistique (recherche d’un langage propre). Alors, peut-être que l’argument Instagram est plus social et générationnel qu’artistique aussi.

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            • Répondu par Gipo le 5 août 2017 à  13:33 :

              Que voilà un message conservateur (bien que se voulant ouvert) !

              "Le concept, c’est on clic case par case." : pas pire que le concept "on tourne pages après pages" ou "on déroule écrans après écrans façon papyrus" ou "on clique de liens en liens"... Puisqu’on ne peut afficher l’intégralité d’une oeuvre d’un seul coup, il faut bien segmenter un peu (et les joueurs vidéo n’ont aucune difficulté à cliquer souvent)...

              "Exactement ce qui fait triper les étudiants en arts" : Pas faux ^^ ! Les étudiants en Art ont bien plus d’imagination progressiste que bien des lecteurs... Et il leur arrive même parfois (très rarement, certes), qu’ils s’enflamment sur quelque chose qui a réellement de l’avenir (ex : Turbomédia)

              [sur les qualités narratives et graphiques de l’oeuvre, vous êtes libre d’en penser ce que vous voulez]

              "le but était plus d’aller chercher les lecteurs là où ils sont" : Exactement ! C’est se cacher derrière son petit doigt que de dire que les lecteurs *potentiels* ne vont que dans les librairies. Par ailleurs, les magazines d’antan étaient de véritables réseaux sociaux, avec "courrier des lecteurs" en guise de commentaires (j’adorais lire ceux de Strange)... Sinon, oui, le "buzz" des réseaux sociaux peut populariser une oeuvre et aider à sa vente... tout comme les magazines d’antan faisaient le "buzz" pour vendre des albums !

              "Vous croyez sérieusement que le TURBOMEDIA est l’avenir de la bande dessinée ? (...) en décortiquant ce qui fait l’objet bande dessinée, sa grammaire, son vocabulaire, sa sémantique (...)" : Oui, plus que jamais, malgré l’éclipse actuelle, et justement pour des raisons de sémantique et de grammaire !

              Si vous décortiquez sérieusement la structuration de la BD papier, vous découvrirez qu’elle souffre de multiples tares dûes à ses limites et à son support (défauts à gérer que les bons auteurs contournent avec brio, souvent même avec Art). Par exemple la nécessité de faire le lien spatial entre deux cases au lieu de déplacer des personnages sur un même décor. Par exemple la lecture en zigzag, copie-conforme bâtarde du sens des mots et phrases de la littérature européenne (les BD juives, chinoises ou arabes devraient logiquement suivre leur propre sens de lecture) qui n’est pas nécessaire en Turbomédia basé sur la superposition et le remplacement progressif. Par exemple le guidage du regard du lecteur qui est un cauchemar à gérer pour les dessinateurs, alors qu’une simple nouvelle apparition envoie naturellement l’oeil du lecteur de Turbomédia au bon endroit (mouvement = attraction visuelle), etc...

              Pour finir, la BD "Été" sur Instagram n’est pas vraiment du Turbomédia (8 cases max par séquence sur un même décor, c’était possible), mais l’expérience méritait vraiment d’être tentée. Ne serait-ce que pour analyser l’aspect "communication"...

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              • Répondu le 30 août 2017 à  08:08 :

                ""Le concept, c’est on clic case par case." : pas pire que le concept "on tourne pages après pages""

                Justement, vous n’avez pas compris ce qui fait une bande dessinée. Page par page, ce n’est absolument pas le même rapport à la lecture. analysez votre manière de lire une page de bande dessinée et vous comprendrez que la représentation du temps dans l’espace n’a rien à voir suivant que vous cliquez pour passer d’une image à une autre ou que vous tourniez une page. Dans une page de bande dessinée, votre œil ne se contente pas de lire les images une après l’autre, c’est bien plus complexe ! C’est vous le conservateur en croyant encore au combat entre les anciens et les modernes.

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  • C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses... Et voici venu le moment de faire le bilan de cette expérience qui touche à sa fin. En ce qui me concerne "frustrant" sera le maitre mot.

    Autant, j’ai apprécié la dimension du feuilleton quotidien durant toutes les vacances, autant l’ergonomie d’Instagram ne se prêtait pas à grand chose d’innovant sur la forme comme cela a été souligné précédemment. Finalement, la principale nouveauté sont les bruitages mais personnellement, je ne vois pas bien l’intérêt et je ne suis pas sûr que ce soit réellement un plus, bien au contraire !

    Sur le fond, il fat bien reconnaître la platitude, l’indigence du propos, le peu d’intérêt de l’histoire dont le principal intérêt réside finalement uniquement dans le jeu de palindrome en écho au titre de la BD. Mais bon, cela a-t-il un réel intérêt au-delà de la figure de style ? Et qui peut bien avoir envie de relire ce truc une deuxième fois quel qu’en soit le sens ?????

    Le sens de lecture a pris le pas sur le sens du propos... J’ose à peine imaginer ce que cela va donner en album papier !

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    • Répondu le 30 août 2017 à  08:04 :

      L’absurdité est de croire qu’on peut révolutionner un art en utilisant des nouvelles technologies simplement parce que ce sont de nouvelles technologies, alors qu’une révolution s’opère toujours par un retour à ses sources, par une analyse radicale de ce qui le constitue. Qu’est-ce qui fait qu’une bande dessinée est une bande dessinée ? Lui ajouter des prothèses électroniques ou sonores n’apportera rien de neuf. Tout le blabla pseudo-intello autour du turbomédia et de la BD numérique qui se lit sur des écrans minuscules ou encore "comment exposer des BD dans des galeries et des musées ?" ne révolutionnera pas plus la bande dessinée. Tout ça, ce n’est de la com’. Pour renouveler la bande dessinée, il faut penser papier, crayon et imprimerie. Par exemple : il y a plus à inventer en utilisant les nouvelles technologies avec l’imprimerie qu’avec les écrans de nos smatphones.

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