Démocratie, par Alecos Papadatos, Annie Di Donna et Abraham Kawa - (...)

Démocratie, par Alecos Papadatos, Annie Di Donna et Abraham Kawa - La Librairie Vuibert

Par Sarah COLE le 28 septembre 2015

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Démocratie, par Alecos Papadatos, Annie Di Donna et Abraham Kawa - La Librairie Vuibert

{Logicomix} avait été porté aux nues lors de sa sortie en 2010. Présenté comme son successeur parce que conceptualisé par le même {{Alecos Papadatos}} et colorisé par la même {{Annie Di Donna}}, {Démocratie} n’aura sans doute pas le même succès. Le but est louable et à nouveau empli d'intentions didactiques- soit vulgariser un sujet a priori complexe, mais cette fois-ci la sauce prend moins.

A trop jouer avec le feu… on se brouille. Démocratie est de ces récits lardés de bonnes intentions, pétris d’ambitions scénaristiques qui finissent par étouffer le message qu’ils portent sous une épaisse fumée.
Épaisse est l’histoire, épaisses les ficelles, épais le livre (200 pages).
Si l’enchâssement des récits ne desservait pas Logicomix, Démocratie, 100 pages de moins au compteur pourtant, pêche par excès. Léandre, narrateur, Léandre fil conducteur, raconte son histoire au coin d’un feu d’une campagne militaire qui nous échappe, entouré de toujours plus d’auditoire sorti d’on ne sait où et fourmillant de commentaires polluant un brin la narration. Léandre, donc, englue le récit dans un chassé-croisé de visions pas toujours très claires. Le lecteur en sort un peu sonné, entre les grandes invasions menaçant la Grèce, les magouilles politiques, les luttes pour le pouvoir et les pérégrinations sentimentales de Léandre. On a du mal à entrer dans la grande Histoire par la petite histoire.


Démocratie, p. 65

C’est que malgré la banderole rouge autour du livre, annonçant "Par les auteurs de Logicomix", il ne s’agit pas vraiment de la même équipe. Alecos Papadatos assure toujours la conception graphique, et son épouse, la colorisation, certes, mais Papadatos s’est chargé cette fois aussi de concevoir le récit, aidé dans l’élaboration du scénario en tant que tel par Abraham Kawa, là où le précédent ouvrage était en réalité aussi écrit par Apostolos Doxiadis et Christos Papadimitriou.
Alecos Papadatos est en outre resté en charge du dessin, qui souffre du coup de moins d’attention. Se dégage une impression de bâclé, de trait maladroit, de proportions inégales.
Reste que l’ouvrage amplement documenté est susceptible de séduire les férus d’histoire qui se plongeront avec délectation dans la Grèce du VIème siècle avant Jésus-Christ.

(par Sarah COLE)

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