A priori basé sur une histoire vraie [1], Densha Otoko nous conte la rencontre entre un otaku [2] puceau et chétif, anti-héros par excellence, et une belle jeune femme. Tout commence dans le métro alors qu’un vieillard ivre importune les passagères. Pris d’une soudaine pulsion, le jeune homme, présent dans le wagon, fait preuve d’un étonnant courage pour s’interposer et prendre leur défense. Mais il n’y suffit pas seul, aussi un businessman se charge-t-il de maîtriser l’ivrogne. Malgré tout, l’une des passagères, très reconnaissante, fait parvenir un bien beau cadeau au jeune homme en guise de remerciement. Mais il n’a pas la possibilité de lui répondre. Avec l’aide de nombreux internautes, via un célèbre forum, notre héros rassemble alors ses forces et tente de recontacter la ravissante demoiselle.
Comme nous l’évoquions dans notre chronique sur le Garçon du train de Hitori Nakano & Wataru Watanabe (Taïfu Comics) inspiré à la même source, l’histoire de Densha Otoko est un joli conte de fée moderne plaisant à lire. Attardons-nous donc sur sa forme et comparons ce manga avec son compétiteur. Cette version de Densha Otoko s’en démarque relativement bien en s’aiguillant sur une voie différente. Tout d’abord, le ton se veut ici plus jeune grâce aux attitudes des personnages ainsi qu’à des dialogues ne se prenant pas la tête. De plus, l’humour y est bien présent, appuyé par le trait personnel de Hidenori Hara qui joue beaucoup sur l’exagération des expressions de visage. N’ayant pas lu le roman original [3], il est évidemment difficile d’évaluer si le scénario en respecte correctement la trame. Quoi qu’il en soit, les évènements s’enchaînent de manière plutôt dynamique (l’histoire avance d’ailleurs plus vite que celle du Garçon du train) et sont servis par un découpage clair et efficace qui rend la lecture agréable malgré de nombreuses interventions d’internautes, introduites d’une manière bien plus classique que dans la version concurrente.
Suivez cette histoire d’amour qui, de gare en gare, va se rapprocher d’un terminus qu’on soupçonne heureux. Ce train desservira les stations "tendresse", "romantisme" et "humour"... Attention à la fermeture des portes.
(par Baptiste Gilleron)
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[1] Le phénomène autour du livre original et de ses dérivés fut tellement important au Japon que certains affirment qu’il s’agirait d’une histoire inventée de toute pièce afin de promouvoir le forum concerné par ce récit.
[2] Terme désignant d’une manière générale les mordus de mangas, séries animées ainsi que de jeux vidéo
[3] Publié uniquement au Japon