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Deux vies - Par Oger & Eberoni - Ed. Maghen

Par Laurent Boileau le 15 octobre 2008                      Lien  
Quatrième album publié par le galeriste parisien Daniel Maghen, {Deux vies} signe le retour de Didier Eberoni à la bande dessinée. Dessinateur culte des Humanos au début des années 80, il était juste réapparu en 2004 chez Albin Michel pour {Sexual Killer}.

Paris 2045. Théo Dargentier a, à priori, tout pour être heureux. Fils d’un riche magnat du pétrole, il cache derrière ses costumes sur mesure et sa voiture de sport, une activité criminelle. Mais sa vie change lorsqu’il croise le journaliste Simon Pecqueur et surtout la belle et sensuelle Rose…

Déjà scénariste d’Ewen, Tiburce Oger livre ici son deuxième récit aux éditions Daniel Maghen. L’auteur plante ses protagonistes au cœur d’un régime totalitaire où le père de Théo n’a pas les mains si propres. Dans ce récit d’anticipation proche, l’histoire se concentre peu à peu sur les sentiments de Théo. Vengeance, haine et cynisme nagent dans les jeux d’argent et de pouvoir, tandis que l’amour et la mort rodent autour de la belle Rose. D’une sensualité redoutable, la jeune femme partage la vedette avec les belles carrosseries designées par Didier Eberoni.
Deux vies - Par Oger & Eberoni - Ed. Maghen
Le dessinateur développe un graphisme à la texture granuleuse, feutrée ou crayonnée. Malheureusement, un effet de voile crée, sur certaines planches, un flou un peu trop prononcé. Les détracteurs d’Eberoni, époque Métal Hurlant, ne s’y retrouveront toujours pas dans ce dessin stylisé.

Un cahier graphique de 16 pages complète ce one-shot solide et bien ficelé.

(par Laurent Boileau)

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4 Messages :
  • Deux vies - Par Oger & Eberoni - Ed. Maghen
    15 octobre 2008 14:00, par svecs

    Ce qui frappe avant tout, c’est l’effet desastreux des phylacteres qui denaturent completement l’ambiance des planches. Ces gros placards blancs associes a ce lettrage noir tranchent de maniere terriblement aggressive sur l’effet voulu par Eberoni. Il me semble que Maghen demande que les phylacteres ne soient pas presentes sur les planches et sont donc rajoutees ulterieurement par informatique. Sans insister sur le fait que le phylacteres font partie integrante du travail de composition et que les planches ainsi creees risquent d’etre desequilibrees une fois les bulles ajoutees, il est quand meme effarant qu’un editeur qui se targue de produire de beaux livres puisse laisser passer une faute de gout aussi enorme. Il n’etait pas si difficile d’appliquer un effet voile similaire aux phylacteres pour respecter l’ambiance generale.

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    • Répondu par François Pincemi le 15 octobre 2008 à  19:37 :

      C’est le problème des galeristes qui veulent vendre des planches sans phylactères (et donc plus belles et chères, quoique cela se discute !!), tout en voulant jouer à l’apprenti-éditeur. J’ai feuilleté ce livre en librairie, les planches ont un effet qui s’apparente au flou (on dirait que les couleurs ont été posées sur du papier calque). Je suppose que l’auteur a voulu exprimer sa sensibilité, pourquoi pas, mais ce lettrage gras vient en contradiction avec l’unité de la planche et le climat intimiste de l’album. Dommage pour un revenant de l’ère Métal Hurlant.

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  • Deux vies - Par Oger & Eberoni - Ed. Maghen
    16 octobre 2008 23:59, par Alex

    Il y a du vrai dans les interventions précédentes. Toutefois, pour ramener les choses à des problèmes plus techniques, j’aimerai attirer l’attention sur le "corps étranger" qu’est le phylactère. Texte discursif, inexistant aux débuts de la bd -encore que, le Yellow Kid...j’y reviens tout de suite.

    Cette forme d’expression -le phylactère- s’imposa comme norme, et chez certains artistes dans une harmonie confondante (cf : Hergé, Franquin, Bodé). La majorité des dessinateurs emploient des moyens qui nous font au mieux oublier cet artifice. Dans le cas de la bd comme Eberoni l’a pratique -en modelé- le procédé révèle pleinement ses limites : Une surface plane apposée sur un univers tri-dimensionnel (rappelons qu’Eberoni auparavant dans Métal usait plutôt du texte didactique)

    Personnellement, je n’ai pas rencontré de tentatives heureuses de bd en modelé avec phylactères. Un exemple ? Je suis preneur et curieux... Et là où je reviens au Yellow Kid c’est que peut-être ces phylactères doivent aussi être "transformés" en objets pour s’intégrer plus harmonieusement à l’ensemble ?

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    • Répondu le 17 octobre 2008 à  03:41 :

      Comme cette bd (qui n’a rien en volume, ça reste désespérément plat) ressemble à un roman photo, il devrait y mettre du texte de roman photo, typographié et directement sur le dessin sans fond blanc (ou transparent quand nécessité de lisibilité) et pour le queue du phylactère, deux petits traits en triangle, comme dans Nous-Deux.

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