Coutelis au dessin, Fioretto pour le scénario et les dialogues, un nouveau couple de la bande dessinée est né.
Les dialogues raffinés et le dessin noir et léché fonctionnent en parfaite harmonie, et retranscrivent à merveille l’atmosphère mafieuse désirée.
Di Cazzo, parrain cruel à souhait, est un affranchi sanguinaire. Mais il n’est pas toujours aisé pour la "famille", aussi puissante soit-elle, de s’adapter à la mondialisation.
Ses tentatives sont un bon prétexte à rire, parfois jaune, de sujets aussi actuels que la mal bouffe, les mégacorporations et autres joyeusetés de notre civilisation. À lire les pieds dans le ciment.
(par Patrick Albray)
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Les vrais salauds ont changé, et Fioretto et Coutelis s’attachent à le démontrer. Car, par rapport à un gang de malfrats, quelle puissance de malfaisance sont entre les mains d’un pape capable d’interdire le préservatif, des directeurs de chaînes de télé abrutissant des centaines de millions de téléspecateurs avec des jeux idiots, des tyrans boutant hors de chez eux leur propre peuple, les jetant selon leur sexe ou leur êge entre les griffes de trafiquants de travailleurs clandestins et les réseaux de prostitution, des trusts de l’agroalimentaire empoisonnant notre nourriture et des lobbies de la pharmaco-chimie faisant de même avec toute la planète ! Avec des récits courts mais terriblement cyniques, les auteurs font ainsi le tour de toutes les nuisances de ce début de XXIe siècle favorisées par l’OMC, la banque mondiale et la mondialisation. On rit, d’accord, mais en grinçant des dents.