Diégo est de retour à la prison, pardon, à la S.P.A. de Fleuri-Méroupette. Mais le côté "activiste-engagé" de Carla a eu raison du bonheur idyllique entre le chien et sa maîtresse. Le cabot se recherche un nouveau compagnon humain. Car, en définitive, c’est bien Diégo qui choisit. Il va ainsi "tester", sans succès, un saltimbanque, un curé, une péripatéticienne, un jeune fêlé d’arts martiaux...
Diégo, c’est à la fois le confident et l’assistant social d’une galerie de personnages bien typés. Si Coyote rend son chien positif, ce n’est que pour mieux révéler son cynisme un tantinet désespéré à la page suivante. Diégo est le miroir de nos comportements humains. Il renvoie chacun à son problème existentiel : le curé à sa solitude, l’intermittent du spectacle à la considération du public, la prostituée à la réalité de son métier. Plein d’esprit, Diégo a un caractère... de chien et ne se laisse pas mener par le bout de la laisse par qui veut. Son "maître" doit le mériter. Pourtant Diégo est ouvert, il est prêt à tester le premier venu, même d’aspect louche... Mais face à ces échecs successifs, il préfère retrouver Bernardo, le gardien de la S.P.A. (sourd bien évidemment...) plutôt que d’affronter la misère humaine. Le dessin de Cartier (Dry Land, Kaput & Zosky) est simpliste tout en étant très expressif. Il offre une alternative visuelle, plutôt réussie, aux dialogues incisifs de Coyote. Même si les gags sont sans prétention, l’humour reste la faiblesse de l’album. C’est original, plein de sensibilité mais pas vraiment drôle. Dommage...
(par Laurent Boileau)
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