De nos jours, à Tahiti, Dieu se la coule douce en belle demoiselle dans son petit coin sympa, peinard, mais est vite saoulé par ses créations humaines, alors il entreprend de les dégommer les unes après les autres en s’amusant. Sauf qu’un grain de sable vient tout mettre par terre, et là, Dieu a les boules. Sonné, il se réveille dans un corps de vieille. Pendant ce temps, un moustique dopé au sang divin commence à s’agiter...
Cet album très singulier peut diviser. Certains loueront le grand n’importe quoi et le caractère joueur de Dieu en personne, les autres seront circonspects devant ce scénario sans queue ni tête, donnant l’impression de ne jamais avoir d’idée directrice. L’histoire part constamment en sucette, plusieurs styles graphiques cohabitent. Steven Lejeune mélange les pages en couleur (colorisées par un studio chinois) et le noir et blanc (dans un style très hachuré et punchy), joue également avec le langage en phonétique du peuple moustique, instaure une écriture en langage alien, avec ses clés de décryptage...
Si l’entreprise a le mérite de proposer un album sortant des sentiers battus, on peut avoir du mal à se passionner pour la suite des aventures de ce Dieu tombé en bien mauvaise posture, et surtout totalement antipathique. On se consolera en espérant en apprendre plus sur ses ennemis, un gros mystérieux qui l’a empêché de commettre un meurtre, et un surfeur playboy énigmatique entretenant le mystère sur sa propre identité.
(par Thomas Berthelon)
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