En l’année 2072, l’humanité s’approvisionne aisément en énergie renouvelable grâce à des bobines électromécaniques, des coils, qui fournissent des ressources inépuisables.
Kyoma Mabuchi, un chasseur de primes au style baroudeur et casse-cou préfère de loin les anciennes méthodes. Adepte des bonnes vieilles voitures à essence, il bricole ses bolides et se spécialise dans la récupération des coils illégaux qui, une fois transformés, s’avèrent être des armes redoutables.
La route de Kyoma va croiser celui de Mira, une mystérieuse prisonnière étroitement lié aux coils. À ses côtés, il va vite comprendre que cette technologie prétendûment miraculeuse pourrait en fait conduire l’humanité à sa perte.
À mi-chemin entre Cowboy Bebop et Edgard détective cambrioleur, Dimension W s’avère d’entrée de jeu comme un polar d’anticipation explosif et excentrique. Yuji Iwahara parvient à donner de l’allure à son style : un dessin, certes, fort commun, mais qui est plutôt ajusté au récit. Au niveau de la trame, une réelle similitude se constate entre la marque de fabrique du célèbre Yukito Kishiro avec sa série Gunm, si ce n’est que Dimension W s’annonce être plus gentille et moins violente.
Après avoir conquis un public friand de science-fiction grâce au percutant Roi des Ronces, Yuji Iwahara reprend le flambeau à l’aide d’un scénario à la frontière du surréalisme et de l’anticipation. Un style qu’il maitrise au fil des années. Cela se ressent et se savoure à sa juste valeur.
Concernant les différents protagonistes de son récit, nous retiendrons Kyoma, ce rebelle des temps anciens qui se révèle plutôt sympathique quand il se lève du bon pied, et enfin l’héroïne Mira, un peu aseptisée, mais qui révèle peu à peu son charme.
Un premier tome qui se laisse déguster finement. On remarquera, en début et au milieu de l’ouvrage, plusieurs pages colorisées qui permettent de découvrir l’œuvre de l’auteur sous un autre angle.
(par Marc Vandermeer)
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