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Disparition de Guido Crepax

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 31 juillet 2003                      Lien  
Une dépêche de l’AFP nous annonce une bien triste nouvelle, l’Italien Guido Crepax, qui avait été sélectionné par Thierry Groensteen parmi {Les Maîtres de la bande dessinée européenne} à la Bibliothèque nationale de France et au musée de la Bande dessinée d'Angoulême, est décédé dans la nuit du 30 au 31 juillet 2003, à Milan, à l’âge de 70 ans, à la suite d'une maladie qui l'accablait depuis plusieurs années. Dessinateur d’une rare qualité, Guido Crepax avait créé un style unique qui alliait avec bonheur nostalgie et modernité. Il était l'une des signatures de référence de la BD érotique.

Né à Milan le 15 juillet 1933, Guido Crepax débuta en 1959 dans la revue Tempo Medico ; Mais c’est sa participation en 1965, au magazine Linus, une revue portée sur les fonds baptismaux par une poignée d’intellectuels dont Umberto Eco, qu’il accède à une notoriété internationale qui le place, avec Pratt ou Battaglia, au Panthéon de la BD mondiale. Il y crée son personnage le plus célèbre : Valentina, une série forte de 9 volumes dont le personnage principal est directement inspiré par l’actrice Louise Brooks. Sa réputation de dessinateur érotique lui vaut d’être sollicité pour de nombreuses adaptations littéraires dont Histoire d’O de Pauline Réage, Justine d’après le Marquis de sade, Casanova, Sacher Masoch… Comme illustrateur, on lui doit aussi un Docteur Jekyll et Mister Hyde en 1984 et un Dracula en 1988.

Disparition de Guido Crepax
Valentina
La création la plus célèbre de Crepax, inspirée par une actrice des années ’20, Louise Brooks.

Crepax est un des rares dessinateurs qui savait échapper à l’anecdote et au dérapage voyeuriste qui est souvent l’apanage du genre érotique. La raison vient sans doute de l’ascèse de son graphisme qui vide l’érotisme de son contenu proprement vulgaire. Son sens du découpage, l’élégance de ses personnages (la beauté n’était bien souvent réservée qu’aux femmes), son dessin clinique enfin, ont permis la publication d’œuvres dont la pornographie, sous la plume de quiconque, aurait paru insoutenable. Son esthétique a à ce point marqué son époque que Crepax figure en bonne place dans les anthologies graphiques des années 70, ainsi que dans l’exposition sur « Les Années Pop » au Centre Georges Pompidou à Paris.

Si vous lisez l’italien, vous pouvez vous reporter au site officiel de Crepax et lire l’interview de Vincenzo Mollina visible en vidéo sur le site de la Rai.

Illustrations : Portrait de Crepax. DR. Extrait du site Anonima Fumetti.org

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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