Si le récit est vaporeux comme un charme d’odalisque, il est cependant solidement appuyé sur une documentation rigoureuse qui a étudié le rôle particulier de la Turquie du début du siècle dans la guerre à venir, celle de 14, et qui va être pour elle un jeu de dupes. L’Angleterre s’emploie et s’emploiera à détruire cette puissance qui contrarie ses visées impérialistes. On parle avec beaucoup de science des relations entre l’Allemagne et la Sublime Porte, de la morgue des Anglais et de l’intelligence politique, quoique corrompue, du Sultan. Dans l’ombre, les futurs généraux de la République attendent leur heure.
Sur cette toile de fond, Dufaux nous raconte une histoire des Mille et une Nuits faite de duels entre aventuriers et aventurières, de conquêtes amoureuses et d’adultères. Le pinceau de Mirallès, d’une élégance sans faille, restitue toute la chaleureuse sensualité de l’Orient avec cette science de la séduction qui n’appartient qu’aux femmes.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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