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DoggyBags présente.. Neyef

Par Thomas Berthelon le 17 février 2014                      Lien  
Peu de temps après l'affaire Rodney King, une guerre des gangs sanglante fait rage. L'auteur Neyef s'empare du concept des DoggyBags et livre un "one shot" diabolique.

"Trois histoires, trois auteurs". Le concept des DoggyBags, dont nous avons déjà souligné les qualités des tomes 1, 2, 3, et 4, vient d’opérer un tournant. Neyef, l’auteur de l’étrange album Ce goût et déjà dessinateur d’une histoire écrite par RUN dans le tome 3 de DoggyBags, s’empare du concept et propose à lui tout seul trois segments autour de la même histoire.

Ainsi, le postulat change, mais ce South Central Stories, sous l’estampillage "DoggyBags présente", garde la même saveur que sa grande sœur : des histoires "bad ass" marquées par la violence, la culture ricaine, et un esprit frontal très premier degré.

L’histoire suit le destin de Ronny et Travis, deux jeunes qui, afin d’intégrer le 66th Street gang, vont devoir refroidir un membre du clan rival, les Slains. De son côté, Jacob, ancien marine, veut à tout prix préserver son jeune frère Billy des dangers d’un quartier en proie aux règlements de compte. Enfin, un troisième segment plus fantastique, finit par éclairer sous un jour diabolique les deux premières histoires qui lui sont liées.

DoggyBags présente.. Neyef
©Neyef/Ankama Editions

On reconnait ici le goût de Neyef pour les personnages en marge, dont les allures antipathiques sont renforcées par des visages aux yeux difformes. Cependant, il délaisse l’atmosphère pesante et le malaise ambiant de son précédent one-shot Ce goût, pour s’approprier l’univers référencé des DoggyBags. À travers le destin de quelques protagonistes, dont le tort est d’être né au mauvais endroit au mauvais moment, il brosse mine de rien quelques personnages attachants et une histoire poignante.

Par leurs ruptures de ton, les trois segments se répondent efficacement les uns aux autres. À travers sa maîtrise des lumières, son découpage ou ses puissants contrastes, l’auteur se révèle aussi à l’aise dans l’accumulation de planches se passant à l’avant d’une voiture, un règlement de compte tragique, ou une discussion crépusculaire dans le désert.

©Neyef/Ankama Editions

Derrière les deux mastodontes Mutafukaz et Freaks’ Squeele, DoggyBags continue son périple décomplexé et confirme son solide statut de référence. Toujours complétée par un poster et de fausses publicités, un style "papier usé" intégrée à une imagerie graphique en béton armé, et quelques pages plus instructives pour mieux s’imprégner de la culture américaine, ce concept jouissif est un vrai régal, qu’on souhaiterait encore plus décliné par RUN et ses petits copains.

(par Thomas Berthelon)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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