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Donald Duck, promoteur de la copie illégale ?

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 31 juillet 2009                      Lien  
Donald Duck a des ennuis en Suède : un organisme d’état lui reproche de faire la promotion de la copie illégale. Un signe avant-coureur de l’application de la Loi Hadopi en France ?

Nous l’apprenons par notre ami Stéphane Rosse, fidèle lecteur et correspondant scandinave d’ActuaBD : l’hebdomadaire suédois Kalle Anka (Donald Duck en suédois, publié par Egmont Publishing) fait l’objet d’une plainte de la part d’un organisme d’état chargé de la protection du droit du consommateur suédois, ”Konsumentombudsmannen”, en raison de la publication dans le numéro 30 de juillet 2009, de deux pages dans lesquelles Donald est en train de faire la copie illégale d’un CD.

La dite histoire, signée Ruud Straatman (scénario) et Cardona (Dessins) et bien entendu marquée de l’imprimatur de Walt Disney, fut publiée aux Pays-Bas en 2007 sans susciter le moindre émoi.

Elle se résume ainsi : Les neveux de Donald veulent acheter un disque de leur idole mais leur oncle ne compte pas leur donner un sou. Le lendemain, ô surprise, il les découvre en train d’écouter le disque en question sur leur stéréo. Question de Donald : « Où avez-vous trouvé l’argent ? » Ses neveux lui expliquent qu’ils ont téléchargé le disque sur Internet et produit une copie illégale en attendant d’acheter le CD.

Donald Duck, promoteur de la copie illégale ?

Donald trouve l’idée plutôt bonne car, outre qu’elle lui évite de procéder à l’achat du CD, il voit là une source facile de revenus. Les neveux ont beau répliquer que ce serait injuste : «  Il y a les droits d’auteur, un artiste doit pouvoir gagner sa vie ! », rien n’y fait.

On le voit ainsi copier des CD, scanner et imprimer en plusieurs exemplaires la pochette originale. Mais soudain Picsou surgit par la fenêtre et exige de Donald de payer des dommages et intérêts à la société de disque titulaire de ces droits, laquelle est bien évidemment sa propriété !

Donald se confond en excuses, quémande la clémence et jure qu’on ne l’y reprendra plus, à la grande joie de ses neveux qui vont pouvoir enfin se voir offrir le vrai CD avec la « vraie pochette » et pas une mauvaise copie…

En dépit de cette fin moralisatrice, cette histoire n’a pas été du goût de l’officine gouvernementale qui considère qu’il s’agit là néanmoins une promotion déguisée pour des pratiques illégales. En même temps, on se demande si l’organisme ne profite pas du pauvre Donald pour faire la promotion d’une cause qui divise la Suède. On se souvient en effet que les trois fondateurs suédois du site peer to peer Pirate Bay avaient été récemment lourdement condamnés par la justice, suscitant une révolte des internautes qui aboutit à la création d’un « Pirate Party » (piratpartiet) qui emporta 7,1% des suffrages aux dernières élections européennes.

Nous ne savons pas si cette histoire a été publiée dans Mickey en France, nos lecteurs pourront peut-être nous renseigner. Espérons que cette affaire n’y fasse pas d’émules, au moment où la commission Hadopi s’apprête à sévir…

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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