Le « Comics Code Authority », un règlement d’autocensure installé par les éditeurs de comics en 1954 pour éviter que le Congrès des États-Unis vote une loi anti-comics et abandonnée officiellement en 2011 va reprendre du service sous la houlette du gouvernement américain.
Irrité par les représentations parodiques faites de lui en « super-villain », notamment dans les BD mexicaines, Donald Trump a décidé de créer une « appellation contrôlée » pour les super-héros US : « Les super-héros ont été créés en Amérique avec Superman et Batman à la fin des années 1930, a-t-il expliqué. Il n’y a aucune raison que nous ne protégions pas nos éditeurs contre les contrefaçons étrangères. Les Français font cela avec leurs fromages et leurs vins. Nous devons faire de même avec ce qui est notre principale contribution au patrimoine culturel mondial. »
Dans le collimateur, la bande dessinée mexicaine El Peso Hero créé en 2011 par Hector Rodriguez pour Rio Bravo Comics qui arborait récemment une couverture de son héros parodiant une couverture de Captain America. « C’est une contrefaçon, c’est aussi une insulte au chef de l’État, annonce le service des douanes du département d’État, nous avons l’intention de l’attaquer en justice. »
Dans la viseur de tir aussi, la bande dessinée The 99 de Naif al-Mutawa, une série de 99 super-héros « halal » dont chacun revêt l’une des qualités d’Allah. « Une bande dessinée de propagande musulmane » dit le porte-parole de la présidence.
Les Japonais Super-Mario, mais aussi les Franco-belges Photonik, Benoît Brisefer et même… Astérix sont à l’étude. "Des plagiats" disent les autorités américaines. On ne sait pas si les comics anglais, notamment ceux d’Alan Moore, sont visés par ces mesures.
IL N’EST PAS FRAIS MON POISSON ?
Évidemment, certains d’entre vous ont senti l’odeur de la marée en lisant la date du jour : rien de tout cela n’est vrai. Que les malheureuses victimes de notre plaisanterie nous pardonnent, ce n’était qu’un poisson d’avril... Mais comme le dit Baudrillard, "il y a plus vrai que le vrai : le vraisemblable", et avec Trump, on n’est jamais loin.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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