Le scénario de Yamasaki illustre assez bien une tendance lourde du hentaï : tourner autour des tabous avec une propension à se délecter des rapports de soumission. Quand c’est fait avec un dessin aussi extraordinaire, on s’incline, même si certaines parties du corps auront, elles, tendance à se redresser.
Chez Seishin, le ton est à l’ultra-réalisme, avec notamment un sens du détail stupéfiant dans les tenues, les visages, les éléments de décors. Fascinant de maestria. En dehors de ces poitrines pantagruéliques, les personnages évitent les clichés hentaï pour se rapprocher d’une excellence assez universelle. Certes, le scénario a tendance à reproduire les mêmes situations, où la demoiselle, réticente au début, repasse avec joie à la casserole en offrant le dessert. Mais on peut trouver une véritable forme d’élégance dans ce porno-là, et la perversion qui stimule les auteurs s’équilibre de dialogues plutôt bon enfant.
Le duo de Double Tentation a déjà donné dans des créneaux plus trash (sexe au travail, avec chantage sulfureux entre hiérarchies) mais une précédente traduction (Portrait de femmes soumises) n’avait connu qu’une parution confidentielle. Enfin, sur la forme, saluons le format art book choisi par l’éditeur pour augmenter la mise en valeur des couleurs (pour certaines pages) et des illustrations d’entre-chapitres.
Et les puristes noteront que Taïfu hentaï, fidèle à sa politique éditoriale, a presque réussi à éliminer toutes les censures (sauf fichiers d’origine manquants), permettant aux onanistes passionnés d’admirer les diverses intimités dans toute leur splendeur.
(par Guido BACRI)
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