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"Dr. Stone", le nouveau hit de Glénat made in "Shonen Jump" !

Par Aurélien Pigeat le 5 avril 2018                      Lien  
Alors que Kazé s'apprête à lancer "The Promised Neverland", Glénat lui dame le pion avec la sortie de "Dr. Stone", lui aussi issu du "Weekly Shonen Jump". Un manga dont les deux auteurs apparaissent comme des gages de succès: Riichiro Inagaki ("Eyeshield 21") au scénario et Boichi ("Sun-Ken Rock") au dessin.
"Dr. Stone", le nouveau hit de Glénat made in "Shonen Jump" !
Un point de départ apocalyptique
© Riichiro Inagaki & Boichi

C’est allé très vite. La prépublication de Dr. Stone a débuté il y a à peine un an et voilà que son premier volume sort en France, alors que vient de paraître le quatrième au Japon. Du jamais vu, ou presque, pour un titre issu de la machine à succès qu’est le Weekly Shonen Jump de Shueisha.

Issu de la vague de lancement, de 2017, de ces nouveaux titres censés prendre la relève au sein d’un magazine ayant perdu en peu de temps nombres de ses locomotives, Dr. Stone présentait d’emblée les éléments d’un succès assuré. D’ailleurs, la série s’était imposée à nos yeux comme une évidence : "Dr. Stone apparaît comme la série la mieux équipée pour passer les premières semaines si difficiles dans le Weekly Shonen Jump" disions-nous alors.

Senku et Taiju, nos héros
© Riichiro Inagaki & Boichi
Yuzuriha, la troisième du trio
© Riichiro Inagaki & Boichi

Voilà certainement pourquoi la série arrive si rapidement chez nous, à un moment de relative pénurie en matière de "hits" potentiels, The Promised Neverland, pourtant d’un an son ainé, ayant été récupéré par Kazé qui le sort à la fin du mois d’avril. Comme si par là Glénat damait le pion à Kazé en termes de calendrier des grosses sorties !

Mais qu’affiche donc ce titre pour s’imposer de la sorte ? Et bien c’est qu’il est le résultat de la combinaison d’une part d’une paire d’auteurs chevronnés et talentueux, et d’autre part d’un sujet plutôt original et atypique, susceptible de nous extraire du ronron actuel des shonens comme a su le faire, dans un registre très différent, The Promised Neverland.

Le monde entier touché par la catastrophe
© Riichiro Inagaki & Boichi
Taiju brise son sarcophage de pierre
© Riichiro Inagaki & Boichi

À l’écriture, on trouve donc Riichiro Inagaki, scénariste du formidable et loufoque manga sportif Eyeshield 21, déjà chez Glénat. L’auteur sort d’une période de sept ans en dehors de l’industrie du manga, pour un retour gagnant. Mais c’est qu’il se trouve associé une fois encore à un dessinateur de talent.

Après Yusuke Murata - que l’on trouve lui à présent sur un autre succès, One-Punch Man - c’est le Coréen Boichi qui officie au dessin. Monstre de travail, déjà auteur de succès de son propre fait, ce fut une surprise pour nous de le voir se lancer dans le monde de production hebdomadaire du Jump.

Outre sa grande série Sun-Ken Rock, achevée, nous l’avions vu avant dans Space Chef Caisar ou encore dans une courte série écologique, HE, dans un spin-off de Terra Formas, ou dans une autre série d’action, Wallman. Mais c’est surtout le fait qu’il avait une autre série en cours, Origin - quatre tomes au Japon, chez le rival Kodansha qui plus est, et à paraître prochainement chez Pika - qui nous surprend dans ce choix d’intégrer le sommaire du magazine leader de Shueisha.

Taiju, dans son plus simple appareil, se réveille dans un environnement assez pompéien
© Riichiro Inagaki & Boichi
Pour rester conscient, Senku a... compté jusqu’à son réveil !
© Riichiro Inagaki & Boichi

Mais tant mieux, car le résultat produit par Dr. Stone est plus que probant. L’intrigue nous situe initialement peu ou proue dans notre époque. Une mystérieuse vague d’énergie pétrifie l’ensemble de la population humaine. Senku, un petit génie des sciences, se réveille plus de 3700 ans plus tard. Épaulé par son ami Taiju, et la petite amie de celui-ci, Yuzuriha, il entame une reconquête des grandes inventions de l’humanité. Mais Tsukasa, un autre de leur camarade réveillé, envisage lui un tout autre avenir pour le genre humain.

Si Dr. Stone semble d’abord se présenter comme un survival post-apocalyptique, il prend rapidement un autre chemin. Le premier tome, ultra efficace, construit une opposition qui ne vaudra que sur le long terme. Même les premiers compagnons de route de Senku se verront rapidement évacués au profit de ce qui constitue le cœur réel de la série : la manière d’appréhender une environnement naturel pour en tirer de quoi élaborer des avancées scientifiques et technologiques majeures.

C’est son amour pour Yuzuriha qui permit à Taiju de tenir
© Riichiro Inagaki & Boichi

Ainsi, le début de la série pourra donner le sentiment de tâtonner un peu. Mais Riichiro Inagaki sait y faire et le lecteur se trouvera au final réellement embarqué par l’énergie et les ressources du héros. D’autant qu’à côté de cela le dessin de Boichi impressionne réellement et se bonifie de manière nette au fil des chapitres, s’adaptant progressivement à son sujet.

Une série événement à suivre donc, qui rappelle que Glénat sait encore s’emparer des titres majeurs du Weekly Shonen Jump après en avoir laissé passer quelques-uns ces dernières années, comme My Hero Academia qui avait filé chez Ki-oon il y a deux ans. C’est dans cette catégorie des "hits" que s’inscrit indéniablement Dr. Stone.

Senku lance la reconquête technologique de l’humanité !
© Riichiro Inagaki & Boichi

(par Aurélien Pigeat)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782344028032

Dr. Stone T1 : "Stone World". Par Riichiro Inagaki (scénario) et Boichi (dessin). Traduction Karine Rupp Stanko. Glénat, collection Shonen. Sortie le 04 avril 2018. 198 pages. 6,90 euros.

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Dr. Stone Glénat ✏️ Boichi
 
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1 Message :
  • … Avec le manga, le marché de la BD est devenu un produit de consommation à l’étalage…
    Tout comme les autres marchés, la BD est essentiellement orientée produit d’import.

    C’est pour quand la rupture du prix unique en librairie avec la loi Lang 1981 ?…

    Pourquoi la législation ne reforme pas ce dispositif archaïque et
    pourquoi cette discrimination avec les autres produits culturels ?

    Ce mécanisme, n’est plus à jour avec ce marché ultra libéral…

    Répondre à ce message

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