« J’ai entériné une situation de fait, précise Dimitri Kennes, le directeur général des éditions Dupuis. Le tirage du journal avoisinait les deux mille exemplaires chaque semaine. Nous n’avions qu’une poignée d’abonnés et les ventes déclinaient. Cela va faire une dizaine d’années que les éditions Dupuis ne croyaient plus en ce magazine : Il comportait moins de pages, et aucun texte rédactionnel ! ». L’éditeur a donc décidé d’arrêter une aventure vieille de 67 ans.
Dimitri Kennes tient à préciser que l’arrêt de Robbedoes n’est qu’une étape : « Nous reculons, en quelque sorte, pour mieux sauter. Ce magazine était inadapté pour le marché flamand, et n’était qu’une traduction du journal de Spirou. Il ne tenait pas compte des propres spécificités de la Flandre et de ses séries à succès ! Nous envisageons donc d’y lancer un journal plus adapté aux désirs de ces lecteurs ! ». Un projet cohérent qui serait la suite logique des précédentes opérations que l’éditeur a réalisées sur le marché flamand. Par le passé, les éditions Dupuis avaient racheté des éditeurs flamands renforçant ainsi leur position.
En 2000, Infotex, qui publie en Flandre le best-seller Jommeke, est passé sous le giron de Dupuis. Le tirage de Jommeke ferrait pâlir d’envie n’importe quel éditeur : en 2003, plus de 45 millions d’albums avaient déjà été vendus sur ce territoire.
L’année dernière, l’éditeur de Spirou a également racheté la maison Le Ballon, société spécialisée dans les livres pour enfants. Le catalogue flamand de l’éditeur s’est donc étoffé de nombreuses séries : de Cow Boy Henk à Roboboy, en passant par la licence pour la publication des comics des Simpson.
La version française du journal de Spirou évoluera également au cours de ces prochains mois. Le numéro 3500 du magazine marquait symboliquement l’arrivée de Patrick Pinchart et d’Olivier Van Vaerenbergh aux commandes du journal. De nouvelles rubriques ont été créées. La maquette est devenue plus agréable et dynamique. Patrick Pinchart soulignait, dans la Libre Belgique, que « [Dupuis] était donc face à un challenge qui consistait à trouver une formule qui nous permettra de reconquérir les kiosques à l’horizon de 2006 ». Dimitri Kennes, quant à lui, promet que de « grandes choses » se passeront fin janvier autour du magazine Spirou. Une période symbolique propice au renouveau, et proche du Festival International d’Angoulême. L’éditeur y sera bel et bien présent.
(par Nicolas Anspach)
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