Lawrence Minning Compagny, Leadville. Le nom et l’adresse vague du commanditaire au nom duquel des hommes étaient venus réduire en cendres l’espoir de la nouvelle existence de Durango, tuant ’dans l’œuf’ sa famille. La rage au ventre, ses réflexes reviennent très vite, et comme la vengeance est un plat qui se mange froid, il continue sa croisade, accumulant les cadavres des inconscients tentant de lui barrer le chemin.
Mais à Leadville, le fameux Lawrence demeure introuvable et Durango se trouve face à un autre tueur venu de Californie, traquant la même proie que lui mais pour des raisons très différentes. Immanquablement, ces deux virtuoses de la gâchette vont être amenés à s’affronter, mais ce sera la première fois que Durango s’opposera également à des pistolets automatiques dernier cri.
Girod avait réussi à reprendre le dessin d’une des plus grandes séries de l’Ouest dans le tome précédent, Un pas vers l’enfer. Il confirme sa mainmise sur le personnage et son univers dans un second opus, El Cobra. Comme pour l’album précédent, ses scènes typiques des petites villes américaines et les paysages naturels sont particulièrement réussis, campant bien l’ambiance propice aux duels qui émaillent le récit. On apprécie également le personnage féminin qu’il met en place, mieux réussi que le tome précédent, même si on ne retrouve pas encore toute la force intérieure que Swolfs parvenait à leur insuffler.
Le scénario de ce dernier demeure riche et intense, tout en restant très classique. Difficile de faire varier à l’infini le récit d’un pistolero débarquant dans une ville pour débusquer son gibier. Néanmoins, la surenchère du ’collègue’, accomplissant d’ailleurs la plus grande partie du travail, permet de relever trois points importants :
La renommée de Durango va sans doute amener de jeunes flingueurs à vouloir l’affronter pour se faire un nom, comme dans Mon nom est Personne.
Face à son Mauser allemand, les pistolets automatiques américains, comme ici le fameux Colt 45, commencent à faire leur apparition. Cela entraînera-t-il Durango à un jour abandonner l’arme qui le particularise depuis le troisième tome de la série ?
En fin d’album, Durango évoque un vieux shérif de Deadwood qui lui aurait appris les rudiments du métier. Verrons-nous un jour un épisode (ou une série) reprendre cette Jeunesse de Durango, car la montée du Mal est parfois plus intéressante que la croisade sans fin ?!?
Quoiqu’il en soit, on voit se profiler la fin de cette trilogie de vengeance, dans un final dont l’adversaire emprunte plus d’un trait à celui d’Il était une fois dans l’Ouest, mais gageons que Durango jouera d’un instrument autre que l’harmonica avant de lui faire mordre la poussière...
(par Charles-Louis Detournay)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander El Cobra sur Internet
Sur le site de notre partenaire France Télévisions :
lire les premières planches de ce quinzième tome
voir la bande-annonce
Les illustrations sont © Girod/Swolfs/Soleil.