C’est Chamberlain qui s’affirme comme la vedette de ce tome. Le machiavélique Président de la Confédération fait montre de ses dons pour la manipulation, des individus et des foules. Tout en dévoilant des compétences insoupçonnées : celle de fine gâchette ! De plus en plus construit comme un antagoniste de premier plan, le personnage gagne indéniablement lors de ces développements.
Mais cela se fait au détriment de presque tout le reste du personnel, qui doit se contenter au mieux d’une rapide figuration. Il s’agit là pour les auteurs de construire un véritable récit choral. Mais cela se révèle au final assez frustrant, et donne le sentiment que l’action ne parvient plus à avancer, accentuant l’effet produit par le précédent volume.
On comprend que Jonathan Hickman et Nick Dragotta cherchent à donner le plus d’épaisseur possible à leurs différents protagonistes, en vue d’un dénouement qui n’en sera que plus terrible et tragique. Mais le sensation que l’intrigue s’en trouve délayée s’impose néanmoins, se perdant petit à petit dans des enjeux périphériques. On attend à présent de revenir au cœur du propos : rien moins que la fin du monde.
(par Aurélien Pigeat)
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East of West T6, "Leçons pour les soumis". Par Jonathan Hickman (scénario), Nick Dragotta (dessin) et Frank Martin (couleur). Traduction Jérôme Wicky. Urban Comics, collection "Indies". Sortie le 27 octobre 2017. 136 pages. 15 euros.
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