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Eco T2 : La Bête sans visage - Par Bianco & Almanza - Soleil Métamorphose

Par Charles-Louis Detournay le 23 décembre 2011                      Lien  
Superbe trilogie consacrée à certains rêves d'enfants que l'on doit abandonner pour grandir, {Eco} est surtout un conte universel, merveilleusement porté par le graphisme enchanteur d'Almanza.

Dans le premier tome, la petite Eco avait commis l’irréparable en offrant à une mendiante le présent destiné au premier ministre.

Ses parents tombés en disgrâce deviennent à moitié fou et l’enfant se cloître avec ses quatre amis, des poupées de chiffons bien vivantes. Mais son corps se met à changer et, horrifiée de subir cette malédiction qu’elle pense lancée par sa mère, Eco se met en quête de la Princesse des nuages pour inverser le mauvais sort.

Nous la retrouvons donc, accompagnée de ses quatre compagnons de chiffon – Diogène, Épictète, Ésope et Socrate, mais le chemin est long et la forêt qu’elle doit traverser, s’avère sombre et semée d’embûches. On raconte qu’elle serait le territoire de la mystérieuse et effrayante « Bête sans visage »... Éco devra trouver suffisamment de force en elle pour l’affronter, et assez de courage pour accepter un devenir fait de sacrifices et de concessions.

Eco T2 : La Bête sans visage - Par Bianco & Almanza - Soleil Métamorphose
La Bête est-elle un ennemi ? Ou une épeuve incontournable ?
Certains sacrifices semblent inéluctables, pour continuer à arpenter le chemin...

Cantonner la bande dessinée aux cases et aux phylactères serait nier une partie de son passé, tout en se privant d’une partie innovante de son présent. C’est en effet dans cette voie-là que s’est entre autres engagé Guillaume Bianco, le talentueux auteur de Billy Brouillard.

Après une introduction plutôt enfantine qui glissait progressivement vers une triste réalité, ce second tome prend des accents légèrement plus sombres, mais encore plus touchants, en lien avec la maturité nécessaire que l’on se découvre avec l’âge. Bianco s’en expliquait sur ActuaBD :

"Je voulais faire un hommage aux contes qui m’ont fasciné lorsque j’étais enfant. [...] J’ai instinctivement suivi celui de “Jack et le haricot magique” pour me guider. [...] Le conte du second opus sera celui du “Petit Chaperon rouge”, car Eco, adolescente fera de bien curieuses rencontres dans la forêt, et nous aimerions que la métaphore de ce livre soit la découverte de la sexualité, ainsi que l’acceptation de son corps, de son être, de son devenir."

Si l’on est réellement porté par le récit de Bianco, qui donne toute sa dimension à la collection Métamorphose, le dessin de Jérémie Almanza ouvre proprement vers l’imaginaire. Chaque dessin est une merveille de composition, portant des émotions bien réelles, dans une dimension à la fois poétique et quelque peu tragique.

Eco est bien plus qu’un hommage aux contes, c’est le portrait de l’enfant que nous avons tous été et qui a dû abandonner une partie de ses rêves pour grandir.

Cet enfant est toujours en nous, et nous gageons que ce conte superbement illustré lui plaira autant qu’à l’adulte qui l’héberge consciencieusement.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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