Le stand des éditions Soleil est bien connu des festivaliers. C’est celui où il y a de la foule. Compacte, enthousiaste, elle attend d’autant plus patiemment qu’une sono tonitruante met l’ambiance. Soudain, la techno-pop s’arrête, faisant place à de la chanson française : Eddy Mitchell apparaît sur les écrans. Le concert commence. Ce changement de programmation est comme un signal de départ. Dans le stand, le service de sécurité s’agite. Marlène, l’attachée de presse, fait à l’entrée le tri parmi les visiteurs : seuls les auteurs entrent. La rumeur court la foule : « il » est là. Il, c’est Eddy Mitchell. Mourad Boudjellal, le patron des éditions Soleil, se saisit du micro et, avec un talent de bateleur qu’on ne lui connaissait pas, harangue la foule. Il appelle Arleston, le faisant prendre place au milieu du podium. Il présente au public le scénariste de l’album événement de la saison : M. Eddy, un collectif hommage de 18 dessinateurs au rocker français.
Des stars sous le Soleil.
Ces présentations faites, Mourad appelle celui que tout le monde attend. La porte s’ouvre, la star apparaît, lunettes noires et costume assorti. Accolades, congratulations, remerciements. Eddy Mitchell s’installe. Pendant deux heures il ne quittera pas son siège, échangeant des souvenirs avec ses voisins Michel Blanc-Dumont (dessinateur de Comanche et de Blueberry) et Christophe Arleston (Lanfeust, Trolls de Troy…). Comme un véritable auteur de BD. La séance est interrompue par les visiteurs qui viennent le saluer. On reconnaît Georges Lautner, le mythique réalisateur de Seins de glace, Mort d’un Pourri, Le Professionnel…. Lautner est depuis peu scénariste chez Soleil. Il est rejoint par Jean-Pierre Dionnet, le créateur de Métal Hurlant, producteur du Petit Poucet d’Eric Dahan, notamment. Face à eux, Yves-Marie Labé du journal Le Monde, venu là en curieux.
De 7 à 77 ans.
Dans cette foule compacte, une chose frappe l’observateur : la file monstrueuse qui fait face à Didier Tarquin , le dessinateur de Lanfeust, est composée de jeunes de 15 à 25 ans. Devant Monsieur Eddy, on trouve des jeunes, des moins jeunes et même des vieux un peu interloqués de devoir jouer des coudes. C’est que notre French rocker a réussi, depuis plus de quarante ans, à séduire plus d’une génération. Prends ça dans la tronche, morveux !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Photos : Didier Pasamonik