Nous nous sommes déjà fait écho, sur ActuaBD, de la réédition de la mythique série ElfQuest par les jeunes éditions Snorgleux Comics, lors d’une interview du directeur éditorial, Éric Joly et lors de la récente venue en France des auteurs, Wendy et Richard Pini.
Cette série a connu, et connaît encore, un véritable engouement outre-Atlantique, ce qu’elle n’a jamais connu en Europe, tout au moins pas dans les mêmes proportions. Et l’interruption de la publication de la première série avant sa fin, en 1999, n’a rien fait pour arranger les choses.
Près de 20 ans plus tard, voici enfin la fin du premier cycle. Les couleurs ont été reprises, la traduction aussi, par Nicolas Jean. Et il aurait été dommage de ne jamais connaître la suite (à moins de la lire en anglais bien entendu), tant celle-ci réserve son lot de surprises.
Les auteurs ont toujours eu un ton très libre pour une série jeunesse, n’hésitant pas à introduire les thématiques de la sexualité, du désir, de la légitimité de la violence, du racisme… Tout en restant très abordable graphiquement pour tous les publics.
Nous retrouvons ici tous ces thèmes, bien entendu, avec une scène d’amour collectif et libertin devenu mythique dès son ouverture (pages 17 à 19), qui a d’ailleurs fait polémique lors de sa parution aux États-Unis.
Mais surtout, les dernières cartes sont posées et les interrogations sont levées. Outre l’opposition entre les trolls et les elfes, nous découvrons enfin l’origine de ce peuple « céleste ». Mais surtout, le personnage mystérieux de Two-Edge révèle enfin ses plans et nous découvrons un être déchiré, très tourmenté et dirigé par une soif absolue de trouver sa propre identité.
Une mention spéciale pour le découpage des planches : aucun n’est identique. Cadre, hors cadre, cadrage, éclatement de l’image ou, au contraire, illustration pleine page, tout est exploré. Le récit n’en est que plus dynamique
Un nouveau cycle s’ouvre, Le Siège de la montagne bleue, publié aux mêmes éditions, en un seul tome en octobre 2018. Cette fois-ci, seule la couverture est en couleur. En effet, ce n’est pas Wendy Pini qui, lors de la parution initiale, a réalisé la colorisation et elle avait été déçue du résultat. Pour cette réédition, elle a explicitement demandée à ce que l’album soit publié en noir et blanc.
(par Jérôme BLACHON)
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