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Ella Mahé, une saga archéologique

Par Charles-Louis Detournay le 2 novembre 2010                      Lien  
Les auteurs d'[{India Dreams}->art2875] se lancent avec brio dans une série multi-dessinateurs. En remontant le temps, on en apprend plus sur une mystérieuse princesse égyptienne. Premier arrêt avec André Taymans pour la découverte du tombeau de Toutankhamon.

Maryse & Jean-François Charles nous en avaient parlé l’année dernière, ils se lançaient dans l’aventure d’une série multi-dessinateurs. Le concept est aussi simple qu’efficace : JF Charles s’occupe de la partie contemporaine, en suivant la jeune héroïne Ella Mahé, tandis que chaque dessinateur ’invité’ traite la partie historique, différente mais majoritaire dans chaque album.

L’intrigue se développe tout au long des quatre albums qui formeront la série : cette jeune restauratrice de documents anciens se passionne pour une mystérieuse princesse égyptienne qui avait la particularité d’avoir des yeux vairons comme elle. Mais il semble qu’une mystérieuse secte tente de camoufler la vérité, comprend-elle à la lecture du journal d’un archéologue ayant côtoyé Carter, le découvreur de la tombe de Toutankhamon.

Ella Mahé, une saga archéologique
La première planche d’André Taymans entraine le lecteur dans la passion de l’archéologie au cœur de la chaleur de l’Egypte.
© Taymans – Charles - Glénat

L’équipe de dessinateurs se constitue chronologiquement comme suit :
- André Taymans dessine l’Egypte des archéologues au début du XXe siècle, dans La Fille aux yeux vairons
- Francis Carin est en charge de la partie historique du tome 2, Princesse des sables dans lequel nous allons suivre Ferdinand de Lesseps et la construction du Canal de Suez.
- Brice Goepfert s’attèlera au Moyen-âge, lorsqu’un moine hospitalier, s’étant embarqué dans la Troisième Croisade, s’échoue sur les côtes égyptiennes après une tempête. Finalement, il est recueilli dans un village, où il ‘fera connaissance’ avec la Princesse. Ce tome 3, Celle qui n’a pas de nom, se déroulera donc au XIIe siècle.
- Enfin, Christophe Simon qui nous a livré de beaux albums d’Alix nous fera revivre le règne d’Akhenaton, au XIVe siècle avant JC, pour nous révéler le mystère de cette princesse dans La Couleur des dieux. Rappelons que ce pharaon parmi les plus connus, tenta d’instituer le culte d’un dieu unique, et que sa tombe n’est toujours pas découverte.

Ces différents récits sont donc attendus respectivement pour les mois de janvier, juin et novembre 2011.

Un premier tome réussi

Dès l’ouverture du récit, on reste médusé devant la beauté de la première planche, nous entraînant directement dans la passion de l’égyptologie,avec sa nuance d’exotisme si prenant grâce à la couleur directe de JF Charles. Loin d’être une baroudeuse, on fait connaissance avec une jeune fille plutôt gauche, dans ses actes comme dans ses relations avec les autres. Cette fraîcheur suscite rapidement un élan de sympathie de la part du lecteur. De plus, si JF Charles prend beaucoup de plaisir à dessiner les jolies femmes, son épouse Maryse parvient à conférer à son héroïne une âme crédible et intéressante, jouant de sa personnalisation avec nuance.

Dès l’ouverture de l’album, c’est le choc de l’Egypte !
© Charles - Glénat

Des sites archéologiques aux souks de la ville, le mystère s’approfondit progressivement en moins de dix pages jusqu’à ce que le journal intime d’un archéologue nous envoie dans le passé. La césure est d’ailleurs brusque car on quitte la couleur directe pour la ligne claire d’André Taymans. Mais rapidement, on se laisse entraîner dans l’un des plus connus et passionnants récits archéologiques : la découverte du tombeau de Toutankhamon. Plus qu’un air de famille, on ressent alors une réelle filiation avec Le Mystère de la Grande Pyramide, l’aventure archéologique de Blake & Mortimer !

« C’est surtout l’histoire courte de Jacobs sur la découverte de Toutankhamon qui a pu influencer mon boulot ! », nous explique l’auteur de Caroline Baldwin. André Taymans réussit un splendide travail, car l’ambiance est parfaitement maîtrisée sur les trente-six pages qu’il nous livre, un pari gagné pour lancer la série ! L’osmose fonctionne principalement entre ses décors travaillés, ses personnages évocateurs et le scénario des Charles qui mélange suspense, culture et romance. Ce premier tome se conclut à nouveau sur une dernière page de JF Charles, relançant l’intrigue contemporaine.

En plus d’un cadre enchanteur, nous assistons également à la rencontre de deux cultures. La nuance scénaristique qui fait la différence.
© Taymans – Charles - Glénat

Un personnage attachant et une équipe soudée

En dépit de ses yeux vairons qui lui conférent un regard déstabilisant, le personnage principal est l’un des grands points forts de la série ! Pour le couple de scénaristes, « Ella mahé, c’est le bonheur d’avoir un personnage auquel on s’attache facilement, une jeune femme actuelle avec son enthousiasme et ses faiblesses. Nous avions choisi le nom de "Mahé" parce qu’il rappelle cette île dans les Seychelles où s’établit un comptoir français des Indes. À la sortie de l’album, nous avons appris que " Mahé" était aussi un nom de famille répandu en Bretagne. Notre héroïne devenait donc bretonne de naissance. »

On le comprend bien vite en lisant le livre : outre la finesse et le trait exotique de JF Charles, c’est la connivence entre les différents auteurs et dessinateurs qui rendent ces aventures si plaisantes. « Le projet a été initié par Jacques Glénat », nous explique les Charles, « Mais en plus des dessinateurs, c’est tout une équipe qui s’est constituée avec les éditeurs, le même lettreur pour tous les albums, ainsi que la même mise en couleur pour les parties historiques, réalisée par Bruno Wesel. Après avoir travaillé des années en solitaire, nous voulions être chouchoutés. Puis, le travail en équipe nous donne l’avantage de réfléchir sur la série, et c’est une réelle émulation que de travailler avec les autres. »

Un cadre historique enchanteur et la fraîcheur d’une héroïne alliés à un soupçon de mystère : les ingrédients de la réussite d’Ella Mahé !
© Charles - Glénat

Plus qu’une aventure d’archéologue, c’est une plongée dans les racines d’un pays que nous propose Ella Mahé, par la connaissance de son Histoire, mais aussi de ses habitants et de sa religion. Le premier tome de cette saga est donc d’un excellent niveau et promet trois tomes à ne pas rater, surtout qu’ils sortiront tous en 2011. Et si comme nous le pensons, la qualité devait perdurer au fur et à mesure de l’avancement de la série, il y a de grandes chances pour qu’un second cycle suive le premier...

© Charles - Glénat

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Lire notre interview de Maryse & Jean-François Charles : « Ella Mahé est loin d’être une "Indiana Jones" féminine ».

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Lire les premières pages de l’album

 
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