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Emmanuel Guibert, Prix de la critique BD 2013 pour « L’Enfance d’Alan »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 10 décembre 2012                      Lien  
Publié à L'Association, « L’Enfance d’Alan » reçoit le Prix de la critique BD 2013 pour "L'Enfance d'Alan" qui conte la vie d'Alan Ingram Cope, un GI américain arrivé en France pendant la Seconde Guerre mondiale et qui n'est jamais rentré dans son pays.

Avec son ton comiquement grandiloquent, le communiqué de L’ACBD (L’Association des critiques et des journalistes de bande dessinée) qui réunit 78 journalistes et critiques de bande dessinée ont donné leur "Grand Prix", non pas automobile, mais de la critique au nouvel album d’Emmanuel Guibert, L’Enfance d’Alan, paru cet automne (Ed. L’Association), confirmant, dit le communiqué, "son rang de maître de la bande dessinée contemporaine."

Emmanuel Guibert, Prix de la critique BD 2013 pour « L'Enfance d'Alan »
L’Enfance d’Alan par Emmanuel Guibert
Ed. L’Association

Sans aller jusqu’à ces excès, force est de constater que le choix, opéré parmi les 4 062 nouveautés publiées dans l’espace francophone européen (France, Belgique, Suisse) entre novembre 2011 et fin octobre 2012 (un chiffre en hausse cette année encore) est un choix justifié. Comme l’écrivait Morgan di Salvia dans nos colonnes : " C’est toujours avec la même grâce, la même minutie discrète que Guibert met en images les voix de ses amis. Il l’avait fait avec le regretté Didier Lefèvre pour Le Photographe, avec Alain Keler pour Des Nouvelles d’Alain. Pour Alan, le processus est poussé à son paroxysme, puisque Guibert travaille à partir de bandes-son de ses conversations avec son ami [1]. Les décors sont tantôt épurés, tantôt suggérés, parfois ils lorgnent vers un photo-réalisme sépia. Les visages des personnages, composés avec une incroyable économie de moyen, sont pourtant extrêmement expressifs. Puis il y a le verbe essentiel d’Alan et la magnifique calligraphie de Guibert qui l’accompagne."

À 48 ans, Emmanuel Guibert n’a quasi jamais déçu. Avec La Fille du professeur (sc. Joann Sfar, éd. Dupuis), Les Olives noires (sc. Joann Sfar, éd. Dupuis) ou Le Capitaine écarlate (scénario de David B., éd. Dupuis), ce compagnon de route des fondateurs de L’Association figure en bonne place dans nos bibliothèques.

Mais c’est avec La Guerre d’Alan (éd. L’Association) et Le Photographe (avec Didier Lefèvre & Frédéric Lemercier, éd. Dupuis) qu’il s’est vraiment construit sa notoriété. Ses séries pour la jeunesse Ariol (dessin de Marc Boutavant, éd. Bayard Presse) et Sardine de l’espace (d’abord dessinées par Joann Sfar puis par Mathieu Sapin, éditées chez Bayard presse et Dargaud) sont également connues des jeunes lecteurs. Guibert a été en 2007 lauréat de la Villa Kujoyama, dont il tire l’album Japonais (éd. Futuropolis) et a obtenu le Grand Boum du Festival de Blois en 2009. L’Enfance d’Alan figure parmi les albums nominés dans la sélection d’Angoulême pour 2013.

Ce n’est donc pas un choix très risqué que nous fait là l’ACBD. Il est bien caractéristique de l’attitude frileuse de bien des observateurs face à la richesse de la production actuelle qui consiste à se réfugier dans les valeurs sûres. Mais toute régression n’est pas inutile, elle permet de se rassurer lorsque qu’une situation est confuse et lisible, comme c’est l cas aujourd’hui.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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✏️ Emmanuel Guibert
 
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10 Messages :
  • Voilà vraiment un choix de "bande mou", l’ultime succédané d’une série déjà ancienne, avec l’idée commerciale très contemporaine de la prequel (y aura-t-il par la suite des spinof de la Guerre d’Alan ?). L’ACBD a-t-elle peur de se tromper en prennant le risque (tout relatif) de récompenser un auteur contemporain qui n’a pas déja accumulé toutes les récompenses et les reconnaissances ? Voilà en tous cas un prix qui n’aidera rien ni personne, déja que la critique en matière de bande dessinée est quasi inexistante.

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    • Répondu le 11 décembre 2012 à  12:41 :

      Bien belle diatribe, riche d’idées anticommerciales très contemporaines, mais qui vise à côté de sa cible en l’ocurrence, puisque Guibert avait prévu dès le départ de parler de l’enfance d’Alan Cope et que les premiers épisodes consacrés au personnage, publiés dans la revue Lapin avant même la parution en album de la Guerre d’alan, étaient déjà précisément inspirés de ses souvenirs d’enfance.

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      • Répondu le 11 décembre 2012 à  22:15 :

        Guibert avait prévu dès le départ de parler de l’enfance d’Alan Cope

        Ca n’enlève rien à la démarche commerciale.

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        • Répondu par Guerlain le 12 décembre 2012 à  10:48 :

          si on part du principe que sortir un livre est une démarche commerciale, en effet, vous êtes inattaquable

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          • Répondu par Cyril le 12 décembre 2012 à  21:21 :

            L’enfance d’Alan c’est comme Gastoon, Kid Lucky, le petit Spirou etc... C’est pas parce que Guibert est un happy few de l’intelligentia bobo chiante que ça change quelque chose à la démarche.

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            • Répondu le 13 décembre 2012 à  01:49 :

              Wouaw !! Je viens de lire 4 messages que vous avez laissé aujourd’hui sur différents sujets, tous du même tonneau... Arrêtez de lire de la bd, ça nuit apparement gravement à votre moral !

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    • Répondu par John Zweiffel le 11 décembre 2012 à  12:57 :

      Les récompenses artistiques reviennent rarement à ceux qui les méritent. Pour le coup, l’ACBD fait justement un choix très risqué et audacieux en attribuant son prix au meilleur livre de l’année (et de loin, mais alors, de très loin).

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    • Répondu par Guerlain le 11 décembre 2012 à  13:25 :

      quand ils font des choix risqués, ils sont taxés d’élitisme. Quand ils choisissent un livre unanimement apprécié, ils sont frileux.
      Quel livre aurait été un bon choix ?

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    • Répondu par Phil C le 11 décembre 2012 à  18:01 :

      Drôle d’analyse, cher Philippe ! Emmanuel Guibert est un auteur justement très peu récompensé en dépit de son immense talent, qui le place parmi les plus grands auteurs contemporains. C’est aussi le premier prix ACBD décerné à l’Association qui a apporté une contribution remarquable, qu’on l’apprécie ou non, à la diversification et à la richesse de la bande dessinée de ces 20 dernières années.
      Félicitations donc à Emmanuel Guibert !

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    • Répondu par Guerlain le 12 décembre 2012 à  14:13 :

      mais maintenant que nous avons bien compris que décerner le prix à Emmanuel Guibert est une erreur et un aveu de mollesse, quels livres auriez-vous voulu voir récompenser ? Quel aurait été un choix courageux, synonyme de priapisme critique ?

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