À quelle occasion avez-vous rencontré Marc Lévy ?
C’était à Paris en 2006, lors d’un jury de prix littéraire organisé par Carrefour (Prix du premier roman). Cette année-là, c’est Marc qui présidait le jury et qui avait pour tâche de réunir autour de lui un certain nombre de professionnels. Comme nous échangions des bandes dessinées et des romans et correspondions par mail depuis plusieurs années, Marc m’a contacté et nous nous sommes rencontrés à cette occasion.
Comment est née l’idée de travailler ensemble ?
Les romans de Marc sont portés à l’écran. Marc lui-même est un amateur de BD. De fil en aiguille, l’idée s’est imposée naturellement au cours de la discussion. Il a été très réceptif.
Pourquoi avoir choisi d’adapter Sept jours pour une éternité et pas un autre roman de Marc Lévy ?
Marc m’a donné le choix entre La prochaine fois et Sept jours pour une éternité. La prochaine fois est un thriller. J’ai déjà écrit beaucoup de thrillers. J’ai donc choisi Sept jours... car c’est une comédie romantique et que je n’avais pas encore exploré ce genre. Je me suis bien amusé.
Qu’est-ce qui vous séduit dans ce roman ?
L’idée d’abord. Le roman pose une question simple et importante : « qu’est-ce qui nous rend humain ? » et tente d’y répondre de manière amusante et émouvante. Le genre ensuite, la comédie romantique. simpliste en apparence (un homme... une femme... ils se rencontrent) mais complexe à gérer du fait même de cette simplicité, car le danger est d’accoucher d’un récit fade. Dans Sept jours, tout tourne autour de l’attirance entre deux êtres, Zofia et Lucas. Cette attirance agit comme une force irrésistible, c’est presque de l’attraction. Le lecteur attend la rencontre, la désire, l’encourage. Il y a une complicité très vive entre les personnages et le public.
Marc Levy s’est-il impliqué dans l’adaptation ?
Marc s’intéresse à la bande dessinée. Il a suivi pas à pas toutes les étapes, avec attention et bienveillance, du scénario à la mise en couleur. Il nous a donné son point de vue surtout en ce qui concerne l’aspect des personnages, leur physique, leur look, tout en nous laissant une grande liberté.
Avez-vous rencontré des difficultés particulières pour adapter Sept jours pour une éternité ?
Les romans de Marc Lévy ne sont simples qu’en surface. Ils possèdent une structure très rigoureuse et une matière très riche. Mais dans tout roman, l’auteur dispose d’une grande liberté. Il peut prendre son temps, il peut se permettre de développer, de dériver, de disserter, de divaguer... Ce qui n’est pas le cas en BD où nous avons un nombre de pages limité et où, en conséquence, l’action se doit d’être plus directe. Le travail d’adaptation réside donc dans des choix drastiques : que nous apporte telle séquence ? telle info est-elle indispensable ? tel détour vaut-il le coup d’être pris ? tel personnage est-il vraiment utile ? Il faut savoir renoncer, sacrifier, sans perdre en épaisseur ni en crédibilité. Autre chose : l’écriture de Marc possède une qualité exceptionnelle, celle de donner envie de tourner les pages du livre, de connaître la suite du récit. Dans l’adaptation, j’ai tenté de conserver cet aspect à tout prix.
Adapter un best-seller littéraire donne-t-il une pression particulière ?
Évidemment, quand deux ou trois millions de personnes ont déjà lu le récit sur lequel vous êtes en train de bosser, ça change un peu la donne. Mais pas tant que ça en fait, car pendant la phase d’écriture, je suis tout seul dans mon bureau et je parviens assez facilement à faire abstraction de tout ça. La pression remonte quand vous revenez dans le "monde réel" et que vous en discutez avec les gens de votre entourage. Il faut souligner aussi que Marc nous a beaucoup encouragé pendant la période de réalisation. Sa réactivité et son enthousiasme nous ont été très précieux.
Avez-vous d’autres projets d’adaptation de livres de Marc Levy ?
Pas pour le moment, mais la discussion reste ouverte.
(par Laurent Boileau)
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Photo © Mosaïque Films
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Lire l’interview de Marc Levy en lien avec cette adaptation
Illustrations © Lévy/Corbeyran/Espé/Casterman
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