Erminio se remémore son arrivée dans ce village perdu au cœur de la Sicile, qu’il doit maintenant quitter, et son accueil froid et difficile par les autochtones. C’était il y a longtemps.
Il y venait pour occuper le poste d’instituteur ; il a immédiatement été considéré comme un étranger. Les hommes du peuple et les notables l’appellaient tout simplement « Le Milanais » et rechignaient à lui rendre le moindre service. D’autant plus que l’homme, avec ses méthodes pédagogiques nouvelles, incarnait la modernité.
Mais peu à peu, à force de conviction et de travail, l’instituteur réussit à apaiser les tensions à son égard et à imposer son point de vue. Il convainquit ainsi le père d’un paraplégique de lui confier son fils, afin de lui dispenser une éducation comme à tous les autres enfants.
Joseph Béhé et Amandine Laprun nous racontent cette histoire émouvante, leçon de vie et de souffrance, celle d’une intégration parfois pénible dans un environnement d’une grande rudesse.
Le jeune dessinateur Erwan Surcouf accompagne avec beaucoup de soin les ambiances chaudes ou oppressantes de ce récit prenant. Quelques changements de style ou de méthode graphique trahissent par endroit un artiste qui se cherche encore.
On souhaite que ces jeunes auteurs, épaulés par Joseph Béhé au scénario, poursuivent leurs efforts sur une voie qui nous paraît pleine de promesses...
(par Nicolas Anspach)
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