En grandissant dans les parages d’une usine qui traite de l’hydrogène, la bande de Koper a appris à dompter sa peur. Parce que si l’usine donne du boulot à tous les papas, elle est également source d’inquiétude lors des nombreuses alertes qui se déclenchent et plongent les cités alentours dans la sourde angoisse d’une catastrophe chimique.
Les fils des ouvriers de l’usine, eux, jouent au football sans interruption, si ce n’est celle des mama qui les appellent à table. Ils ont entamé un match infini qui les conduira, l’âge venu, aux portes de l’usine. Les ragazzi contemplent une voie toute tracée qui semble inexorable.
Etat de veille est un travail d’une grande densité qui comporte 352 pages en noir et blanc. C’est le premier ouvrage de Davide Reviati traduit en français. L’auteur fait apprécier sa patte, un style fait de spirales de traits, qui rend très tangible l’inquiétude sur les visages des enfants. La prédilection des personnages pour le football rythme un récit à la première personne, qui n’est pas exempt de longueurs. Etat de veille est le genre de bande dessinée sociale, très ancrée dans la réalité, comme l’Italie nous en donne à lire d’excellentes depuis une décennie.
(par Morgan Di Salvia)
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