Les premières pages du ce deuxième volume ne manqueront pas de surprendre : la petite bande de geeks, ressoudée et élargie à l’occasion du drame zombiesque survenu lors du Comic Con de San Diego, vole à nouveau en éclat. Mais au sens premier et physique du terme cette fois puisqu’au moins l’un d’entre eux finit en morceaux, démembré, découpé dévoré sous les yeux de ses amis !
Malgré ce point de départ qui peut laisser songeur - nous n’osons dire rêveur - Fanboys VS Zombies ne se départit pas de sa première qualité : une légèreté de ton qui renverse la gravité des situations, un humour qui le dispute sans cesse à l’horreur. Le décalage est permanent, même dans les pires moments, les zombies étant d’abord et avant tout pris comme objet de divertissement.
Cette logique est poussée à tel point que les personnages eux-mêmes semblent ne plus faire la différence entre la réalité à laquelle ils sont confrontés et les fantasmes qui les habitent et qu’ils associent immanquablement à cette situation. Le tout produisant un incroyable barnum à base de chairs en décomposition et de goodies fluorescents.
C’est à qui tuera le plus de zombies pour les uns quand un autre se croit dans un jeu-vidéo et mène des dialogues imaginaires. Celle-ci prophétise à tout va tandis que ceux-là se sont recréés un nouveau Comic Con dans les vestiges encore préservés d’un centre commercial.
On demeure dans une sorte de grand n’importe quoi jubilatoire porté par des personnages hauts en couleur qui semblent - et c’est une autre conséquence de ce décalage qui les caractérise - vouloir constamment ouvrir un dialogue avec le lecteur autour des codes du récit de genre qui est le leur !
Le résultat est très drôle, truffé de références qui raviront les geeks, cible première du titre tout autant que des morts-vivants. Mais ce rire n’est pas réservé qu’au fanboy : dans la tradition de ce type de récit le zombie véhicule ici aussi un discours critique, de type sociologique, adressé aux communautés de fans. Discours (très) léger certes, mais néanmoins présent : les différents représentants de la culture geek en prennent (gentiment) pour leur grade !
(par Aurélien Pigeat)
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