Fort d’un sujet particulièrement original, Appollo se lance dans une seconde série, après La Grippe coloniale, avec visiblement l’intention de délirer gaiement.
Alors qu’on le croit parti pour narrer les mésaventures d’un exilé de retour en terre créole, le récit a vite fait de vagabonder du côté d’un fantastique enjoué teinté de romantisme.
Au début du vingtième siècle, notre héros, François, rejoint son ami d’enfance Maxime, lequel a hérité d’une belle demeure suite à la mort de son père. Le domaine de Maison Rouge est à eux.
Mais l’affaire se complique pour François quand il commence à avoir des visions, notamment celles d’un pirate fantôme, gardien du secret d’un fabuleux trésor.
Et comme si ça ne suffisait pas, Bénédicte, son bel amour laissé en métropole, déboule au détour d’un buisson en pleine nuit.
Visiblement, Appollo et le dessinateur Li-An [1] s’amusent comme des gamins avec cette nouvelle série.
Le lecteur se retrouve balloté entre une sérieuse chronique sociale et des délires à la Blutch. Le trait protéiforme de Li-An parvient parfaitement à faire la liaison entre ces univers qui se chevauchent.
On a parfois du mal à suivre, notamment quand les mémoires du pirate John alternent avec les problèmes mécaniques de Patel, le riche héritier un peu nigaud.
Heureusement, le suspens du trésor tant convoité parvient à la fois à donner du liant à l’intrigue et à nous faire attendre la suite avec curiosité.
(par David TAUGIS)
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[1] Jusqu’alors plutôt actif dans la SF et l’heroic fantasy.
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