Le jeune Mané est plein d’envie, débordant de force. Deux qualités premières si l’on souhaite s’adonner au Pankat, un art martial dur développé en véritable philosophie de vie par ceux qui le pratiquent.
Errant dans Irap, siège des plus grandes écoles de Pankat, Mané va vite faire ses preuves et profiter des conseils d’Eïam, l’un des plus grands maîtres qui soit. Mais saura-t-il résister aux sirènes criminelles de Féssat, ancien condisciple d’Eïam, qui tente de porter les pas malléables du jeune homme vers l’illégalité ? Cruel dilemme pour Mané... Car les règles de la vie ne sont pas toujours aussi simples que celles d’un combat...
Le début de cette histoire était parue en 2004 sous la forme d’un premier tome de 46 pages nommé sobrement Pankat. Mais il s’agit bien ici d’un récit complet comprenant trois chapitres et un épilogue, s’étendant sur presque deux cents pages, un format réduit permet de pénétrer rapidement dans le tempo de ce récit hors norme.
Du début à la fin du récit, on est constamment surpris par les choix de vie du jeune héros. Louvoyant entre sa dévotion au Pankat et son admiration pour un anarchiste assassin, Mané nous entraine sans temps mort des fêtes de la haute aux mendiants de bas-fonds. N’utilisant aucun récitatif, Merwan est souvent avare des raisons qui pousse son personnage tiraillé à maintenir ces deux choix de vie, mais cela donne un suspense prononcé, qui nous pousse à ne pas sortir du récit, malgré ses 200 pages.
Outre l’inventivité du scénario et la psychologie des personnages, le grand attrait de Fausse garde réside dans les combats savamment orchestrés de cet art martial total. Déflorant graduellement son Pankat, Merwan coupe parfois certains combats pour maintenir l’intérêt du lecteur. Ses incroyables cadrages et les changements de règles au cours du récit permettent maintenir la pression jusqu’au dénouement final, surprenant.
Merwan oscille esthétiquement entre la bande dessinée et l’animation. Représentant de la nouvelle génération, il prépare actuellement un album à quatre mains avec Bastien Vivès.
(par Charles-Louis Detournay)
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