C’est presque trois ans après la parution de la conclusion de Soul Eater qu’Atsushi Ohkubo nous revient avec un nouveau shônen manga [1]. Une sortie attendue car rappelons que lors de sa publication en France Soul Eater faisait partie des dix plus gros tirages de mangas selon le rapport de l’ACBD. Une sortie relativement importante d’un auteur qui eut donc un beau succès il y a quelques années.
Débuté en 2015, pour Fire Force (en version originale : En’en no shôbôtai, soit littéralement « Pompiers des flammes »), Atsushi Ohkubo a changé d’éditeur, passant de Square Enix à Kodansha. Il est ainsi prépublié dans le Weekly Shônen Magazine aux côtés de Fairy Tail et de Seven Deadly Sins.
Dans un pays où domine le culte du Soleil, un phénomène de combustion humaine frappe depuis quelques années ses habitants, les changeant en démons de flammes. Parallèlement de plus en plus d’individus développent une capacité à contrôler le feu !
Pour combattre les apparitions des démons de flammes, des brigades de pompiers d’un nouveau genre ont été mises en place, parmi elles des membres ayant la capacité de contrôler le feu. Le récit débute lorsque le jeune Shinra, franchement sortie de l’école de pompier, rejoint pour son premier jour la huitième brigade des flammes.
Ce qui frappe tout d’abord à la lecture de Fire Force tient à son graphisme : propre, lisible mais au design et à l’ambiance terriblement banale, un sentiment étrange venant de l’auteur de Soul Eater qui avait fait d’une certaine folie graphique sa marque distinctive.
Autant avouer que, si l’on ignorait au préalable qu’il s’agissait d’Atsushi Ohkubo, il n’aurait pas été si évident de faire le lien avec Soul Eater. Autre point étrange : deux des personnages féminins principaux (Maki et Tamaki) se ressemblent étrangement au point que nous les avons confondues en première lecture !
Alors que Soul Eater possédait une patte graphique facilement reconnaissable, avec Fire Force, le mangaka semble au contraire chercher à entrer dans un moule, avec une histoire et des personnages suivant la même logique : relativement génériques et restant ultra-classiques dans ses ambitions narratives.
C’est un peu comme si Atsushi Ohkubo, en s’appliquant à respecter le plus possible les codes du shônen manga (au contraire du début chaotique de Soul Eater), oubliait dans l’opération d’y apposer sa patte, du moins un point de vue. Nous y avons pourtant tous les ingrédients du genre : un jeune héros au passé tragique qui cherche des réponses, une troupe faisant office de famille, des personnages un peu décalés, de l’humour, de l’action et quelques séquences sexy, etc.
Mais dans ce premier tome, et dans sa suite, le mélange ne dépasse jamais ses ingrédients de base et ne propose pas davantage quelque chose de réellement différent du shônen manga standard. L’idée d’user exclusivement du feu comme motif et pouvoirs comporte une certaine audace mais, rapidement, les limites de l’idée se font sentir, enfermant l’action dans une certaine répétition.
Reste un héros dont l’originalité repose sur un sourire de « démon » et un pouvoir qui s’exprime par les pieds, ce qui représente peu de chose pour le distinguer, ainsi que le graphisme d’Atsushi Ohkubo relativement solide mais ici passe-partout dans sa mise en scène !
(par Guillaume Boutet)
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Fire Force T1. Par Atsushi Okubo. Traduction Frédéric Malet. Kana. Sortie le 19 mai 2017. 192 pages. 5,45 euros (prix de lancement).
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Atsushi Ohkubo sur ActuaBD :
Lire la chronique des tomes 1 et 2 de Soul Eater,
Lire la chronique du tome 25 de Soul Eater.
[1] Shônen manga : désigne un type de manga ayant pour cible éditoriale les garçons adolescents.
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