Chateaubriand le décrivait comme le « bras du crime » effrayé qu’il puisse prêter allégeance au roi Louis XVIII qu’il avait pourtant contribué à rétablir sur le trône, trahissant l’empereur sans état d’âme. C’est ce fin politicien, particulièrement desservi par la postérité historique, que Nicolas Juncker nous décrit dans ce premier volume.
Au départ jeune séminariste qui s’inscrit à la députation et qui, grâce à son sens politique, saura à chaque fois, avec un cynisme consommé, choisir celui qui porte l’Histoire : Robespierre, Barras, Bonaparte, Louis XVIII., il tente en vain de dissuader l’empereur d’entrer en campagne contre la Russie, redevient son ministre de la justice pendant les Cent-Jours, mais sauve néanmoins sa tête sous la Restauration en complotant secrètement contre « l’ogre », avec l’aide de Talleyrand, son double maléfique des Affaires étrangères.
Le vent de l’histoire souffle vigoureusement sur ce récit bien enlevé et bien documenté. Les coulisses de la Révolution se découvrent à nous, et avec elles ce jeune homme ambitieux, fidèle en amitié, l’un des plus clairvoyants d’entre les responsables politiques de son temps, formidable administrateur, mais aussi manœuvrier retors, revanchard, cupide et sans scrupule.
Un portrait réussi en dépit d’un dessin parfois un peu trop approximatif. C’est le seul bémol.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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