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François Schuiten : « L’Affaire Jacobs nous pose à tous un cas de conscience »

Par Charles-Louis Detournay le 10 février 2018                      Lien  
L'affaire de la vente des planches de Jacobs par une Fondation qui était supposée préserver son patrimoine continue à faire des remous. Cette fois, c'est François Schuiten qui monte au créneau pour dénoncer le scandale.

Vous vouliez réagir à l’Affaire Jacobs et ces planches de Blake et Mortimer qui se retrouvent sur le marché ?

Je voudrais tout d’abord souligner le superbe travail d’investigation de Daniel Couvreur Journaliste du quotidien belge Le Soir et spécialiste émérite en bande dessinée qui a permis de briser l’omerta qui régnait jusqu’ici. Le fait que rien n’avait été mis en œuvre pour endiguer cette vente des planches de Edgar P. Jacobs est certainement le nœud de cette affaire.

Au-delà de la polémique, je désire surtout dégager du positif de cette triste affaire. Ce qui me frappe avant tout, c’est que Jacobs avait tout entrepris de son vivant pour conserver l’intégrité de son œuvre :

François Schuiten : « L'Affaire Jacobs nous pose à tous un cas de conscience » Il avait contacté la Bibliothèque royale de Belgique qui lui avait opposé un refus à sa requête de donation de ses planches, ce qui est déjà très choquant !

- Il avait proposé une donation à l’État belge, avec la même réponse négative.

- Suite à ces refus, il a créé une fondation ; une décision très légitime.

Daniel Couvreur et Patrick Gaumer, lauréats ex-aequo du Prix de la presse à la 5e Fête de la BD à Bruxelles
Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Il a donc suivi un processus ordonné dans le but de pérenniser son œuvre et de maintenir la qualité de leur reproduction…

Oui ! Non seulement, il a adopté la bonne démarche depuis le début, mais il a également indiqué dans son testament : « Je ne veux pas que mes planches tombent dans le monde mercantile de la bande dessinée ». Effectivement, il avait gardé toutes ses planches, ce qui est excessivement rare dans le milieu.

Beaucoup d’auteurs vendent pourtant leurs planches, vous-même y compris. Vous ne voulez pas stigmatiser les marchands et les collectionneurs…

Surtout pas ! Au contraire : acheter des planches permet de financer la création, car certains auteurs ont besoin de cette manne pour continuer à avancer. Ces achats permettent donc de participer à l’avenir de la bande dessinée. Mais c’est totalement différent dans le cas de Jacobs qui ne désirait pas que l’on vende ses planches, et qui a tout fait pour préserver l’intégralité de celle-ci…

L’obligation de confidentialité des salles de ventes équivaut à une loi du silence...
La vente Sotheby’s (2015) a dispersé la collection de J-A Schoofs, dont quelques planches de Jacobs. Une case de la planche du Rayon U fut utilisée en couverture du catalogue. © Éditions Blake & Mortimer.

Surtout que l’argent, dans ce cas, ne permet pas d’encourager la création puisque l’auteur est décédé !

Pas uniquement, car l’argent pourrait aller à la valorisation de l’œuvre, même après le décès de l’auteur. On aurait ainsi pu imaginer de grandes expositions thématiques, que Jacobs mérite : nous aurions alors été dans un autre cas de figure. Mais ces expositions n’ont jamais eu lieu. Et j’aurais pourtant été ravi de voir une grande exposition. Pourquoi pas à Paris, que Jacobs a beaucoup dessiné ?!

Cette situation vous révolte ?

Totalement ! Car tout le milieu de la bande dessinée était au courant de ces ventes, et tout le monde y a trouvé son compte, oubliant la morale pour un temps. On est donc tous un peu coupables. Mais mon but n’est pas d’incriminer : il faut tirer des leçons.

Premièrement : la Belgique ne remplit pas son rôle ! L’État n’a pas accueilli (et n’accueille toujours pas) les planches. Le Centre Belge de la Bande Dessinée n’a pas les fonds pour prendre le relais. Et par défaut, la Fondation Roi Baudouin est devenue le principal acteur patrimonial de la bande dessinée belge.

Cette planche iconique de Jacobs ("La Marque jaune") a été acquise auprès de l’auteur par le Musée des Beaux-Arts de Liège qui devait constituer un fonds national de bande dessinée. Un rêve, conçu à l’époque par le ministre de la culture Jean-Maurice Dehousse, resté sans lendemain. Heureusement, cette planche reste à jamais dans une collection publique.
© Edgar P. Jacobs - Éditions Blake & Mortimer.

Avec Benoît Peeters, vous avez donné une grande partie de vos planches des Cités Obscures à la Fondation Roi Baudouin et à d’autres institutions, mais cette Fondation vient également de recevoir les planches de Jacobs…

Les planches restantes de Jacobs ! On attend encore un inventaire, mais on croit savoir qu’un tiers serait manquant, et que des fac-similés auraient remplacé une partie des originaux. Il faudrait attendre une véritable étude de la Fondation avant de dresser un bilan exhaustif de l’ampleur des dégâts. Mais les plus belles planches ont disparu... Ce qui handicape non seulement les expositions à venir, mais surtout les livres que l’on aurait voulu publier.

Vous évoquez de potentielles éditions qui pourraient reprendre les planches numérisées ? Comme les Versions Originales de Franquin ?

Ou La Chronologie d’une œuvre pour Hergé… Et sans ces planches, Dargaud ne pourra pas réaliser un travail qualitatif de la valorisation des albums de Jacobs.

E. P. Jacobs - La Marque Jaune - Vente Sotheby’s en 2015
© E. P. Jacobs / Blake & Mortimer

L’augmentation du prix des marchés des originaux, que l’on pensait salutaire, pourrait être nuisible sur le long terme ?

Je pense surtout que les Institutions sont en retard par rapport au marché. Elles n’ont pas pris conscience de la nécessité de protéger ce travail artistique. Par exemple, je ne comprends pas que certains auteurs de bande dessinée passent leurs derniers jours (ou années) dans des conditions très difficiles, alors que l’État pourraient les aider en échange d’un don patrimonial de leurs planches.

Jidéhem, récemment disparu
Photo : N. Anspach

Le cas de Jidéhem est à ce titre aussi emblématique que triste ! En dépit de son apport incontestable à la bande dessinée, le Ministère de Finances n’a pas fait l’effort de trouver une solution digne pour lui, et bénéficiaire pour l’État. L’hypocrisie règne… Et pas seulement en Belgique ! Le Centre Beaubourg n’a jamais acheté une planche de bande dessinée. La planche du Lotus bleu qu’ils détiennent est un don. Pourtant, ils s’intéressent à la photographie, l’architecture, la publicité… Mais pas à la BD !

Parce que le neuvième art est trop jeune… ou trop populaire ?

Selon moi, il y a encore un mépris institutionnel face à la bande dessinée… ce qui provoque les débordements du monde marchand. Lorsque Beaubourg réalise une exposition Franquin, elle est constituée en majeure partie de fac-similés. Ils n’ont pas la même rigueur, la même ambition que pour les autres arts ! Et tant que dessinateur, cela me révolte !

Les ventes-records se succèdent, dans la salle, au téléphone ou au travers des sites en ligne.
Photo : Didier Pasamonik (L’Agence BD)

Quelle pourrait être selon vous la solution ?

Pour Paris, je rêve d’un grand musée de la bande dessinée. Avec un collectif de collectionneurs, afin de faire tourner les planches, car elles ne peuvent pas être exposées plus de trois mois d’affilée, pour des questions de conservation.

Cela nécessite l’implication des collectionneurs. C’est la seconde partie de la solution que vous proposez, outre une implication plus responsable de l’État ?

Michel-Edouard et Hélène Leclerc dans leur Fondation à Landerneau.
Photo : Didier Pasamonik (L’Agence BD)

Tout-à-fait, je rêve d’une synergie, une dynamique entre les collectionneurs, pour permettre que leurs collections circulent et soient vues. Qu’elles viennent du fonds Michel-Edouard Leclerc ou des autres, qui possèdent des planches remarquables. Ce qui imposera un lieu de référence !

Ce n’est donc pas une lutte à l’encontre du monde marchand ?

Non, pas du tout ! Pour construire un univers cohérent, il y a toujours eu un équilibre entre le monde marchand et l’institutionnel. L’institution mettant en avant des auteurs majeurs sans tenir compte de leur valeur marchande, et le monde marchand construisant une proximité avec l’œuvre. Je ne cherche pas du tout à diaboliser le monde marchand par rapport à l’institutionnel : ils sont complémentaires. Mais actuellement, un vide existe, et il est mis en évidence par l’Affaire Jacobs.

Et dans ce cas, il me semble nécessaire que ces collectionneurs s’identifient ! De manière à ce que, si nécessaire, on puisse scanner les œuvres, voire éventuellement les solliciter à les prêter à de grandes expositions. En réalité, je voudrais que l’on crée un dialogue.

Jacobs dans son atelier
Sa table de travail est exposée au Centre Belge de la BD. Photo : DR. Fondation Jacobs.

Pour identifier ces planches et leurs détenteurs, il faut un opérateur qui pourrait jouer ce rôle. Il ferait un inventaire sans être culpabilisant, sans prendre parti pour l’un ou pour l’autre ?

Exactement ! Il faut évacuer cette situation de crise avec un projet qui réconcilie le statut actuel, en retrouvant le désir de Jacobs. Car, dans le cas de Jacobs, on a trahi l’ambition d’un auteur, sa rigueur.

Photo : Didier Pasamonik (L’Agence BD)

Je le dis pour Jacobs, mais également pour beaucoup d’autres. Même si l’Affaire Jacobs nous laisse un goût amer, et que le paysage nous paraît d’un coup beaucoup moins rose par rapport aux grands titres des médias qui relaient à grand bruit ces explosions des prix de vente. On parle des chiffres, et toujours des chiffres : oui, une planche a de nouveau battu tel record ! Je suis fatigué des chiffres… Plus important que ces records, il y a le respect, et le fait qu’une œuvre doit exister ensuite de mille et une façons.

Et lorsque l’on trahit ce désir exprimé, lorsque l’on laisse des auteurs mourir dans la misère, ce n’est pas acceptable ! Et je suis aussi fâché contre les journalistes qui ne vont pas jusqu’aux auteurs, afin de les défendre. Car les auteurs sont en difficulté ! Et ils ont marre de voir des planches partir à de telles sommes, alors qu’ils sont si mal payés ! Certains auteurs ne savent plus faire leur métier. Je voudrais qu’on puisse resituer les enjeux, afin de redonner du sens à notre milieu, et d’interrompre le cirque médiatique si éloigné de la réalité, à savoir la paupérisation de nos auteurs.

En salle de vente, les côtes s’envolent... mais certains auteurs restent sur le carreau !
Photo : Didier Pasamonik (L’Agence BD)

Vous souhaitez qu’une cellule soit mise en place pour s’occuper des auteurs ? Doit-on soutenir pareillement les aspirants-auteurs qui voudraient se lancer dans le métier ?

J’ai déjà participé à la création de ce type de cellule. Au sein de la Communauté Française de Belgique, des aides existent pour soutenir les auteurs, de différentes façons. Et j’ai interpellé le Ministre des Finances à l’époque. Il faut amplifier ces actions : nous devons réinventer le financement de la création en bande dessinée, car il ne faut plus compter uniquement sur le droit d’auteur. Mais il ne faut pas oublier le patrimoine, car l’avenir et le patrimoine sont les deux bras d’un même corps.

Vous cherchez donc à relancer une certaine forme de mécénat ?

E. P. Jacobs
Photo : DR

Lorsqu’un collectionneur achète des planches à un auteur, et particulièrement à un jeune auteur, cela lui confère une fonction extrêmement dynamique, et qui contribue à la réalisation des albums. L’Affaire Jacobs est donc un cas d’école, qui révèle une contradiction, une injustice… ainsi qu’une trahison. Et il faut réagir !

Il faut donc que la Fondation Roi Baudouin, qui a maintenant reçu les planches restantes de Jacobs, procède à un inventaire ?

En tant qu’admirateur de l’œuvre de Jacobs, je souhaite effectivement que ce recensement soit effectué, afin d’avoir le plaisir de découvrir les livres qui pourraient en ressortir, ainsi que les expositions qui pourraient se monter dans le futur, avec des projections en très grand format, ou d’autres types d’événements ! Il y a mille et une choses à faire avec l’œuvre de Jacobs, dont la modernité n’est pas encore totalement révélée. Et ce qui est valable pour la dispersion des planches de Jacobs peut bien entendu s’appliquer à tous les autres auteurs.

Concernant Jacobs, une nouvelle fondation serait pourtant en voie de création…

Je ne crois pas qu’on puisse recréer une fondation sur les bases d’une telle trahison.

Philippe Biermé et sa Rolls
Extrait du journal Le Soir

Vous préférez adresser un message aux collectionneurs, afin qu’ils puissent s’identifier et contribuer à ce recensement des planches ?

Oui, les collectionneurs ont un vrai rôle à jouer. Comme je le disais, ils contribuent à la création en achetant des planches, ainsi qu’à la préservation artistique. Mais si le système se dévoie, il participe alors à handicaper le développement d’une œuvre. Or, en se déclarant, ils vont inverser cette tendance, en contribuant à la pérennisation de l’œuvre. C’est un nouveau rôle dans lequel le collectionneur doit s’investir ! Parce que l’état n’est pas capable de prendre ses responsabilités.

Nous vivons un moment très intéressant, où l’on voit les contradictions auxquelles on peut être amené en aimant une œuvre, tout en entravant son rayonnement dans le même temps.

Nous sommes tous acteurs dans notre milieu, et nous nous tenons tous, en étant dépendants les uns des autres. J’ai donné des planches à La Fondation Roi Baudouin, mais il y a également des collectionneurs qui possèdent une partie de mon travail, et j’en suis très heureux ! Mais l’Affaire Jacobs nous pose à tous un cas de conscience ; nous devons, tous à notre niveau, prendre nos responsabilités et partir sur de nouvelles bases.

Il faudrait donc un fichier international de signalement de la propriété des planches, où chaque collectionneur pourrait indiquer qu’il possède telle ou telle planche. Et s’il la vend, il pourrait demander au futur acquéreur d’également se faire connaître. Au-delà de la potentielle contribution reconnue à de futurs ouvrages ou expositions, l’identification des détenteurs de planches permettraient aussi au collectionneur d’établir une réelle complicité avec l’œuvre, notamment celle de Jacobs, en renouant avec son désir initial !

François Schuiten, dans son atelier, penché sur les albums de Jacobs
Photo : Charles-Louis Detournay

Propos recueillis par Charles-Louis Detournay

(par Charles-Louis Detournay)

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Photo en médaillon : Charles-Louis Detournay

 
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4 Messages :
  • Précision (qui n’enlève rien à la qualité de la réflexion de Schuiten) : ce n’est pas une planche du "Lotus bleu" - à ma connaissance toutes les planches de cet album sont encore chez Moulinsart - mais de "L’Affaire Tournesol" que détient Beaubourg ( en effet grâce à un don de Fanny Rodwell).

    Répondre à ce message

    • Répondu par Benoit Peeters le 11 février 2018 à  10:04 :

      Vous avez raison. L’ensemble exceptionnel des 124 planches originales du "Lotus bleu" n’a pas été entamé ; il reste la propriété des Studios Hergé.

      Répondre à ce message

  • Le cas de Jidéhem est à ce titre aussi emblématique que triste ! En dépit de son apport incontestable à la bande dessinée, le Ministère de Finances n’a pas fait l’effort de trouver une solution digne pour lui, et bénéficiaire pour l’État. L’hypocrisie règne…

    Pouvez-vous développer (ou renvoyer à un papier en ligne), S.V.P. ?

    Répondre à ce message

    • Répondu par Henri Khanan le 10 février 2018 à  21:26 :

      Ca dépend ! Moi, on ne m’a jamais proposé d’acheter des planches de Jacobs. Pourtant, je connais quelques galeristes et experts parisiens bien connus.

      Répondre à ce message

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