Pauvres Takaku et ses amis, confrontés sur une île à une famille littéralement monstrueuse, s’adonnant à la torture et au démembrement, experts en ces domaines. Pour survivre dans de telles conditions, n’est-on pas condamné à devenir soi-même un monstre ?
Voici un album à la tension constante et palpable, avec effets crescendo. Qu’on se le dise, à ce stade de la série, nous n’avons pas droit pour le moment à un chef-d’œuvre du genre, mais grâce aux incessants rebondissements plutôt réussis et calibrés offerts par l’auteur, le lecteur passe un agréable moment de divertissement.
Privilégiant la qualité à la quantité, le catalogue Tonkam des éditions Delcourt se destine à diffuser des séries qui perdurent dans le temps, qui poussent le lecteur au questionnement, créant par moments fascination et envoûtement. Des séries sélectionnées sur le tas, éclectiques, d’une richesse autant scénaristique que graphique.
La thématique horrifique -est-ce l’effet Walking Dead, présent dans le catalogue de l’éditeur ?, prédomine : il suffit de citer Dead Tube ou Killer Instinct, deux séries fortement conseillées aux amateurs du genre, pour s’en forger l’opinion. Certes, ces albums sont adressés à un public averti, mais le lecteur adulte tenté par des nouveautés fraîches et distrayantes, ne peut qu’être agréablement surpris par l’efficacité de ces titres.
Sans révolutionner le genre, en dépit de certaines qualités qui valent le détour, lorsqu’on analyse son concept, rien de bien neuf avec ce Freak Island, si ce n’est un concentré d’hémoglobine, un découpage tonitruant et une qualité graphique surprenante de réalisme.
Masaya Hokazono se fait manifestement plaisir et reproduit sa version personnelle du Massacre à la tronçonneuse. Attention, tout de même, à ne pas se blesser en le lisant, car ça blesse ces choses-là...
(par Marc Vandermeer)
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