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Fred & Liliane Funcken ("Le Chevalier blanc") : « Nous étions le service dépannage du Journal de Tintin »

Par Nicolas Anspach le 19 juillet 2011                      Lien  
Véritables piliers du journal {Tintin} durant les années 1950 à 1970, {{Liliane & Fred Funcken}} sont les auteurs de plusieurs séries, mais aussi de nombreux récits complets animant l'hebdomadaire. Ils signèrent plus de 200 histoires courtes pour remplacer un dessinateur défaillant ou pour coller à un sujet d’actualité. Les Funcken furent pendant longtemps le « service dépannage » des éditions du Lombard. Cela ne les empêchait pas de mener leurs propres séries de front. Leur œuvre majeure qui a marqué toute une génération reste incontestablement {Le Chevalier Blanc}. Un personnage inventé par... {{Raymond Macherot}}!

Nous vous proposons une interview publiée en 1998 dans l’excellent fanzine HOP ! Fred et Liliane Funcken revenaient avec Nicolas Anspach sur la carrière « historique » de ces illustrateurs qui se sont faits surtout connaître du grand public par leurs ouvrages sur le costume et les armes des soldats de tous les temps parus chez Casterman.


Fred & Liliane Funcken ("Le Chevalier blanc") : « Nous étions le service dépannage du Journal de Tintin »Fred, vous avez commencé à travailler dans le monde de la bande dessinée chez Spirou avant la guerre.

FF : Oui, mais dès le début de la guerre, j’ai été licencié. J’ai alors proposé ma collaboration à « Aventures illustrées » (futur Bimbo), où j’ai travaillé jusqu’en février 1943, époque de ma déportation pour le S.T.O. [1] À mon retour, en 1945, Bimbo battait sérieusement de l’aile.

Quel était le climat dans les maisons d’édition avant la guerre ?

FF : Guy Depière, le rédacteur en chef de Bimbo, était à la fois très courtois et parfaitement malhonnête. Il s’adjugerait le contrôle total sur les séries, en particulier leurs droits d’auteur. Il retouchait les dessins d’un affreux trait gras afin d’y mettre sa « signature » et affublait ses dessinateurs de pseudonymes interchangeables afin de mieux noyer toute prétention future à la paternité de telle ou telle œuvre. Le journal fut interdit pour anglophilie en 1943.

Avant de travailler pour la célèbre World Press de Georges Troisfontaines, vous avez fait des adaptations de Croc-Blanc et de la Guerre du Feu pour le Baron Empain.

FF : Oui, le Baron Louis Empain avait édité « L’Explorateur » dont il confia la direction à un magouilleur qui me créa bien vite les pires soucis financiers tout en me permettant de faire la connaissance de l’excellent Maurice Tillieux.

Un peu avant cette époque, en 1947, M. Troisfontaines m’avait convoqué suite à l’envoi d’une planche spécialement dessinée pour la World Press. Mais loin de recevoir le moindre travail, je tombais dans un véritable traquenard et fut intégralement anéanti par les féroces critiques de Jijé auquel monsieur Troisfontaines m’avait impitoyablement jeté en pâture.

Comment êtes-vous revenu à la World Press ?

FF : Dégouté de la BD, j’ai travaillé à l’Innovation, célèbre magasin belge, où j’ai rencontré Liliane. C’est à elle que je dois d’avoir repris la bande dessinée. En 1952, elle me traina littéralement à la World Press où Jean-Michel Charlier, parfaitement au fait de l’indigne traitement que j’avais subi, me donna aussitôt une série d’Oncle Paul à réaliser. Mes productions attirèrent l’attention d’Hergé, qui me fit mettre sous contrat chez Tintin.

Liliane, en 1952, vous avez commencé à travailler ensemble.

LF : Oui. J’ai débuté en mettant les planches de mon mari en couleurs. Mais je me suis ennuyée rapidement. Cela ne me suffisait pas. Un jour, Fred me dit : « Ce serait idéal si tu dessinais avec moi ! ». Je lui ai répondu que je n’étais pas faite pour le dessin. Il m’a alors demandé d’encrer un dessin et il l’a mis sur un coin de mon bureau. Il avait une confiance totale en son épouse. J’ai réalisé l’encrage de ce dessin directement au pinceau. Le pinceau est un instrument de noblesse ! La mise à l’encre au pinceau est beaucoup plus souple, plus agréable, mais c’est plus dur. En fait, j’utilisais le pinceau car je détestais le bruit de la plume…. À cette époque, je faisais des scénarios dans un journal qui s’appelait Bonnes Soirées et aussi des Oncle Paul chez Dupuis. Lorsque Fred a vu que l’expérience était concluante, il m’a demandé d’encrer ses planches. J’ai été présenter les planches de L’Histoire du Monde chez Tintin. Le directeur artistique a regardé pendant longtemps ces planches et m’a dit : « Il y a quelque chose que je ne comprends pas. C’est bien la patte nerveuse de Fred, mais il y a quelque chose dans le dessin, de plus propre … » (Rires).

N’était-ce pas Jean-Michel Charlier qui scénarisait les histoires de l’Oncle Paul ?

LF : Il n’y avait pas que lui ! À cette époque, il était courant que des thèmes d’actualité soient adaptés la même semaine en BD pour Tintin ou Spirou. Or, j’avais écrit un Oncle Paul sur un personnage célèbre qui avait été jugé supérieur à celui paru chez Tintin. Raymond Leblanc, le directeur des éditions du Lombard, m’a convoqué. Il m’a dit qu’il ne supportait pas que le mari travaille pour un journal et sa femme pour un autre. J’ai donc signé un contrat au Lombard et abandonné Bonnes Soirées et Spirou.

FF : C’était assez drôle, car on m’avait fait le chantage inverse…. Monsieur Leblanc a proposé à Liliane un contrat dont les formes étaient claires et nettes.

Liliane Funcken, par Tibet.

Comment vous répartissiez-vous le travail ?

LF : On fait le scénario et la mise en page ensemble. Ensuite Fred effectue tous les crayonnés. Autant il adore faire les crayonnés, car c’est rapide et beau, autant il déteste encrer les planches. Il perd patience immédiatement. J’encre donc les planches, sauf les visages et les mains.

FF : Le reste ne m’intéresse plus dans l’encrage. Liliane me seconde aussi pour les couleurs. C’est elle qui m’a appris à harmoniser les couleurs.

En 1953, vous avez créé « Le Chevalier blanc » pour les éditions du Lombard. Quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?

FF : Il n’était encore question que de moi. C’était la consécration de pouvoir dessiner une série après moult histoires courtes. On a pris cette série très à cœur.

LF : On a été aussi bien entourés ! Nous étions jeunes mariés et surtout jeunes parents ! On avait peu de documentation sur cette époque. Hergé nous a prêté gentiment des ouvrages somptueux, dont le Hottenroth [2]. Ce sont des lithographies de personnages et de costumes historiques.

Fred Funcken, par Tibet

Quels souvenirs avez-vous d’Hergé ? Il avait l’air d’être convivial et généreux …

LF : Oui, il l’était ! Nous gardons d’agréables souvenirs de lui. Mais attention, Hergé disait ce qu’il pensait aux auteurs. Il ne voulait pas les blesser, mais il le faisait pour les aider. Il n’hésitait pas à dire que certaines planches étaient mauvaises…

FF : Il était très courtois, il était même le premier à venir nous accueillir dans les festivals. Le premier «  Uniformes et armes » a eu un énorme succès avec l’épuisement immédiat du premier tirage. Cette année-là, à la Foire du Livre de Bruxelles, Hergé était là le premier, il tenait à nous en féliciter. Il voulait toujours montrer quelle était sa joie lorsqu’un auteur réussissait un album.

Vous n’avez jamais travaillé dans son studio ?

LF : Jamais pour Hergé. En revanche, nous avons dessiné les décors et certains personnages du « Piège diabolique » pour Edgar P. Jacobs.

FF : D’ailleurs, dans cet album de Blake & Mortimer, ces onze pages rompent clairement avec le style très personnel de Jacobs.

LF : Nous avons aussi dépanné Paul Cuvelier sur Flamme d’argent (Sc. de Greg). Il était malade et l’éditeur s’affolait car les planches n’arrivaient pas. Je crois que nous avons été parmi ses rares amis dans le milieu bruxellois de la BD.

Vous étiez le « service dépannage des éditions du Lombard » ?

FF : Oui ! Un jour, Jacques Martin a dit que le journal Tintin devait être rebaptisé en journal des Funcken. Chaque fois qu’il fallait boucler les trous, qu’un dessinateur était malade…, on nous appelait. Après tout, nous étions deux, c’était le prétexte invoqué par l’éditeur. D’ailleurs, cela nous mettait chaque fois en retard sur nos propres projets…

LF : À l’époque, à la mort d’une grande personnalité mondiale, il fallait que le journal Tintin publie une histoire qui raconte brièvement la vie de ces personnages. À la mort de Pie XII, le rédacteur en chef de Tintin s’est rendu compte qu’il n’y avait pas d’histoire sur ce pape ! Il nous a évidement appelé pour nous demander de dessiner ce récit en un week-end. Yves Duval nous apportait le scénario le vendredi et les quatre pages devaient être finies pour le lundi au matin. Ma sœur s’était mariée le samedi, et je peux vous dire que cela a été laborieux pour finir ces pages pour le lundi !

Quel était le climat au sein de la rédaction du journal de Tintin ?

LF : De rédacteur en rédacteur, cela allait de plus en plus mal. Greg fut de loin le plus capable de tous ! Il était un très bon rédacteur en chef. Beaucoup de dessinateurs ne lui pardonnaient pas qu’il soit passé du stade dessinateur-scénariste à celui de rédacteur en chef. Et puis, certains dessinateurs, plus talentueux que Greg, ne lui permettaient pas qu’il donne son avis à propos du style graphique et de la création. Nous avions beaucoup d’estime pour lui.

FF : Le climat était tendu ! Dans les années 1960, le courrier des lecteurs était plus ou moins truqué. Jean Graton en avait marre que l’on traine ses séries dans la boue. Presque chaque semaine, il y avait un soi-disant lecteur qui démolissait son personnage. Lors d’une réunion, il a dit qu’il quitterait le journal si cela continuait. Nous avons pris sa défense et 15 jours après, c’était notre Capitan qui était malmené ! La cassure entre Graton et le Lombard vient très probablement de là. Tant mieux pour lui, car il a bien réussi sa carrière malgré cela. Graton est quelqu’un de droit qui sait ce qu’il veut !

LF : À l’époque, il y avait quatre grands dessinateurs chez Tintin : Hergé, Jacobs, Cuvelier et Martin. Autour d’eux, il y avait de jeunes auteurs comme Graton, Tibet, Attanasio… Ce dernier dessinateur a d’ailleurs fait de très bonnes séries avec René Goscinny.

Vous voulez nous parler de René Goscinny.

LF : Oui ! Goscinny était un personnage… Lorsqu’il avait un dîner et que Goscinny était là, vous pouviez être sûr que c’était une réussite. Il avait le don de rire de tout ! Quand il venait en Belgique, il voyait peu de dessinateurs à l’exception de Morris, Tibet, Graton et nous ! Je me souviens que les lecteurs, et aussi certains auteurs, attendaient avec impatience la publication des séries scénarisées par Goscinny… Dans les albums, on retrouve Goscinny tel qu’il était dans la vie.

Revenons au « Chevalier blanc ». Quelle était la trame de cette série ?

FF : Le Chevalier blanc est simplement une histoire de justicier au moyen-âge ! Jehan de Dardemont apprend la mort de son père qui était le mystérieux Chevalier blanc. Il décide de poursuivre l’œuvre de son père. À l’aide de son fidèle ami Taillefer, il parcourt les contrées pour défendre les opprimés. « Le Chevalier blanc » est la formule habituelle de la BD des années 1950 et 1960. Il y avait un côté très moral dans cette série. Et surtout, il n’y avait pas d’érotisme ! Ce n’est pas comme les BD d’aujourd’hui. Je n’emploierai jamais ce moyen pour appâter le lecteur.

LF : C’est une espèce de Zorro en armure. Il devait la revêtir, sinon il ne plaisait pas au public. Le public l’aimait pour cela car, sous son armure, il avait un côté mystérieux.

Fred et Liliane Funcken
(c) Archives des auteurs.

Est-ce vous qui en avez eu l’idée ?

LF : Non, l’idée venait de Raymond Macherot. Il avait présenté l’idée d’une série réaliste avec la trame du « Chevalier blanc » aux éditions du Lombard. Nous avions présenté un projet de série plutôt humoristique. Le directeur artistique du Lombard, Monsieur Evany, nous a dit : « c’est bizarre, je verrais bien l’idée de Macherot dessinée par les Funcken, et celle des Funcken réalisée par Macherot ». Nous avons donc acheté et exploité l’idée de Macherot !

FF : Le Chevalier Blanc est notre personnage préféré. Nous avons été les premiers auteurs du continent européens à être traduits en anglais. Presque personne ne le sait. À l’époque, Hergé était loin d’avoir ses albums traduits. L’éditeur d’un quotidien a acheté les droits de publication de la première aventure du Chevalier blanc. C’était une véritable satisfaction pour notre amour propre ! Le Chevalier blanc s’appelait, dans sa version anglaise, Phantom Knight.

Le Chevalier blanc a-t-il évolué psychologiquement au fil des ans ?

FF : Non, à l’époque, nous n’avions pas la prétention d’introduire des notions de psychologie dans un récit. Nous voulions seulement raconter une histoire simple avec du mouvement, du suspense… On n’a jamais cherché à faire cela. On ne voulait choquer personne.

LF : Le Chevalier blanc est quelqu’un de très équilibré, qui n’a jamais eu de problème psychologique (Rires).

FF : Il y avait aussi très peu de femmes à l’époque dans la BD. On ne mélangeait pas ces choses là ! Jean Graton a été le premier qui a commencé à intégrer des femmes à ses histoires.

Qui vous a présenté Didier Convard ? Il a scénarisé Le Trésor des Cathares, un épisode du Chevalier blanc ?

LF : L’éditeur nous avait proposé de réaliser un nouveau Chevalier blanc. Nous avons accepté, mais nous voulions avoir du sang neuf pour le scénario. L’éditeur a appelé Didier Convard pour lui soumettre l’idée. Convard, au bord de la panique, nous a téléphoné en nous disant qu’il ne pouvait pas reprendre le scénario de cette série. C’était l’une de ses séries préférées, et il considérait presque cette reprise comme un sacrilège. Nous sommes parvenus à le convaincre. Nous avons un souvenir très agréable de cette collaboration.

Harald le VikingUne autre de vos séries importantes avait pour nom « Harald le viking ».

FF : Oui. L’éditeur voulait une série qui ait pour cadre la mer. C’est pour cela que nous avons créé Harald le viking. Il y a eu trois aventures complètes, et quelques courts récits. Cette série racontait l’histoire d’Harald, un des meilleurs marins des terres de Framme qui a été condamné injustement au bannissement. Il quitte la Norvège pour s’implanter en Amérique… En fait, il n’y a eu qu’une seule aventure qui ait réellement eu pour cadre la mer.

Vous avez dessiné plusieurs westerns, dont « Doc Silver » !

LF : C’était entre 1967 et 1970, sous un scénario d’Yves Duval. Cette série racontait les aventures d’un homme qui était à la fois médecin et redresseur de torts. Elle se passait dans les premières années du 20e siècle. Doc Silver devient l’ami de Pancho Villa, puis son ennemi. Il s’engagera aussi, en France, comme médecin au cours de la Première Guerre mondiale.

Et le lieutenant Burton ?

FF : Les textes étaient signés par Michel Deverchin ou Yves Duval. Ces récits n’ont malheureusement jamais connu d’album, à part une édition très limitée aux éditions Jonas. Le Lieutenant Burton, et son ami, le Sergent Slim Kinsley, parcourent l’Ouest pour mener à bien des missions fort dangereuses.

Et enfin, en 1960, « Jack Diamond » !

LF : Le scénario était assumé par André Fernez, le rédacteur en chef de l’époque. Il s’agit encore une fois d’une histoire de justicier qui parcourt l’Ouest avec un chien-loup. Nous disions tout à l’heure que nous devions faire attention à ne pas choquer le lecteur. Avec Jack Diamond, on devait créer une histoire brutale sans dessiner de sang, de gestes violents ou encore d’attitudes trop dures. Nous avions dessiné une couverture pour le journal Tintin ou on voyait Jack Diamond en fâcheuse posture, Et le méchant, Diable noir, que nous avions représenté avec un colt pointé sur lui, dût remettre son arme dans sa gaine et néanmoins déclarer : « Ta carrière s’achève ici, Diamond ! » (Rires)…

FF : C’était les Français qui dans les années 1950 à 1970 imposaient des histoires qui ne devaient choquer personne. Souvenez-vous de l’affaire du tutu, que Edgar P. Jacobs avait dessiné dans la Marque jaune (planche 18). Il a eu les pires ennuis, pourtant ce n’était pas un personnage déshabillé. Il s’agissait de la couverture d’un magazine où l’on voyait une danseuse en tutu, grande comme un timbre poste !

Vous parliez de Capitan, votre personnage qui a été un moment critiqué dans « Le Courrier des lecteurs » du journal de Tintin.

FF : Il s’agissait d’une série qui se déroulait en France au XVIIe siècle. Capitan de Castaignac devient l’ami du célèbre d’Artagnan en recherchant fortune et gloire à Paris. Il devient bien vite l’ennemi du Cardinal de Richelieu. Nous avions fait ces albums entre 1963 et 1971.

Extrait de "Uniformes & Armes"
(c) F. & L Funcken.

Vous vous êtes éloignés de la BD pendant quelques années pour entamer une lourde tâche…

LF : Oui. On a fait 17 albums de 74 pages des Uniformes et Armes en 17 ans. Sachant que nous prenions un an pour écrire les textes et les illustrer, il nous est devenu difficile de continuer en parallèle la BD et toutes nos séries…

Ces ouvrages retraçaient l’histoire des « Uniformes et Armes » ?

FF : Oui. On devait faire seulement deux albums qui retraçaient l’histoire des uniformes et armes de Égypte ancienne à nos jours. Mais suite au succès, on nous a demandé d’enchaîner. Avec les éditions anglaises et allemandes, nous avons dépassé les deux millions d’exemplaires vendus.

Une de vos dernières productions nous raconte des histoires sur Napoléon. D’où vient votre intérêt pour ce personnage ?

FF : Curieusement, alors que Liliane défend et admire le génie du personnage, j’ai l’attitude exactement inverse, ce qui donne un très bon équilibre, bénéfique à la façon de raconter Napoléon.

Quel est votre souvenir le plus marquant ?

LF : Un jour, en livrant mes planches chez Tintin, j’ai remarqué un rouleau de feuilles de dessin négligemment posé au dessus d’une étagère. Comme je suis très curieuse, j’ai demandé au rédacteur en chef de me les montrer. Je sentais que je dérangeais. Il m’a dit : « Pffff ! Ce sont des illustrations ». Au son de sa voix, on devinait qu’il n’allait pas les publier. Ces illustrations étaient superbes, et d’un style novateur. Tibet entre quelques secondes plus tard dans le bureau, me salue et dit : « Oh, c’est magnifique ! ». Weinberg arrive à son tour, et demande de qui sont ces dessins. Le rédacteur en chef a été obligé de publier ces illustrations suite à notre enthousiasme. Elles étaient signées par William Vance. Dieu sait s’il a fait du chemin depuis lors.

Extrait de "Uniformes et Armes"
(c) L & F. Funcken.

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Interview parue originellement dans le n°80 de HOP – 3e trimestre 1998 - (c) Nicolas Anspach

En médaillon : Fred & Liliane Funcken - (c) Archive des auteurs.

[1Service du Travail Obligatoire. Travail forcé imposé par l’occupant aux jeunes citoyens belges ou français. NDLR.

[2L’Art du costume de Friedrich Hottenroth. NDLR.

 
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