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Frédéric Niffle : "Le journal de Spirou a toujours été le reflet de son temps"

Par Nicolas Anspach le 24 avril 2008                      Lien  
Après avoir été consultant pour différentes maisons d’édition, l’éditeur {{Frédéric Niffle}} prend les rênes du journal de {Spirou}. Le directeur éditorial de Dupuis, {{Sergio Honorez}}, lui a confié le poste de rédacteur en chef de l’hebdomadaire . L’homme devra réinstaurer la confiance. {Spirou} a été profondément chamboulé ces dernières années…

En cinq ans, cinq rédacteurs en chef se sont succédés : Thierry Tinlot, Patrick Pinchart, Olivier Van Vaerenbergh, Sergio Honorez – rédacteur en chef ad interim- et vous-même. Il a été mis en place trois nouvelles formules dans cette période… Dans quel état avez-vous trouvé le journal en arrivant ?

Il est logique que lorsqu’une nouvelle personne arrive aux commandes d’un journal, il travaille sur sa refonte. Je ne crois pas qu’il y ait déjà eu un rédacteur en chef de Spirou qui se soit déjà bien senti dans la formule de son prédécesseur. Les éditions Dupuis ont traversé une période de turbulence, et le directeur général, le directeur éditorial et le rédacteur en chef de l’hebdomadaire ont été changé. Nous formons aujourd’hui une équipe soudée et travaillons en confiance. Ce n’était sans doute pas le cas pour mon prédécesseur, Olivier Van Vaerenbergh, qui a connu différents directeurs généraux et éditoriaux. Cela a du être difficile pour lui de tenir le coup dans tout ce remue-ménage. Je suis arrivé au bon moment…

Frédéric Niffle : "Le journal de Spirou a toujours été le reflet de son temps"
La couverture du numéro 3655 (à paraître)

Ces trois nouvelles formules successives ne sont pas les conséquences de l’état de la presse, qui est fragile ?

L’état de la presse est effectivement fragile. Internet fournit du dépaysement gratuitement. On peut télécharger des films ou de la musique. Les principaux journaux d’information proposent une sélection d’articles sur leur site. Aujourd’hui, il est presque insolite d’acheter quelque chose pour se délasser. Nous devons trouver un moyen d’exister dans cette offre foisonnante.
Contrairement à ses concurrents, Spirou a une ligne éditoriale axée vers le tout public. Ce qui n’est pas le cas de Tchô, de Pif ou les publications des groupes Bayard et Milan. Ils visent tous les enfants ! L’un de mes premiers objectifs, en arrivant à la tête du journal, était de recentrer la ligne éditoriale vers le tout public. Le contenu du journal prêtait à la confusion : À côté de récits destinés aux gamins de six ans, on pouvait lire des histoires orientées pour les amateurs de BD indépendantes. Les gens se demandaient à qui était destiné Spirou. Les auteurs également. Ils ne se sentaient plus concernés par le journal. Morris, Peyo et Franquin formaient une famille d’auteur. Ils se préoccupaient de leur journal. Pourquoi ne pas recréer une nouvelle famille autour de Spirou ?

Une nouvelle famille ? Est-ce que cela veut dire que l’on oublie les anciens ?

Pas du tout ! Cela ne m’a jamais traversé l’esprit. Regardez l’historique du journal : vous constaterez que de nouvelles générations arrivent régulièrement dans Spirou. Lorsqu’Alain De Kuyssche est devenu rédacteur en chef, il a découvert différents talents : Frank Pé, Bernard Yslaire, Yann & Conrad, etc. Le journal a toujours été le reflet de son temps. Cela implique l’arrivée de nouveaux auteurs. Il faut également tenir compte de l’histoire du journal, de son esprit. Il doit y avoir une cohésion autour du journal, plutôt qu’une fracture. La nouvelle génération apportera un nouveau souffle à Spirou.
Regardez les couvertures qu’Hugo Piette a réalisées pour les 70 ans du journal. Cet auteur a travaillé notamment pour Capsule Cosmique. Il est talentueux. Ses dessins sont sublimes. Ce type de graphisme fait référence aux années cinquante, tout en étant excessivement moderne. La voiture de l’année est la nouvelle Fiat 500. Ses courbes ont été redessinées, mais font clairement référence aux années ’60. On assiste à un « ré-accouchement » des précédentes décennies dans la mode ou la musique. Les décennies qui ont suivi l’après-guerre ont fortement marqué leurs époques. On assiste aujourd’hui à un retour vers le passé dans de nombreux domaines. Dans des programmes télévisés tels que la Star Academy, les chanteurs interprètent souvent les musiques des années ’50, ’60 ou ’70. La "réinterprétation" du passé est donc très contemporaine ! Regardez le Spirou d’Émile Bravo ! L’intelligence de ton, la vivacité et l’ingéniosité de cette histoire est tout à fait dans l’ère du temps…

Vous avez puisé certaines idées dans le riche passé du journal. Le logo, par exemple, est aussi « vintage » qu’épuré…

Oui. Des artistes américains réputés font aujourd’hui ce type de logo. Ses lignes sont très actuelles, tout en ressemblant à ceux des années ’60. Je pense au fameux logo du journal qu’avait dessiné Jean Roba. Le logo devait tenir compte de l’identité actuelle du journal, sans oublier son passé. Bien qu’il ait été dessiné de manière contemporaine, on sent à travers ce logo les heures glorieuses de Spirou.
Il est accompagné d’un dessin d’animation, qui fait office de bande annonce…

Le nouveau logo
accompagné ici d’une animation d’Emile Bravo.

Vous avez rassemblé certaines rubriques en une seule …

Certaines rubriques vont s’améliorer au fil des mois. Je n’ai pas encore pu régler tous les problèmes. J’ai dû remettre à plat tout l’hebdomadaire, et il me manquait un mois pour peaufiner la nouvelle maquette. Certaines rubriques vont encore s’améliorer.

Vous publiez actuellement le troisième tome de Seuls par tranche de onze planches. Ce rythme va-t-il rester ? Il rappelle celui de l’ère Vandooren au milieu des années ’80…

Oui. Mais lorsque Philippe Vandooren était rédacteur en chef, il publiait onze planches de trois récits différents par numéro. Ce qui laissait très peu de place pour le reste. Si bien que les lecteurs avaient l’impression que le journal manquait de contenu. Nous n’en publierons pas autant à la fois.
Aujourd’hui, le journal débute sur les onze planches du récit à suivre. Le sommaire est complet jusqu’en 2009 pour ce type d’histoire.
Auparavant, le magazine Spirou publiait ces histoires par tranches de six planches. Le lecteur n’avait jamais le temps de s’installer dans le récit. Avec la formule actuelle, il aura envie de connaître la suite après la onzième planche. Et en quatre numéros, il aura eu l’histoire complète entre les mains. A l’ère du manga et du feuilleton télévisé, c’était plutôt incongru de continuer à publier les récits de 44 planches par tranche de six pages. J’ai reçu beaucoup de réactions positives d’auteurs par rapport à ce changement de rythme...

L’une des quatre couvertures du n°3653
réalisée par H. Piette.

L’aspect laboratoire du journal sera-t-il préservé ?

Tout dépend par ce que vous appelez « l’aspect laboratoire ». Si c’est de publier des jeunes qui ne maîtrisent pas le métier, je peux vous répondre clairement : c’est fini ! Cela avait du sens de les publier dans les années ’50, car il y avait très peu d’auteurs de BD. Mais aujourd’hui, nous regorgeons d’auteurs talentueux. Si vous pensez que le côté laboratoire du journal est d’intégrer des auteurs qui ne sont pas connus et de nouvelles séries, alors je vous répondrai par l’affirmative. Nous préparons une dizaine de projets nouveaux. Tous réalisés par des auteurs qui ont atteint un niveau professionnel. Michael Sterckeman a, par exemple, publié chez Atrabile. Il vient de publier dans Spirou. Émile Bravo apprécie beaucoup son travail. Il y a une filiation artistique qui les unit…

La publication du fonds Dupuis va-t-il continuer dans l’hebdomadaire ? Certains chefs d’œuvres avaient même été re-coloriés pour les besoins de la publication…

Je préfère susciter le désir de se replonger dans ces œuvres, plutôt que de les montrer. Gaston Lagaffe n’est plus un témoin de notre époque ! En publiant ce type de série, nous ne faisons plaisir qu’aux nostalgiques. Un Gil Jourdan remis en couleur n’a ni la saveur d’hier, ni celle d’aujourd’hui. Cette série est ancrée dans les années 60. En remettant en couleur des albums de cette série, on arriverait un résultat hybride. Par contre, nous avons créé la rubrique « Les Aventures d’un Journal », qui reviendra chaque semaine. Différents intervenants, journalistes ou anciens rédacteurs en chef de Spirou, se pencheront sur un numéro de l’hebdomadaire. Ainsi Hugues Dayez, Alain De Kuyssche ou Thierry Tinlot nous raconteront l’histoire du journal…
Cette rubrique sera accompagnée d’un strip réalisé par Yann & Simon Léturgie. Il a amené le sujet dans deux pages que nous avons déjà publiées. Il ne m’y ménage pas ! Ces planches sont incisives et jouissives.

Sous la plume de Yann et de Simon Leturgie, Frédéric Niffle se transforme en jeune paon, Alain De Kuysche en cochon et Yann en volatile gâteux…
(c) Leturgie, Yann & Dupuis

Vous vous êtes adjoint la complicité d’un ancien rédacteur en chef, Alain De Kuyssche…

Oui. Alain fut le premier rédacteur en chef de Spirou que j’ai rencontré. Bernard Yslaire m’a emmené le voir à la rédaction lorsque j’avais quatorze ans. Alain est homme talentueux, bourré d’humour, fin et intelligent. Bref, toutes les qualités que j’aimerais voir dans le journal.

Le prix de vente du journal n’a pas bougé, pourtant il comporte moins de pages…

Mais le journal contiendra, chaque semaine, un supplément. Le premier supplément, édité pour les 70 ans, contient 36 pages et a coûté bien plus cher à fabriquer que les 16 pages que nous avons supprimées ! Nous nous sommes aperçu qu’il était impossible de réaliser des numéros de qualité contenant 68 pages de BD. Personne n’y arrive ! Même Mickey. Ces derniers piochent à droite et à gauche pour rajouter du contenu à leur journal. Spirou ressemblait à du vin dilué dans de l’eau. L’ancienne formule n’était pas acceptée par les lecteurs et les auteurs. Pour compenser les seize pages manquantes, nous allons offrir des suppléments : des cartes-postales, des pop-ups, des flip-books, des mini-récits. Nous devrons nous creuser les méninges chaque semaine pour trouver une nouvelle idée ! En mai, nous publierons un mini-récit réalisé par Lewis Trondheim. Il y en aura d’autres qui suivront…
La nouvelle formule de Spirou contient peut être 16 pages de moins, mais le contenu sera beaucoup plus dense. Les abonnés recevront le supplément. Et une fois par mois, les lecteurs qui achètent le journal en kiosque, en recevront également un.

La couverture du numéro 3656 (à paraître)

Planchez-vous sur un supplément du type du Trombone Illustré ?

Oui, entre beaucoup d¹autres choses. Il faut
que ça foisonne ! Nous essayons de développer des univers avec les auteurs. Ils ont souvent envie de créer des choses différentes. On leur offre la possibilité de s’aérer, plutôt que d’aligner les planches jour après jour. Nous leur proposons d’autres formats, qui amèneront sûrement d’autres idées. Ces suppléments éveilleront leur créativité…
Dupuis ne réalise pas d’économie : L’impression d’un supplément et l’encartage coûtent autant que les seize pages supprimées. Et puis, il nous est impossible de réduire le prix du journal : il faudrait contacter les abonnés un à un, et les rembourser au prorata…
On a compensé en augmentant le grammage du papier, et en créant ces suppléments. Et puis, n’oubliez pas que le journal de Spirou a eu une pagination de 52 pages pendant 50 ans ! Nous revenons donc au format historique du journal.

Le mot de la fin ?

Beaucoup de collectionneurs auraient voulu que nous sortions un numéro de cent pages pour les 70 ans du magazine. Je suis arrivé trop tard à la tête de Spirou pour pouvoir réaliser un numéro de cette ampleur. Nous allons nous rattraper en sortant deux numéros de cent pages cette année : l’un pour les vacances et l’autre pour les fêtes de fin d’année.
Nous retrouverons prochainement les Tuniques Bleues et Ingmar dans le journal Spirou. Ces prochains mois seront également marqués par le retour de Gully. Makyo et Dodier nous ont concocté un nouvel épisode de ses aventures…

(par Nicolas Anspach)

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25 Messages :
  • Encore une fois les fidèles lecteurs non abonnés vont se retrouver lésés alors qu’eux paient le prix plein !

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    • Répondu par rp le 24 avril 2008 à  14:35 :

      Logiquement, si ils ne sont pas abonnés, c’est qu’il n’achètent pas le journal chaque semaine.. et que donc, à long terme, ce ne sont pas eux les lecteurs fidèles qu’on remercie pour leur fidélité par des suppléments. Votre expression "c’est eux qui payent le prix plein" est à nuancer dans ce sens, me semble-t-il.

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      • Répondu le 24 avril 2008 à  19:20 :

        Je considére personnellement aussi scandaleux que les lecteurs fidèles depuis plus 40 ans comme moi qui achètent leur Spirou chaque semaine en librairie soient lésés et paient en effet le prix plein de cette formule "attrappe-nigaud" financièrement comme cette version " quatres couvertures" pour faire acheter 4 fois.
        Les envois d’abonnement par la poste posent de nombreux soucis ( envois manquants, cadeau bonus jamais reçu !, accueil téléphonique glacial et non solutionnement en cas de signalement,exemplaires fripés,...).Et je parle par expérience ce qui malgré tout m’à fait revenir à l’achat en kiosque par esprit "Spirou" .
        Je ne suis par sûr de continuer et ne suis pas convaincus des arguments purement commerciaux developpés.Quelle déception...

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        • Répondu par horto le 25 avril 2008 à  07:55 :

          J’ai déjà reçu trois numéros de la nouvelle formule, et si je regrette 16 pages de perdues, je suis par contre très content du contenu des 52 restantes : c’est plus dense, et je me remets à les lire avidement.
          Je fais donc confiance à la nouvelle équipe et ne suis pas prêt de me désabonner.
          Quant aux numéros perdus, quand ça arrivait, je téléphonais et les recevais dix jours plus tard (mais je contactais le service abonnement, pas la rédaction).

          Voir en ligne : http://brusselsjoe.blogspot.com

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  • ça a l’air sympa comme journal.
    Merci actuaBd de nous raconter ce qu’il y a dedans...

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  • En tout cas, les acheteurs de reliure (bien pratique pour stocker dix numéros d’un coup, et les ranger dans sa bibliothèque) vont se sentir lésés.
    Sinon le sommaire du Spécial 70 ans était ok pour moi. Duhoo et David de Thuin contribuent à donner un coté BD indé à ce vénérable hebdo.

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  • Question à Frédéric Niffle
    24 avril 2008 14:08, par François Pincemi

    Où en sont vos reprises de Félix de Tillieux remastérisées ? Le dernier est sorti il y a quatre ans, la série s’est arrétée ?

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    • Répondu par marcelinswitch le 24 avril 2008 à  14:46 :

      Sur ce point, j’avais posé la même question à Frédéric Niffle il y a 10 jours sur le forum BDGest, voici ce qu’il m’avait répondu :


      "En ce qui concerne mes éditions, elles sont un peu entre parenthèses pour l’instant. Une vingtaine de livres sont en préparation. Et le Félix 4 est aux 3/4 terminé. La biographie de Tillieux par Hugues Dayez avance également.
      J’y verrai plus clair d’ici la fin de l’année."

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  • C’est vrai qu’en tant qu’"animal lecteur", j’ai besoin d’être rassuré sur cette nouvelle formule.

    L’interview m’invite à donner sa chance à F. Niffle, même si je ne suis pas d’accord avec lui sur certains points.

    Une chose toujours pas claire pour moi : est ce que Dupuis va continuer à sortir les albums AVANT la fin de la prépublication ?

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  • Personnellement Je n’attends rien de bon d’un censeur. j’ai pu vérifier son sens de la manipulation à mes dépens dans son livre sur les "éditeurs de bandes dessinées". Mes deux pages avaient été tronquées sans m’en informer, selon son bon plaisir.
    Heureusement pour les auteurs de Spirou, ce n’est pas lui qui met la main à la poche car il n’a jamais honoré ma facture. Il est vrai que c’était un contrat verbal. Les mots s’envolent et les écrits restent. Mes chers confrères, soyez plus prudents que moi, demandez un contrat en bonne et due forme.
    Farid Boudjellal

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  • Donc cette semaine, les 16 pages sont compensées par un portrait de monsieur mégot et un ballon gonflable pour lui faire un gros nez rouge.

    Je ne suis pas certain qu’on gagne au change...

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  • Si le côté "laboratoire" consiste à faire venir des auteurs tels que Sterckeman, Satouf ou Trondheim je trouve ça dommage... Je ne leur reproche rien si ce n’est que ce n’est pas le style graphique (très tendance "branchouille") et le genre d’histoire, trop égocentrique à mon goût, que je recherche en achetant Spirou...
    Quant à trouver Gaston dépasser... là c’est un peu fort ! C’est un peu contradictoire avec ce retour annoncé du style des années 50/60 et le dessin rétro de Bravo sur son Spirou...

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  • Je vais être évidemment taxé de favoritisme, ayant déjà publié deux livres chez Frédéric Niffle ( "La nouvelle bande dessinée" et "peyo l’enchanteur" , et collaborant de manière ponctuelle à la nouvelle formule de "Spirou". Mais c’est justement à ce titre que je tiens à réagir aux propos de Monsieur Boudjellal, qui insinue avec fiel que Niffle serait malhonnête... J’affirme au contraire que Niffle est sans conteste une des personnes les plus intègres que j’ai pu rencontrer dans l’univers de la BD, qui compte beaucoup de margoulins et de profiteurs de tout poil !
    Par ailleurs, je suis lecteur de "Spirou" depuis mon enfance, et la formule de 68 pages ne m’a guère convaincu : elle suintait le remplissage... Donc le retour à 52 pages plus denses et plus qualitatives me semblent une option courageuse.

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    • Répondu par Farid Boudjellal le 26 avril 2008 à  14:02 :

      J’ai apprécié votre livre "Peyo l’enchanteur" et je suis désolé que vous entriez dans un conflit qui ne vous concerne pas. Je ne doute pas de l’estime que vous portez à Niffle avec lequel je n’ai eu que des échanges (polis) par téléphone et par mail avant ce contentieux. Apparemment tout le monde ne bénéficie pas du même régime. Puisque vous êtes un de ses proches, demandez-lui de vous prouver le contraire de ce que j’avance. Si vous persistiez à me considérer comme un menteur, il faudra me le dire de vive voix dans un des nombreux festivals BD que nous fréquentons. J’espère également y croiser votre ami.

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      • Répondu par OVV le 4 mai 2008 à  19:37 :

        Moi, j’aimais bien la formule d’avant, quand il y avait plein de pages et plein de vrais jeunes. Quant à "avoir le temps", fallait pas me virer, tiens, par exemple.

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    • Répondu par spalding714 le 29 avril 2008 à  15:28 :

      Vue de Suisse, on ne peut qu’envier cette effervessence BD, ce chocolat et la sympathie des belges. Bref après cette couche de cirage, je ne peux que me demander si le Félix de Tillieux n’est pas frappé de malédiction. Réédition commencée chez Deligne, poursuivie par Dupuis puis abandonnée, je ne peux que croire que la réédition chez Niffle subira le même sort. Bravo M. Niffle pour votre promotion mais essayez de penser à vos lecteurs que vous allez laisser orphelin de la suite des aventures de Félix.

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  • Je trouve Frédéric Niffle bien critique envers l’ancienne formule de 68 pages, c’est vrai que parfois ça faisait un peu remplissage mais il y avait quand même une super qualité et on sentait que les rédacteurs donnaient tout pour que le journal reste d’un niveau très bon. Au vu des premiers numéros de la nouvelle formule, ça ne sent pas le remplissage ni le condensé, ça sent le vide. Et parmi plusieurs planches publiés ces 3 dernières semaines il y en a beaucoup que j’aurai qualifié de remplissage dans l’ancienne version. Quand aux histoires à suivre, une seule à la fois c’est trop peu et sur un temps de seulement 4 semaines pour avoir un album complet c’est trop vite. Attendez on attend presque un an pour avoir une suite et tout d’un coup elle est dilapidé en moins d’un mois, je préfére autant acheter l’album à ce rythme là.Ce que je reprochais à l’ancienne formule c’est de ne pas avoir assez de séries à suivre, quand il y en avait trois j’étais content, j’aime le fait de suivre plusieurs histoires à la fois. Là une par une, ça fait très fade. La nouvelle formule me déçoit à tous les plans à part la couverture qui sont bien plus belles.

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  • J’en tombe à la renverse !

    J’achète Spirou depuis 25 ans, je n’en ai jamais loupé un, et je le fais lire à tous les enfants qui passent.

    Et voilà que j’apprends que, parce que j’aime aller acheter mon journal chez le kiosquier (il faut bien qu’il vive lui aussi), parce que ma vieille porte d’entrée n’accepterai pas un magazine autrement que plié en 2 et écrasé, je suis en fait considéré...

    Comme une merde.

    C’est ça l’esprit Spirou ?

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  • "Alain est homme talentueux, bourré d’humour, fin et intelligent. Bref, toutes les qualités que j’aimerais voir dans le journal."

    J’ouvre le Spirou n°3654 du 23 avril 2008 à la page 26. Alain De Kuyssche y relate ses débuts de rédacteur au printemps 1978. Voici quelques extraits pour ceux qui n’ont pas lu l’article :
    "Charles Dupuis avait décidé de ma placer à la tête du journal (...) et m’envoya au feu. J’utilise volontairement une expression guerrière, car c’était un des problèmes de Spirou : mon prédécesseur aimait bien les armes et les armées de la dernière guerre, et pas rien que celles des Alliés. Le premier lundi de janvier 1978, je suis descendu à la cave des Editions Dupuis, où se fabriquait désormais Spirou - cette même cave qui avait vu naître le Trombonne Illustré, pas vraiment à sa place entre les Waffen SS et les mercenaires à tête de Charles Bronson."
    "Le n°2087 porte ma signature, mais ce n’est pas encore tout à fait "mon" Spirou. En politique, une révolution s’accompagne de l’élimination de tout ce qui précède. Les gens de la BD sont civilisés et ne pratiquent pas la guillotine, la pendaison ou la fusillade avec désinvolture."

    Je ne connais personnellement ni De Kuyssche, ni son prédécesseur Martens, et je ne suis pas là pour juger de leur travail à la tête du journal Spirou ou de leurs mérites en tant que rédacteur en chef. Je déplore que le nouveau rédacteur Frédéric Niffle permette un tel règlement de comptes déballé dans un journal tout public où ce dernier n’à que faire des antipathies et attaques à peine voilées d’un ex-rédacteur à l’encontre de son prédécesseur. Je n’y trouve ni finesse, ni intelligence vantée par Frédéric Niffle et, si celui-ci a confié une rubrique "l’histoire du Journal" à Alain De Kuyssche, il peut déjà prévoir une rubrique "droit de réponse" et provisionner des frais de justice pour répondre à ces attaques de bas niveau !

    Que l’on ne se méprenne pas sur mon propos, je m’insurge contre le fait d’invoquer une collection privée pour dénigrer le collectionneur en question. Je ne savais pas que Martens était collectionneur d’armes, par contre je le sais pour Tillieux, Devos, Sirius, Deligne etc. Et cela ne changera pas d’un iota mon regard envers l’oeuvre de ces auteurs, j’estime que cela relève de la sphère privée et il n’y avait pas besoin d’invoquer ces faits pour raconter son entrée dans le Journal Spirou. On ne se met pas en valeur en dénigrant son entourage.
    "Le journal a toujours été le reflet de son temps" dixit Frédéric Niffle, puisse-t-il veiller à ce que le temps des règlements de compte soit bel et bien révolu et qu’il recentre le contenu en bds tout public.

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  • Si Spirou mag peut me remonter le moral après la fin brutale de Capsule cosmique, moi je dit banco !

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  • " Regardez les couvertures qu’Hugo Piette a réalisées pour les 70 ans du journal."

    Ever Meulen a pris un pseudonyme ? Tu parles d’une découverte...

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  • La vocation de SpirouMag devrait être d’attirer la jeunesse. C’est ainsi qu’on respecterait l’histoire du journal pas à vouloir sans cesse regarder dans le rétroviseur et rendre hommage à un glorieux passé en cherchant toujours à l’exhumer.

    Quant à publier un album en 4 ou 5 morceaux, ridicule ! L’intérêt est dorénavant porté vers la publication en livres pour les librairies, le kiosque ne compte plus que pour servir de vitrine à l’éditeur. Grave erreur, les albums les mieux rythmés et les plus denses sont ceux qui ont du obéir à la règle du feuilleton en une ou deux planches Je parle de temps anciens ? Même pas, le dernier succès maison s’appelle les Nombrils, publié au rythme maximum de deux pages par numéro.

    Bon courage à Frédéric Niffle pour recréer une équipe et un esprit dans ces conditions. Mais alors que la formule précédente avait quelques qualités, là on est franchement mal parti.

    - Esprit Spirou es-tu là ?

    - Tchô les gars, je ne suis plus ni à Marcinelle, ni à Bruxelles. Je me suis réfugié entre Paris et Grenoble dans un journal où on est à l’écoute des gamins. On y a même créé un paquet de personnages et révellé de grands auteurs populaires... Feraient bien d’en prendre de la graine chez Média Participation.

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    • Répondu par Alain De Kuyssche le 27 avril 2008 à  23:04 :

      Le lot de ceux qui écrivent, et se font publier, c’est le danger d’être mal compris. Où ai-je insinué que mon prédécesseur était un collectionneur d’armes (JP semble mieux le connaître que moi) ; quand ai-je fustigé les collectionneurs d’armes dans ce malheureux texte (je n’ai jamais cité les auteurs que reprend JP, qui décidément connaît jusqu’à la vie privée de tous ces gens qu’il ne connaît pas personnellement) ? Je cherche, je me relis et ne trouve rien. Pour ce qui concerne les allusions au contenu du Spirou d’avant mon arrivée, c’est très exactement ce qu’en pensaient des gens comme Franquin, Roba et Peyo : ils se faisaient les gorges chaudes de ce qu’ils appelaient eux-même la dérive de Spirou - si cela intéresse JP, je peux lui communiquer les références d’interviews données à la presse écrite, où il est question de cette dérive. Je n’ignore pas qu’elle a été soigneusement occultée depuis 30 ans, notamment par une personne qui ne cesse d’écrire ou de donner des interviews où elle se donne un rôle avantageux, n’hésitant pas, pour se mettre en valeur, à dénigrer, ni son prédecesseur, ni ses successeurs.Mais j’oubliais que JP ne pouvait pas le savoir : ilne connaît pas grand monde chez Spirou.

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      • Répondu par Lo le 29 avril 2008 à  13:30 :

        Reste que dans un témoignage de ce type, on ne site pas à la légère les forces de l’axe et sutout les "waffen SS"... A fortiori dans un journal destiné à la jeunesse.

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      • Répondu par helene le 8 mai 2008 à  20:56 :

        oui, tout à fait d’accord avec la dérive, cela fait 35 ans que je suis abonnée au journal, et je me souviens bien de ce moment, avec le héros- charles bronson, dans des BD violentes et sécuritaires. c’est le moment où je me serais déabonné s’il n’y avait pas eu la résistance de certains auteurs et le trombone…
        helene

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