Il y a aussi deux approches : celle, saint-sulpicienne et quelque peu prosternée d’un auteur qui n’a pas su dépasser son sujet et qui lui voue une telle adoration qu’aucun critique n’est possible, c’est le cas du Nietzsche précité, soit un détachement trempé d’humour qui prend la mesure des limites du genre (liquider la vie d’un grand philosophe ou d’un grand peintre dans une quarantaine de pages de bande dessinée est, au départ, une aberration) pour en extraire le sel et donner envie d’y goûter.
Freud est un suffisamment gros morceau pour qu’on lui consacre un volume entier. Si, pour les raisons que l’on vient d’expliquer, le vocable « biographie dessinée » est un mensonge qui mériterait d’être effacé dans les éditions ultérieures, force est de constater que Corinne Maier et Anne Simon ne sont pas laissées impressionner par leur sujet.
La vie de Freud est parcourue avec suffisamment de circonspection et de finesse pour que l’on comprenne correctement d’une part quel est l’apport du fondateur de la psychanalyse (mais on n’en apprend pas beaucoup plus que dans une notice de Wikipedia), tout en situant plutôt bien le contexte historique de son élaboration, mais avec, au bout, cette vertu cardinale : l’envie d’en savoir plus, et sur l’homme, et sur l’œuvre.
Au fond, ce genre d’album remplit la fonction des Oncle Paul d’autrefois : éveiller la curiosité du lecteur. Ce n’est déjà pas si mal.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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