Un archevêque agonisant est sommé de déclarer la guerre sainte, au temps des Croisades. Un geste maladroit du vieillard blesse un jeune vendeur de mort-aux-rats perdu dans la foule des badauds. Il devient l’élu...
Loin de là, les Musulmans ont désigné un guerrier solitaire et totalement noyé de culpabilité comme porte-drapeau. Entre les deux parties, la guerre commence bien avant le fracas des lances. Rumeurs, présages, observations hasardeuses : il faut montrer qui doit gagner, sans l’ombre d’un doute.
Armé de son trait anguleux et géométrique, quelque part entre Le Gall et Spiessert, Chiavini reste constamment à distance de son sujet, avec une élégance qui le dégage à la fois de la BD historique et du manifeste militant. Ses anti-héros, attachants et lucides, constituent le contrepoint humaniste des puissantes factions belliqueuses, telles qu’elles pouvaient exister au XIIe siècle.
Autre point fort de l’auteur : des rôles féminins d’une éclatante originalité, femmes libres et rebelles, mais aussi menacées et ostracisées.
Autant de qualités qui permettent de conseiller Furioso aussi bien aux zélateurs de Ingmar qu’aux fans de séries historiques estampillées Glénat.
(par David TAUGIS)
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