Les albums précédents de la série Gargouilles avaient petit à petit pris un ton plus noir, au fur et à mesure que le personnage principal comprenait les enjeux du grand combat dans lequel il se trouvait engagé. Ce quatrième album amène un nouvel équilibre : Grégoire comprend que la création des gargouilles animées lui incombe... mais que celle-ci ne peut se faire qu’au moment de la mort de ses amis mages. Sa rencontre avec un Phidias jeune augure donc d’intéressants moments de tension, puisque Grégoire connaît déjà celui-ci sous forme de gargouille.
Le scénariste Denis-Pierre Filippi montre une belle maîtrise de son histoire. Beaucoup de choses se mettent en place dans ce tome, et si les voyages dans le temps de Grégoire, qui assiste entre autres à différents cours de magie, pourraient perdre un peu le lecteur, l’intrigue est suffisamment structurée pour que ce ne soit pas un problème.
L’humour est lui aussi toujours présent, avec par exemple une très amusante scène de dîner où Grégoire mange en famille (enfin, sa famille du passé), avec sa cousine Edna et sa tante. Edna et Grégoire se retrouvent à faire assaut de sorts pour éviter que les convives adultes ne se rendent compte que quelque chose de curieux se passe sous leur nez.
Un autre aspect toujours engageant de la série est le travail du dessinateur Silvio Camboni, à qui les cours de magie donnent l’occasion de dessiner nombre de bébêtes magiques toutes aussi farfelues les unes que les autres. Associé au coloriste Bruno Olivieri, Camboni nous offre une lecture à la fois fluide et dense.
Grégoire continue au fil des tomes à murir au-delà de son âge, tandis que le rôle de sa cousine Edna reste lui ambigu. Et l’identité du mage noir n’est pas encore révélée. Nous ne sommes donc pas encore arrivés au terme de cette très divertissante série, ce qui ne peut que nous réjouir.
(par François Peneaud)
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