BD d’Asie

Genshiken - T1 & 2 - par Kio Shimoku - Kurokawa

Par Baptiste Gilleron le 7 août 2007                      Lien  
Une plongée dans l'univers étrange des otakus, ça vous dit? Certes, ils ne bénéficient pas d'une très bonne image et {Genshiken} ne changera probablement pas la donne, mais qu'importe! Le principal n'est-il pas que chacun s'assume tel qu'il est?

Kanji Sasahara fait son entrée à l’université et a décidé de s’inscrire dans un club d’étudiants bien particulier : le club manga. Son seul problème est qu’il n’ose pas s’approcher du stand. C’est alors qu’il tombe devant la table du Genshiken, le Club d’Etude de la Culture Visuelle Moderne, un club aux activités peu explicites et dont les membres eux-même semblent ignorer le but de son existence. Intrigué, le jeune homme se rend au local du Genshiken afin de se renseigner et y fait la connaissance des inscrits qui "squattent" les lieux. Ces derniers lui font alors passer un embarrassant bizutage, ce qui n’aide pas Kanji à se sentir à l’aise parmi ces étudiants quasi caricaturaux. Seul Makoto, dont la petite amie est à des années-lumière des préoccupations des otakus, lui semble être le plus "normal" du lot. Mais c’est bien connu, l’habit ne fait pas le moine.

De nombreux indices dans cette série laisseraient penser que l’archétype de l’otaku est tel qu’il est caricaturé : célibataire et puceau, binoclard, enrobé ou négligé, et totalement obnubilé par sa passion. Mais Kio Shimoku nous prouve que "caricature" est bien synonyme d’exagération.
Tout d’abord, il y a Makoto, le beau gosse du club qui, outre son physique avantageux, est également le seul à être casé. Au grand malheur de sa petite amie, d’ailleurs, car Saki ne partage pas les centres d’intérêt de son copain. Ensuite, on trouve également Kanako, jeune fille adepte du cosplay [1] qui montre que le terme d’otaku peut aussi s’accorder au féminin.

Genshiken - T1 & 2 - par Kio Shimoku - Kurokawa
couverture du tome 2

L’auteur nous invite donc à découvrir la vie de ces "fanatiques" ; quotidien rythmé par des activités plus ou moins saines : le shopping à Akihabara [2], les soirées autour d’une console sur des jeux de combat ou érotiques, ne pas rater l’épisode du jour de la nouvelle série animée à la mode, sans oublier les conventions de fanzines et la chasse aux nouveautés qui en découle... Ces otakus-là vivent leur passion intensément et ça n’est pas pour nous déplaire. Il en résulte une chronique de société décomplexée et dépeinte avec humour et fraîcheur, le tout servi par un dessin dans l’air du temps en accord parfait avec le sujet. A noter que les volumes sont accompagnés de pages supplémentaires fourmillant d’informations instructives afin d’approfondir ses connaissances en matière de manga, d’anime et et de jeu vidéo.

Genshiken constitue donc une sympathique série sur un monde qui, selon les points de vue, peut fasciner, amuser ou même effrayer ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. Après tout, on ne comprend rarement autant les passions d’autrui que quand on les partage, non ?

(par Baptiste Gilleron)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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[1Pratique consistant à se déguiser et adopter les attitudes de personnages issus de l’univers manga, des anime ou des jeux vidéo. Cette activité très en vogue fait généralement l’objet de concours lors de conventions.

[2Célèbre quartier de Tôkyô où l’on trouve une myriade de boutiques spécialisées dans l’électronique, l’informatique, les jeux vidéo ainsi que les fanzines et produits dérivés du manga.

 
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