Autoproclamé « blog collectif de bandes dessinées absurdes et débiles », Glory Owl est l’œuvre de trois infâmes individus qui ont préféré se dissimuler derrière les pseudonymes de Bathroom Quest, Mandrill Johnson et Gad. Leurs sombres activités sévissent depuis février 2013 sur le blog qu’ils ont consacré à leur sinistre entreprise.
Les trois auteurs sont guidés par un dessein tout à fait immoral : faire rire sur ce que l’humanité a de plus tragique (le nazisme, la Seconde Guerre mondiale), de plus triste (le suicide), de plus criminel (le viol, la pédophilie), de plus immoral (se moquer des marginaux, toutes les formes de sexualité), de plus douloureux (la maladie, la mort, le handicap), de plus scatophile (faire caca dans une boîte de petits pois), et briser ce qu’elle offre de plus encourageant (l’amour, l’amitié, la solidarité).
Sous forme de strips de 2 à 4 cases, ils revisitent Sherlock Holmes, Quick et Flupke, Jésus, Molière, évoquent la sexualité du quatrième âge, quand bien même elle se réveille au pire moment, bousculent les conventions sociales et leur bienséance. Quelques personnages sont récurrents, comme l’infâme Docteur Pute, le bien-nommé, qui se plaît à annoncer aux patients les pires diagnostics sur un ton sarcastique.
La philosophie débauchée et dissolue qui transpire de cet ouvrage sera particulièrement appréciée par les sans-coeur à la moralité douteuse. Parce que, si c’est certes décadent, immoral, pervers et vulgaire, c’est avant tout terriblement drôle.
(par Damien Boone)
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