La bonne nouvelle, c’est que les Français lisent des livres : 70% d’entre eux ont au moins lu un livre dans l’année. Le portrait-robot du grand lecteur est une femme, urbaine, diplômée, issue d’un milieu relativement aisé. La mauvaise, c’est qu’ils lisent moins : 15 livres par an contre 16 lors de la précédente enquête en 2011. Ces lecteurs déclarent lire tous les jours et 4% d’entre eux seulement pendant les vacances. Détente et évasion sont en effet les mots-clés de leurs motivations.
Quand on leur demande si le support du livre est ce qui leur inspire le plus confiance, celui-ci reçoit un plébiscite : on a plus confiance au livre (40%) qu’à la presse quotidienne (16%), la TV (16%), Internet (6%), la radio (6%), la presse magazine (3%).
Le temps, premier ennemi de la lecture
Ni le prix, ni l’accès au livre sont le premier problème : 58% des lecteurs aimeraient lire davantage mais manquent de temps. Il est vrai qu’une étude récente d’Olivier Donnat laissait ressortir que les jeunes passaient devant les écrans (TV, jeux vidéo, ordinateurs, smartphones...) près de 31 heures par semaine !
Quand on regarde le "top 5" des lecteurs, les hommes préfèrent :
L’histoire (40%)
Les policiers (37%)
La BD (35%)
Les livres scientifiques (31%)
Les livres pratiques (29%)
Mais chez les femmes, la BD disparaît de ce "Top 5"
Policiers (43%)
Livres pratiques (42%)
Autres romans contemporains (35%)
Histoire (29%)
Livres pour enfants (26%)
Pourquoi les femmes discriminent-elles la bande dessinée ? À cause de la bande dessinée elle-même, nous dit Vincent Montagne, président du Syndicat National de l’Edition, mais aussi du N°1 de la bande dessinée en France, Media-Participations (= Le Lombard, Dargaud, Dupuis, Kana...) : "Traditionnellement, la bande dessinée est un genre dédié aux garçons."
C’est donc un problème d’offre ? "Clairement, nous dit Bertrand Morisset, directeur du Salon du Livre, mais il y a de plus en plus de romans graphiques faits par des femmes pour un public féminin. Les filles composent aussi une part importante des les lecteurs de mangas. C’est pourquoi, au Salon du Livre, nous avons décidé de faire une exposition sur les regards féminins de la bande dessinée."
Il est vrai que des éditeurs comme Bamboo, Steinkis, ou même Glénat multiplient les projets éditoriaux vers ce public qu’il va falloir séduire.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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