La suite du « nouveau » Grayson, anciennement Nightwing, plus anciennement Robin, et même à un moment Batman, nous revient dans une nouvelle série de missions et d’intrigues sinueuses à base de trahisons et de manipulations en tout genre.
Le premier tome proposait une histoire complète, autour d’organes à récupérer à travers le monde et se terminait par une confrontation avec un monstre faisant office de Boss de Fin, le tout avec la découverte de Spyral, cette organisation de contre-espionnage que Grayson infiltrait sur ordre de Batman.
Rappelons que Spyral est une agence ayant pour mission de protéger les secrets (comme l’identité des Super-héros) et d’éviter qu’ils ne tombent dans de mauvaises mains. Pour ce faire, leur marque de fabrique est l’Hypnos, des lentilles qui permettent à leurs agents de masquer leur visage aussi bien auprès des humains que des systèmes d’enregistrement de toute nature, mais également d’hypnotiser leurs cibles afin de leur faire croire à divers mensonges.
Dans ce second tome [1] nous avons droit à plusieurs histoires, plus ou moins reliées par le fil rouge d’un tueur se faisant passer pour Grayson. Nous partons dès lors à la découverte de ce qui semble être le véritablement ennemi de nos héros espions.
Signalons que plusieurs personnages du Bat-universe se trouvent invités et le lecteur qui ne suit pas les aventures courantes de Batman risque d’être un peu surpris, bien que la situation soit expliquée.
À ces épisodes classiques s’ajoutent un Annual qui correspond pour un comics à un épisode plus long sortant une fois l’an. Ici il s’agit d’une aventure où Grayson va faire équipe avec un coéquipier inattendu en la personne de Superman !
Sans en dire trop, il y a également dans cet épisode un contexte à connaître concernant Superman et qui peut s’avérer bien surprenant pour le lecteur non averti. Cependant en dehors de cet aspect, cette aventure en duo se révèle particulièrement efficace et même touchante, fonctionnant étonnamment bien, sans doute parce que Superman représente un mentor indirect pour Grayson, entraîné par un Batman qui lui expliquait qu’il fallait toujours agir avec prudence avec l’Homme d’Acier.
Sur les épisodes « normaux », si nous retrouvons ce qui a fait le charme du premier tome, ce mélange de mission et de méfiance constante envers tout le monde, nous devons néanmoins constater que l’ensemble se révèle un peu moins consistant.
La raison à cela : des missions sans réels enjeux, une menace venant d’un tueur mystérieux, et un Grayson qui semble se retrouver un peu trop en solo. Helena Bertilini, qui lui donnait la réplique avec un beau mordant dans le tome précédent, voit son rôle modifié et se retrouve en fin de compte en retrait de l’action et loin de Grayson. Voilà qui constitue pour la dynamique du récit une indéniable perte sèche.
En dépit de ce bémol, ce tome n’en demeure pas moins fun, grâce à ses invités mais aussi grâce au travail impeccable de Mikel Janin qui sait jouer du physique avantageux de Grayson (et, avouons-le, de son fameux fessier). Le titre propose des scènes actions claires et parfaitement découpées, ainsi que d’efficaces « pertes de réalité » allant de pair avec l’Hypnos et ses effets indésirables.
Une série solide et bien menée, originale et inattendue à sa façon, qui offre une « nouvelle jeunesse » à Grayson, un personnage classique dont on aurait pu penser avoir fait le tour depuis longtemps, et qui pourtant continue de nous surprendre et d’être dans le coup !
(par Guillaume Boutet)
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Grayson T2. Par Tim Seeley (scénario), Tom King (scénario), Mikel Janin (dessin). Traduction Thomas Davier. Urban Comics, collection "DC Renaissance". Sortie le 20 mai 2016. 208 pages. 19,00 euros.
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Grayson sur ActuaBD :
Lire la chronique du tome 1
[1] Les épisodes contenus dans Grayson T2 : Nemesis sont :
Grayson #9-14, Annual #2 (juin 2015 à novembre 2015),
DC Sneak Peek:Grayson #1 (mai 2015).