Green Arrow T5 - Par Benjamin Percy, Patrick Zircher & Szymon Kudranski - Urban Comics

Comme avec bon nombre de ses séries régulières, Urban Comics achève avec ce cinquième tome [1] de Green Arrow la période « The New 52 » (2011 à 2016) du personnage. Le premier tome « DC Rebirth », nouvelle ligne éditoriale débutée en mai 2016 aux États-Unis, nous arrivera quant à lui en octobre prochain.

Les plus curieux remarqueront sans doute le peu de volumes de cette série qui compte pourtant bien 52 épisodes. La raison est simple, rappelons-là, Urban Comics a fait débuter le titre en France à partir de l’épisode dix-sept. Cela en raison de la réception mitigée des premiers épisodes signés par une succession pas toujours heureuse de scénaristes.

Concrètement les trois premiers tomes ont proposé le run -période de travail- de Jeff Lemire, généralement très bien accueilli, mais qui, pour notre part, après un début passionnant, nous avait semblé se terminer un peu trop superficiellement, renonçant à ses idées prometteuses initiales pour finir sur une simple « castagne » un peu trop convenue.

Les tomes quatre et cinq sont l’œuvre d’un scénariste nouveau venu ou presque, Benjamin Percy qui réoriente les aventures du célèbre archer vers des histoires plus simples, moins ambitieuses que celle de Lemire, mais qui mêlent un discours social à un fantastique typique de super-héros, avec un résultat relativement heureux car il s’empare de manière convaincante des caractéristiques « primaires » de Green Arrow.

Une escalade de violence entre contaminés et haineux

© DC Comics / Urban Comics

Dans cet album, une épidémie frappe Seattle, transformant ses victimes en sorte d’hommes ou de femmes-loups. Mis en quarantaine par le gouvernement, ces « malades » se trouvent néanmoins victimes de groupes haineux (« mort aux chiens ») poussant certains à refuser tout traitement pour embrasser leur nature de loup sauvage afin de protéger les leurs.

Cycle de la haine, mais aussi introspection pour Green Arrow qui, contaminé à son tour, hésite à se soigner, se laissant séduire par de nouvelles capacités, palliant ainsi à sa « normalité » de super-héros et à un complexe d’infériorité qu’il n’ose s’avouer.

Sur le fond et la forme nous avons peu de chose à dire par rapport au tome précédent : il s’agit de sa continuité, avec un scénario qui prolonge la dimension « sociale » du personnage, une préoccupation datant de Dennis O’Neil et Neal Adams, dans un récit simple et direct, qui fait la part belle à l’action. Les personnages principaux se révèlent une nouvelle fois relativement bien campés, que ce soit Green Arrow en super-héros des rues, Emiko, sa jeune sœur aux répliques pleines de bon sens et d’humour, ou ce grand vilain, invité et bien connu, aussi badass qu’ambigu pour notre plus grand plaisir.

L’ensemble n’est pas forcément subtil, certains personnages sont de simples caricatures, mais le côté pulp et nerveux du récit, abordant de manière cohérente et maline les caractéristiques de Green Arrow, le rend indéniablement sympathique, à l’imagine du graphisme de Patrick Zircher, classique mais doté d’un charme certain.

Et nos héros pour les arrêter.

© DC Comics / Urban Comics