Greg Rucka Présente Wonder Woman T2 - Par Greg Rucka, Drew Johnson & Collectif - Urban Comics

Nous avions laissé notre héroïne face à de multiples crises à gérer : colère divine s’abattant sur l’île des Amazones, meurtre mystérieux lors d’une manifestation d’un de ses plus virulents opposants, état critique de son amie Vanessa, transformée en machine vivante, et évasion de Circé la magicienne ! Tout un programme !

Dans ce second tome [1], ces différentes intrigues évoluent en parallèle tout en se recoupant, par moment, conférant à l’ensemble une densité particulièrement maîtrisée. La réussite vient sans doute du fait Greg Rucka prend le temps nécessaire pour chacune d’entre elles, à la fois pour les poser, dans le premier tome, que pour les exploiter par la suite.

Ainsi les nombreux personnages, que ce soit du côté des vilains, avec l’envieuse business woman Veronica Cale, le misogyne Doctor Psycho, Méduse et ses sœurs, et Circé, ou de l’autre côté, avec Athéna, Leslie la chirurgienne, Ferdinand le minotaure-cuistot, les assistants de Diana ou encore Vanessa la machine vivante, tout ce beau monde évolue, se croise, pour le meilleur et pour le pire, dans un ballet offrant un ensemble de perspectives très intéressantes à suivre.

Veronica Cale qui ne pense plus qu’à faire tomber Wonder Woman

© DC Comics / Urban Comics

Comme dans le premier tome, la narration fait très « série TV » : chaque épisode fait le tour des divers sous-intrigues et personnages, avec un point d’orgue qui surgit régulièrement. L’album peut ainsi être divisé en trois grandes parties.

Tout d’abord la « conspiration » qui se conclut par une confrontation relativement dérangeante avec le Doctor Psycho, puis ce sont Méduse et ses sœurs qui entrent en action avec un dénouement particulièrement guerrier et émotionnel ; enfin, on aborde le versant « Dieux » avec l’étonnant coup d’état d’Athéna auquel participe Wonder Woman ! Sans oublier le gouvernement américain qui ne cache pas sa méfiance envers la nouvelle situation de l’île de Amazones !

Outre un réseau d’intrigues varié et moderne qui mêle habillement politique et mythologie, la réussite de Greg Rucka vient également de l’impressionnante galerie de personnages qu’il brosse, s’attardant beaucoup sur leurs fêlures et leurs contradictions, comme avec Veronica Cale, dont les révélations sur sa personne apparaissent comme un mélange de narcissisme et de jalousie particulièrement cru.

Duel héroïque contre Méduse !

© DC Comics / Urban Comics

Beaucoup de qualités donc, avec une Wonder Woman véritablement guerrière et ambassadrice à tour de rôle, digne et forte, mais aussi amie et sœur à certains moments, offrant là aussi un panel de sentiments convaincants.

Du côté du graphisme, sans que nous atteignions une qualité remarquable, il se montre néanmoins efficace, vif et clair. Les personnages sont bien découpés dans leur scène, tout comme l’action au séquençage maîtrisé et quelques planches se révèlent iconiques comme on les attend d’un tel titre.

Un épisode assurément incontournable, un classique de Wonder Woman qui constitue certainement le titre le plus accessible à l’heure actuelle pour le néophyte français qui découvrirait la série, moins cryptique tout aussi percutant, qu’un titre un peu plus « érudit » comme Dieux et Mortels.

Wonder Woman, championne d’Athéna prête à relever un nouveau défi

© DC Comics / Urban Comics