BD d’Asie

Gringo - Par Osamu Tezuka - Kana (Sensei)

Par Baptiste Gilleron le 1er avril 2009                      Lien  
Les éditions Kana poursuivent l'exploration de l'œuvre du "Dieu du manga" et nous proposent de découvrir l'un des derniers récits de l'auteur. {Gringo}, intrigue politico-financière se déroulant en Amérique du sud, offre une réflexion sur l'identité japonaise. une œuvre malheureusement interrompue par le décès de Tezuka en février 1989.

Homme d’affaire de 35 ans, Hitoshi Himoto [1] travaille pour la société commerciale Edo. Celui-ci est promu directeur d’une filiale en Amérique du sud. Arrivé sur place avec sa femme, d’origine canadienne, et sa fille, Himoto se heurte à un racisme ambiant envers les japonais "voleurs de travail et blindés de thune", ainsi qu’à une culture qu’il ne connait guère. Malgré tout, il ne perd en rien le sens des affaires.

Mais à la suite d’une sombre histoire, le Japonais se retrouve muté une nouvelle fois. Direction la république bananière de Santa Luna, un pays pourri par la corruption, la pauvreté et la guerre. En bref, une région sans aucun avenir commercial. À moins de négocier avec les guérilléros...

Avec la force qu’on lui connaissait, Osamu Tezuka s’est attaqué à cette œuvre passionnante sur l’identité japonaise en posant le regard sous différents angles. Les difficultés d’adaptation dans un pays, une culture qu’on ne comprend pas, sont exposées sous plusieurs aspects. L’épouse Himoto, originaire du Québec, s’est pliée aux coutumes japonaises. Puis vient le tour de son mari de faire un effort d’adaptation, en subissant les opinions défavorables à l’égard de sa nationalité.

Mais la réflexion de Gringo s’attarde également sur d’autres problèmes sociaux et politiques. Par l’ambition dévorante de son personnage, Tezuka montre du doigt certaines magouilles et dérives de la cupidité, les avantages et inconvénients d’une société en pleine expansion, jusqu’aux rouages d’une communauté oubliée, bloquée dans un passé peu glorieux.

Ce récit dense témoigne une fois encore de l’immense talent qui habitait celui qui, au-delà des caricatures, était empli d’une profonde humanité. Une fois dévorées, ces quelques 640 pages nous laissent un goût de trop peu du fait de l’interruption brutale de l’intrigue. Mais l’on préfère ne retenir que les grandes qualités qui font de Gringo et de son auteur des incontournables.

On notera également la préface de Jean David Morvan et les réflexions d’Osamu Tezuka en postface qui offrent un éclaircissement bienvenue sur l’oeuvre et l’univers de l’auteur.

(par Baptiste Gilleron)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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[1Ce nom reprend les caractères exacts qui, lus autrement, signifient "Le japonais".

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