Nous avions quitté, à la fin de la première partie de Guerres Civiles, Jean David Morvan, Sylvain Ricard, un éditeur japonais et l’amie du scénariste de Sillage en pleine fuite. Ils fuyaient Paris. Impossible pour eux d’y trouver refuge compte tenu de la situation. La ville n’est pas sûre. Jean David est miné par le remord. Il a été obligé d’écraser, avec sa voiture, un gamin qui les braquait ! Le groupe décide de rejoindre Christophe Gaultier qui habite dans le Sud.
Sur une aire d’autoroute, ils tomberont sur un charnier, ce qui les ferra vaciller. Ils sont confrontés à la pire atrocité qu’il soit, à l’innommable.
Les trois auteurs se montrent tels qu’ils sont dans Guerres Civiles. Le résultat est des plus intéressants, mais à certains moments le scénario part en vrille. Comme par exemple, lorsque les personnages rencontrent un simple d’esprit, détraqué sexuel, et fan des œuvres de Jean David Morvan. Ce personnage, trop caricatural, permet à Morvan et Ricard de disserter sur leurs carrières respectives et de partager leurs états d’âme avec les lecteurs. Ainsi, lorsque le simple d’esprit, qui appartient à une milice, reconnaît Morvan, le prolixe scénariste rétorque aussitôt : « Vous trouvez notre Spirou à chier ? ». Le niais répond alors « Oui, mais j’adore Sillage ! ». Un échange qui semble ne pas être inventé. Cette autodérision fera sourire certains lecteurs.
Avec un trait nerveux et un cadrage dynamique, Christophe Gaultier va à l’essentiel. L’auteur parvient à insuffler une véritable énergie à la narration, à ses pages, en privilégiant une certaine spontanéité.
Le troisième tome devrait apporter plus d’éléments pour juger la qualité narrative de cette série. Véritable œuvre ? Ou au contraire, un scénario trop rapidement esquissé ? On espère que l’ingéniosité de Jean David Morvan et de Sylvain Ricard nous surprendra positivement.
(par Nicolas Anspach)
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