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Gus - T2 - Beau Bandit - Par Blain - Dargaud

Par Sergio SALMA le 10 février 2008                      Lien  
Une merveille. {{Blain}} est un auteur gonflé d'amour. Dans ce récit qui joue avec délectation des poncifs du western, l'auteur met en scène un petit être humain désemparé, transi, avide, cupide. Il rend attachant ce personnage en nous décrivant ses amours, ses amitiés, ses envies...

Le scénario ne ménage pas le lecteur. C’est une suite incessante d’ellipses, de jeux de narration, d’idées nouvelles. Certains auteurs s’amusent le temps d’une séquence à manipuler les ressorts classiques. Christophe Blain n’utilise que cette manière de filer, il sautille, il virevolte se régalant de la moindre possibilité pour inventer encore et encore. Tout y passe : violence, tendresse, moments fugaces, volutes de fumée de cigarette, siestes au creux d’un rocher, attaques de train, étreintes amoureuses. La bande dessinée dans ses derniers retranchements avec pour buts principaux de donner de la chair à ces personnages pourtant si graphiques et amuser le lecteur. Une idée par case.

Blain peut s’attarder deux pages sur une embrassade et traiter de la langueur du temps qui passe en trois cases. Une leçon de maîtrise. Une santé surtout. Il faudra bien que l’on classe enfin ce grand auteur dans cette catégorie ambiguë : Blain est (aussi) un fabuleux dessinateur humoristique. Il y avait les gros-nez, il y a désormais les longs.

Un seul bémol (noyé dans le plaisir) : on arrive au bout des 84 pages de ce tome 2 et nous voilà contraints de patienter plusieurs mois pour lire la suite. Le personnage vit, va sans savoir, court et galope de surprise en surprise. L’auteur aussi, sans doute un peu. Alors que le propos est si jouissif, être ainsi obligé de ronger son frein est une torture pour le lecteur.

C’est vers le concept éditorial qu’il faut se tourner. Cette frustration est explicable. Attendre deux ou trois ans que Christophe Blain termine un très long récit et le publier en un seul bloc serait aussi éprouvant. Le publier en couleurs (géniales) dans une pagination aussi élevée coûterait très cher. On reste donc dans l’entre-deux. La bande dessinée que l’on sait pourtant affranchie de certaines considérations techniques doit parfois encore naviguer à vue .

(par Sergio SALMA)

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18 Messages :
  • Gus - T2 - Beau Bandit - Par Blain - Dargaud
    10 février 2008 17:10, par Reutimann

    Du feuilleton nom d’une pipe !! Du feuilleton !!

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    • Répondu par Soit dit en passant le 12 février 2008 à  18:24 :

      Et Blutch, il a pompé sur Cauvin, Lambil et Salverius ?

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  • Très bien dessiné, mais chiant à mourir quand on le lit, et archi pompeux dans la forme qui est une redite de Blutch en plus commercial, c’est à dire sans les petites fausses notes et brisures de rythme qui destructurent le récit, mais révèlent un vrai talent d’improvisation (chez Blutch) qui devient extrêmement calculé (chez Blain) qui semble vouloir être Calife à la place du Calife mais n’y arrivera jamais. On peut le dire ?

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  • Gus - T2 - Beau Bandit - Par Blain - Dargaud
    11 février 2008 13:04, par Autre

    Blain pompant Blutch, quelle connerie.
    Une vision myope.
    Blain est un auteur a part entière.

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    • Répondu le 11 février 2008 à  13:44 :

      Blain pompant Blutch, quelle évidence !
      C’est vous qui êtes myope.
      De toutes évidences, vous devriez ouvrir à nouveau ses albums traitant des cow-boys, ainsi que quelques vieux lucky luke.
      Blain pompe Morris aussi. Et Forton...

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      • Répondu par Sergio Salma le 11 février 2008 à  19:36 :

        Christophe Blain ne pompe personne. Quelle méprise encore de tout mélanger. Je vais tenter de démontrer l’ineptie de ces accusations non pas pour défendre l’artiste ,qui est assez grand pour se défendre tout seul, mais pour suggérer que les dessinateurs peuvent se nourrir de beaucoup d’influences sans "pomper"qui que ce soit.

        Si on réduit encore une fois le langage de la bande dessinée à son moyen de transmission, c’est-à-dire le dessin proprement dit, on n’est pas rendus.

        Amis lecteurs , pouvons-nous une fois pour toutes considérer que le propos d’un auteur de bandes dessinées ne peut se réduire à l’aspect, le style de son dessin ? Il n’utilise le dessin que pour amener son histoire, ses gags, sa saga, son conte, sa fable, son récit. C’est en lisant un ensemble de livres(ou même un seul ) que se définira la personnalité de chacun et non pas en extrayant ici ou là une case et en l’opposant à une autre case d’un autre auteur.

        Toujours cette manie aussi de comparer un auteur à un autre. Blain, Blutch. C’est absolument dérisoire de les mettre en concurrence ou de vouloir à tout prix établir une échelle de valeurs, c’est même assez déplacé . Il se fait que , oui, on les classe volontiers dans la même catégorie ; s’ils n’ont pas émergé en même temps, on peut effectivement voir entre eux deux une même famille graphique, pour schématiser. Mais faire un procès à Blain à ce sujet est totalement incongru. Ils ont les mêmes références peut-être, ils ont vu , lu, regardé ce que beaucoup d’autres ont regardé ; ils sont le résultat d’une filiation (on pourrait s’amuser à retrouver les ascendants qui les ont influencé peu ou prou) mais leur façon de mener un récit , leur univers, leurs histoires , leurs intentions n’ont absolument RIEN en commun.

        Autant Blutch est un auteur "tragique" autant Blain est un auteur" comique". Blutch (c’est ma sensation de lecteur, je peux me tromper bien évidemment) a un dessin charbonneux, noir profond. Blain est un graveur, un dessinateur sur le vif, il faut voir ses croquis d’après-nature. Leurs univers sont très différents ; il suffit de prendre leurs albums pour s’en convaincre. Quel rapport entre Waldo’s Bar et Hop-Frog ? Quels sont les points communs entre Peplum et Isaac le pirate ? Au niveau de l’univers , du récit .

        Blain joue constamment avec la dynamique, Blutch est nettement plus contemplatif. Blain s’amuse visiblement de l’utilisation des stéréotypes, Blutch s’en moque .
        Dans le livre "le petit Christian" on peut noter l’infinie tendresse ; il met en scène avec un sens aigu de la nostalgie nos lectures ; c’est dans ces courts récits qu’il met le plus en avant son côté moins obscur.

        Blutch joue volontiers de la fable noire, très pessimiste et en filigrane il a en définitive peu de compassion pour ses personnages ; il s’en moque volontiers, les fait souffrir. Ses récits longs sont une réflexion très métaphysique , assez austère . Ses récits courts, dans le recueil Mitchum ou Mish-Mash sont autant de satires, d’observations acides . Son penchant pour une certaine improvisation n’a rien en commun, me semble-t-il avec la faculté dont jouit aussi Blain dans ce domaine. Si on peut les rapprocher c’est peut-être quand ils décident de puiser dans la culture populaire, les genres (western avec Rancho Bravo pour Blutch et Gus de Blain).Ils adorent visiblement tous les deux les "drames en costumes". Je ne pense pas être à ce point aveugle ; bien entendu ils ne sont pas diamétralement opposés dans le lien qu’ils entretiennent avec les poncifs par exemple mais ils ne pratiquent pas de la même façon. Autant Blutch semble dire" dans un polar , la fumée de cigarette vient toujours cacher l’oeil et le chapeau du privé" ; il va rendre son personnage pitoyable, pathétique à cause de ces mimiques empruntées littéralement ; Blain lui va se "moquer" de ce même artifice pour en tirer un effet comique. on rit devant leurs images mais pas pour les mêmes raisons.

        L’autre accusation un peu déplacée consiste à s’en référer à Lucky Luke. A ce compte-là , il faudrait alors remonter encore un peu plus haut dans l’arbre généalogique de notre chère bande dessinée. Avant d’aller chercher bien évidemment d’autres "emprunts" dans la gravure, le dessin, la peinture.
        Si Morris dessinait comme ça, n’oublions pas ses emprunts à lui (graphiques j’entends) Il avait bien regardé Walt Disney, les dessinateurs humoristiques américains qui débordaient d’inventivité ; en 1946,1947 vous auriez ainsi reproché à Jijé , Franquin et Morris de se "pomper" les uns les autres. C’est assez grotesque non ?! Ils étaient de la même génération et avaient donc les mêmes modèles avant de chacun poursuivre dans une voie narrative très différente et personnelle.
        Les dessins de Gus Bofa, les gravures de Doré, les peintures et les dessins de Daumier font certainement partie du bagage de Blain et de Blutch. Entre autres choses. le film noir, les films d’aventures , les westerns ...

        Puisqu’il faut à tout prix constituer une famille, on peut leur adjoindre Sfar. Lui aussi a vu Quentin Blake notamment , lui aussi d’une grande culture intègre quantités de références mais pour lui aussi accoucher d’une oeuvre narrative ultra-personnelle.

        A ceux qui pourraient me reprocher de faire long , je plaide coupable. Je n’arrive pas expliquer cette sensation autrement qu’on disséquant les réflexions des autres. L’amalgame malheureux qui fait se confondre dans beaucoup d’esprits le trait et la narration me fera toujours bondir.
        Et puis cette manie de juger sèchement , sans penser à la blessure que ça infilge , de la part d’amateurs m’a toujours stupéfait. Qui aime bien châtie bien mais tout de même.

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        • Répondu le 12 février 2008 à  11:20 :

          Votre long réquisitoire, malheureusement, va plus dans le sens de la thèse du pompage que de la petite influence qui aurait évolué différemment. Ils sont très nombreux à pomper Blain, les dessinateurs d’aujourd’hui, mais surtout à pomper Blutch, en pompant Blain. Il y a même une série de Strips de Tanquerelle dans Lucha Libre qu’on dirait directement photocopié du "petit Christian", pour le personnage principal.

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          • Répondu par Gill le 12 février 2008 à  18:02 :

            "Et pourtant elle tourne !" (Galilée) : c’est fou ce que certaines personnes peuvent être obtues !

            Dans ma boule de cristal, je vois... je vois...

            "Animal Lecteur" du 16 avril 2008 :
            - Ils ont tout pompéééé !
            - Pompé ? Qui ?
            - Lui là... et lui, lui aussi, et lui !
            - C’est tout du "Walt Disney" et pis c’est tout !
            - heu... Uderzo, Morris, Tezuka... Tu trouves ça pareil toi ?
            - Parfaitement : ils ont tous pompée ! ’faut rendre à César ce qui est à César tout de même...
            - ...

             ;-)

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            • Répondu par Sergio Salma le 13 février 2008 à  21:13 :

              Encore une petite louche et puis on arrête.
              Ce qui me gêne aussi dans ces accusations , c’est la violence.
              Je redis une dernière fois que la personnalité de l’auteur se définira sur un autre terrain que celui du graphisme pur.

              Le monde artistique est fait de ces ressemblances. On pourrait passer des heures à voir que tel ou tel artiste a en lui le souvenir, la réminiscence de tant d’autres artistes. Philippe Francq est redevable à Vance et à Hermann, le joe Bar team doit tout à qui vous savez, que penser du génial Chaland ? Wasterlain et Peyo. Gus Bofa (encore lui ?!)a marqué Tardi etc..De Tardi toujours voyez ses premières planches et regardez Mézières. Giraud et Jijé. Yann&Conrad ont aussi leur paquet d’émules. La liste est longue.

              On peut sans accuser, pointer du doigt, blâmer qui que ce soit ,mettre en relation bien d’autres artistes.
              Des dessinateurs, des affichistes comme Dubout ont vu leur graphisme observé par Tillieux à ses débuts par exemple.

              Dubout lui-même a été influencé par de nombreux dessinateurs humoristiques, des dessinateurs satiriques ( école Honoré Daumier) ; des gens comme Benjamin Rabier, Granville ou Caran d’Ache pour ne parler que des français, ont défini un vocabulaire graphique tellement évident qu’ils ont ouvert une brêche. Le monde n’a pas commencé au XXème siècle.

              Un cinéaste comme Scorsese a bien regardé les films de Cassavetes (Voyez son premier film avec Harvey Keitel et comparez à Husbands ou Faces ) ; il y a une marge immense entre le plagiat et l’influence. Quand Woody Allen signe Stardust Memories il fait un collage avec deux de ses artistes favoris , Bergman et Fellini. Pour Cassavetes toujours , ça peut aussi dériver vers le graphisme puisque Blutch dans Waldo’s bar reprend à la fois cette note "jazzy " des récits du cinéaste et va même jusqu’à donner vie à Johnny Staccato qui est...John Cassavetes acteur lui-même dans une ancienne série-télé. Vous suivez ?

              Hommage et référence n’ont rien à voir avec photocopie .

              les artistes sont à la fois seuls et multiples. On trouve du Wim Wenders, du David Hockney chez Loustal, Est-ce qu’il s’agit pour autant de malversation ?

              Ce qui me gêne dans l’accusation de pompage , c’est qu’on réduise l’attitude de celui qui aurait été impressionné positivement à un manque de talent ! André Geerts avec Sempé est un bon exemple. S’il a emprunté des éléments, jusqu’à une finesse d’esprit, pensez-vous qu’il l’aie fait avec l’ambition d’arnaquer qui que ce soit ? Franquin a terriblement influencé plusieurs générations (de Malo Louarn à Jannin). Voyez les débuts d’Hislaire ou de Frank Pé et les dessins de Wasterlain...ils s’en sont vite détaché. Ce fut un passage , une étape dans leur parcours. Avec au bout un feu d’artifice de possibilités personnelles.

              Accuser un artiste relève aussi d’un jeu de massacre bien stupide. Il en résulte un horrible portrait : celui d’une société de dessinateurs qui sont des voleurs, des margoulins, des faux-jetons.

              on caricature de la manière la plus outrancière et dévastatrice ce qui relie les êtres entre eux. S’il y a objectivement des auteurs (toutes disciplines confondues) qui sont plus créateurs, plus inventeurs que d’autres, il est idiot et assassin de considérer ceux qui sont moins novateurs uniquement comme des copieurs, et je réinsiste sur ce qui me choque le plus : ils copieraient éhontément, malhonnêtement.

              Autre chose : deux artistes peuvent avoir chacun dans leur "bulle" un lien de parenté. Quand je lis un album de Rabaté , de Prudhomme, je pense à Dumontheuil. Je ne crois pas que les uns copient les autres ; ils sont intuitivement de la même école. De Crécy par son trait tremblé a décomplexé bien des débutants. C’est ce qui arrive à des dizaines d’auteurs qui débarquent aujourd’hui en ayant dans leur bibliothèque les ouvrages de Blutch ou de Blain.

              Impressionnants , au sens littéral du terme.

              Difficile d’écouter la pop sans songer à Dylan, aux Beatles, à Led Zeppelin.
              Faisons alors des procès à tous !
              Allez.
              Attaquons les auteurs de séries-télé qui ont copié les cinéastes des années 70, 80 ou 90. Ridley Scott va toucher le pactole.
              Aux musiciens de films qui ont tout copié sur Prokofiev, Stravinsky, Debussy ; ils utilisent les violons comme dans les symphonies, procès !
              Aux illustrateurs qui pillent l’héritage des peintres. Pixar sans Tex Avery, avouez...

              Accusons de plagiat les photographes qui travaillent en noir et blanc ; ils ont tout volé à Diane Arbus, à Salgado et à Lee Friedlander. Tim Burton dans ses fantaisies gothiques a donc tout volé à la famille Adams, Benabar à Jacques Dutronc et Emmanuel Lepage à Joubert et Norman Rockwell.

              C’est inepte .

              Je ne veux pas non plus décrire un monde angélique où nous sommes tous frères et amis. Je m’oppose en revanche à ce principe agressif. Je remarque aussi que ces accusations souvent mettent en cause des auteurs fragiles.

              Stop. C’est pompant de parler de plagiat. Voire pompeux.
              Comme disait l’autre : "référence et non révérence".

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              • Répondu par Thylacine le 15 février 2008 à  10:44 :

                Merci pour ce texte monsieur Salma.

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  • Gus - T2 - Beau Bandit - Par Blain - Dargaud
    11 février 2008 19:14, par Seb

    Des influences, Christophe Blain doit sûrement en avoir et heureusement... Personne ne crée et votre style se construit en se nourrissant de tout ce qui vous entoure y compris d’autres dessinateurs. Et voilà un scoop : Blutch aussi a des influences, et oui ! Ceux qui crient haut et fort à la pompe sont juste frustrés mais çà, çà commence à se savoir et à être redondant.
    Les références qu’on peut entrevoir dans cet album (et le T1) ne font qu’enrichir un album vivant et superbement réalisé. Félicitations à m’sieur Blain.

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  • comme le titre l’indique, c’est plutôt gus bofa qui pourrait se plaindre...

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    • Répondu le 12 février 2008 à  15:40 :

      Ne serait-ce pas Blutch justement qui remit au goût du jour la référence Bofa, injustement oubliée ?

      Bizarre sensation que tout ce petit monde bien-pensant de la petit gauche gentillette télérama-dargaud (larcenet compris) puise allègrement et sans état d’âme chez Blutch, Nine et Bofa...

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  • Gus - T2 - Beau Bandit - Par Blain - Dargaud
    12 février 2008 22:18, par Thylacine

    Il est dommage de vouloir imposer l’idée que Blain aurait pompé Blutch parce que cela signifie que certains sont passés à côté, n’ont pas su lire, le langage de Blain ; mais peut-être plus dommage (dans leur échelle de valeur) n’ont pas non plus bien su lire ni comprendre, celui de Blutch.

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  • Gus - T2 - Beau Bandit - Par Blain - Dargaud
    14 février 2008 09:08, par J.F

    Il me semble trompeur, même au niveau esthétique, de comparer Blutch et Blain. Aussi trompeur que de comparer M. Satrapi à David B. Les buts esthétiques sont forts différents et une vague parenté visuelle est bien trop mince pour se reposer dessus.

    Blutch : Virtuose. Intelligent, il a conscience de sa virtuosité, et ne cesse de la contrer, de la détourner. Ainsi, parfois même un peu trop comme un jeune étudiant en beaux arts, il passe de rupture esthétique en rupture esthétique. Il contre, il casse, la fluidité, la cohérence, la facilité avec laquelle il crée la perfection. Sfar fait la même chose, passant d’un portrait réaliste et détaillé à un plan large minimaliste.

    Blain : brillantissime et bosseur, mais pas virtuose. Comme tout type qui vise la perfection, son propos est de tenir une ligne et une seule, de la travailler pour que cette ligne puisse tout faire et tout dire. Un peu comme Riad Sattouf. Aucune rupture, bien au contraire, puisque la recherche va vers la souplesse et la fluidité. Vers une sorte de trait parfait, qui pourrait tout.

    Le dernier Gus, on passe du dramatique au comique sans rupture esthétique, parfois même au sein d’une case, quand deux personnages expriment deux sentiments contraire. Chaque nouvel album de Blain enrichit la grammaire d’une même ligne. Chaque nouvel Album de Blutch enrichit son univers d’une nouvelle ligne et de l’appareil grammatical qui va avec. On n’en pas du tout dans la même recherche. Et au niveau du résultat, je trouve cela fort différent.

    Voir en ligne : http://www.du9.org

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  • Gus - T2 - Beau Bandit - Par Blain - Dargaud
    14 février 2008 13:20, par L’oracle de Delphes

    Il a de la chance d’avoir encore des détracteurs, Blain. Ce serait dommage de n’avoir que des fans aveuglés par la mode actuelle du "dessin rapide".

    Par contre, ceux qui le défendent, ci-dessous, sont assez superficiels dans leur défense et illustration du Blain.

    Dire que Blutch est virtuose est certes vrai. Un des dix qui restent en France. Sfar par contre n’est pas un virtuose. Il ne sait pas jouer de tous les intruments du dessin. Il n’a qu’un langage : le cursif. Dès qu’il dessine "lent", cela devient très mauvais. D’où certainement le choix du cursif. Blain dessine bien "lent", mais a fait le choix d’un "cursif" plus soumis à la forme que celui de Sfar.

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    • Répondu par J.F le 14 février 2008 à  14:35 :

      L’important est surtout de dire que Blain est dans une recherche qui ne ressemble en rien à celle de Blutch, ni celle de Sfar d’ailleurs.
      Et que les dessins des trois portent, au delà d’effets visuels qui parfois se rejoignent, des marques très distinctives de leur engagement de dessin. Après, que Blain manipule l’aquarelle comme une patate alors que Sfar non, ou que Sfar dessine comme une patate en lent alors que Blain non. C’est bien, mais bon, on est pas là pour faire des tableaux ou donner des bons points. L’important ça reste surtout de comprendre la démarche lorsqu’il y en a une, et de ne pas l’amalgamer à une autre, complètement différente, sous prétexte de raccourcis esthétiques un peu rapide.

      Voir en ligne : http://www.du9.org

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      • Répondu par L’oracle de Delphes le 14 février 2008 à  15:44 :

        C’est peut être ce qu’il y a de vulgaire dans leurs dessins : les effets visuels. Il y a un manque de décision chez Blain et Sfar entre ce qui est codifié et ce qui ne l’est pas (contrairement à Morris qui a choisi, lui). On s’amuse à nous faire croire que c’est "virtuose", là où ça ne l’est jamais. Ce sont des tics, des répétitions qui ne s’assument pas.
        Autre chose chez Blutch qui "joue" au "bon dessinateur" dans "la beauté", mais a un dessin bourré de tics "bédé", que l’effet "crayon" n’atténue pas. Mais c’est une autre histoire.

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