BD d’Asie

Gyo - T1&2 - Junji Ito - Tonkam

Par François Peneaud le 10 septembre 2006                      Lien  
Le fond des océans grouille de vie, c'est bien connu. Junji Ito démontre quant à lui que tout ce qui vient de la mer n'est pas bénéfique.

Dans le premier des deux tomes de cette histoire de Junji Ito, l’auteur des excellents Spirale et Tomie, des poissons montés sur de drôles de machines à pattes prenaient pied sur la côté japonaise et semaient la terreur. L’histoire se concentrait sur deux adolescents, Kaori et Tadashi. La première, qui ne supporte pas l’abominable odeur qui se dégage des créatures, va subir une abominable transformation qui ne va pas empêcher son petit ami de lui venir en aide jusqu’au bout.
Car l’arrivée de ces poissons n’était que le prélude à une plus grande horreur : ce sont les étranges machines qui sont la vraie menace, et dans le deuxième tome, elles s’en prennent aux humains désarmés.

Comme dans Spirale, Ito concentre son attention sur quelques personnages qu’il suit au fil de l’histoire (ce qui ne garantit pas leur survie, loin de là...), permettant au lecteur de s’imprégner un peu plus de l’atmosphère de pourrissement généralisé que dégage son histoire. Il fait aussi preuve d’une imagination assez impressionnante dans le renouvellement constant de l’horreur, tout en restant cohérent avec le canevas qu’il a mis en place.

Si les différentes itérations de Tomie tournaient un peu en rond sans beaucoup évoluer, la structure narrative de Spirale était par contre d’une précision digne d’une montre suisse. Avec Gyo, Ito nous semble se situer à mi-chemin de ses deux longues histoires : s’il a l’intelligence de ne pas fournir de réelles explications aux phénomènes entre science-fiction et surnaturels, il propose néanmoins une fin qui nous paraît moins convaincante intellectuellement.

Il n’en reste pas moins que Gyo fournira de belles montées d’adrénaline au lecteur, et que le bestiaire baroque de Junji Ito restera dans les mémoires.
À noter la présence en fin de volume de deux histoires, l’une très courte et l’autre d’une vingtaine de pages, en guise de bonus. La plus longue des deux, dans laquelle on découvre d’étranges failles à forme humaine taillées dans la pierre d’une montagne, est un bijou de fantastique. Espérons donc que les éditions Tonkam auront la bonne idée de nous proposer une version française des nombreux volumes d’histoires courtes réalisées par Junji Ito depuis la fin des années 80.

(par François Peneaud)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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